La dernière tentative de négociations pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu entreIsraël et le Hamas à Gaza a visiblement échoué. Après dix jours de bombardements, le gouvernement israélien a ordonné à son armée, jeudi 17 juillet, de commencer les opérations terrestres sur le territoire palestinien.
Cette nouvelle phase de l'opération « Bordure protectrice » sur certains secteurs de Gaza va inclure des opérations d'infanterie, d'artillerie et de renseignements, appuyées par l'aviation et la marine. L'armée a également mobilisé 18 000 réservistes supplémentaires. « L'opération a lieu du nord au sud de la bande de Gaza, des très nombreuses forces ont été déployées », a expliqué la télévision israélienne.
LES TUNNELS DU HAMAS VISÉS
Un communiqué diffusé par les bureaux du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, explique que les soldats israéliens sont envoyés pour « atteindre les tunnels terroristes qui vont de Gaza vers Israël ». Dans la matinée, l'armée israélienne avait détruit un de ces tunnels alors que des hommes du Hamas tentaient de quitter la bande de Gaza par ce chemin.
Le Hamas a répondu en disant qu'Israël « paiera le prix fort » après « cette décision radicale », selon un porte-parole du mouvement palestinien :
« Le début de l'attaque israélienne au sol contre Gaza est une étape dangereuse, dont les conséquences sont incalculables.Israël va payer un prix élevé (...). Le Hamas est prêt à la confrontation. »
L'envoi de troupes israéliennes dans la bande de Gaza « a été approuvée par le cabinet de sécurité, après le refus du Hamas d'accepter le plan égyptien pour un cessez-le-feu et la poursuite des tirs de roquettes sur Israël », a fait valoir le bureau de M. Nétanyahou.
Dans la journée, le ministre des affaires étrangères egyptien Samek Choukri, qui avait participé aux dernières négociations, avait déploré :
« Si le Hamas avait accepté la proposition égyptienne, il aurait pu sauver les vies d'au moins 40 Palestiniens. »
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BOMBARDEMENTS INTENSIFS
<figure><figcaption data-caption="A Gaza, dans la soirée du 17 juillet. | AP/Lefteris Pitarakis">A Gaza, dans la soirée du 17 juillet. | AP/Lefteris Pitarakis</figcaption></figure>Immédiatement après l'annonce israélienne, des bombardements intensifs par air, mer et par des tirs de chars massés à la frontière ont repris.
« Je demande aux habitants de la bande de Gaza qui se trouvent dans les zones où l'armée frappe puissamment d'évacuer », a déclaré le porte-parole de l'armée, le général Moti Almoz, dans une allocution retransmise à la télévision israélienne affirmant que l'opération en cours « pourra être étendue selon les besoins de la situation ».
Sur place, de nombreux journalistes étrangers ont reçu des appels de l'armée israélienne leur demandant de quitter les hôtels près de la côte et de se rendre à l'hôtel Al-Deira, à Gaza. Un journaliste de France Culture dit que la presse française « trouvera refuge » à l'Institut français de Gaza.
Une trêve humanitaire de cinq heures avait été observée dans la journée, avant que les tirs de part et d'autres ne reprennent rapidement. Depuis le début des combats, au moins 237 Palestiniens, dont une majorité de civils, ont été tués et plus de 1 700 autres blessés, selon l'ONU.
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