• Italie : Beppe Grillo dévoile son jeu pas à pas

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    Italie : Beppe Grillo dévoile son jeu pas à pas

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    Par Richard Heuzé Mis à jour <time class="updated" datetime="05-03-2013T20:24:00+02:00;">le 05/03/2013 à 20:24</time> | publié <time datetime="05-03-2013T19:13:00+02:00;" pubdate="">le 05/03/2013 à 19:13</time> 

     

    Beppe Grillo à la sortie du bureau de vote, le 25 février à Gênes.
    Beppe Grillo à la sortie du bureau de vote, le 25 février à Gênes. Crédits photo : GIORGIO PEROTTINO/Reuters
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    Les 163 «grillini» élus promettent de réduire leur salaire et envisagent la formation d'un cabinet technique.

    Rome

    Une semaine après son succès lors des élections générales italiennes, l'humoriste Beppe Grillo commence à se dévoiler. Sur son blog, il vient de se déclarer «opposé à tout gouvernement comprenant des partis politiques» et envisage la formation d'un cabinet «technique». Pour le diriger, il a même avancé le nom de Corrado Passera, qui fut au cours des derniers mois ministre du Développement économique au sein du gouvernement Monti.

    Lundi, lors de sa première conférence de presse à Rome, Grillo l'a affirmé: «Nous ne donnerons notre confiance à personne, mais nous ne sommes pas hostiles à un exécutif formé de personnalités qui ne soient pas politiques.» En soufflant le chaud et le froid, Beppe Grillo cherche à discréditer la classe politique, massivement rejetée par l'opinion, de manière à entraver toute solution dans la crise de gouvernement et à favoriser un retour immédiat aux urnes.

    «Mettre la cellulite au ban de la société»

    En attendant, les «grillini» sortent du bois et se présentent au grand jour. En début de semaine, ses 163 élus (109 députés, 54 sénateurs) ont tenu une convention de deux jours dans un hôtel de Rome. «Pour faire connaissance», ont-ils dit. Le conclave, rigoureusement fermé aux journalistes, a vite tourné au happening style années 1970. Assis en cercle, à même le sol, les participants affichent une allure très différente de l'élu traditionnel: jeans, look casual, piercing et foulards. Chacun a payé de sa poche le voyage et la chambre d'hôtel. «Nous ne demandons pas à être défrayés de nos dépenses électorales», font-ils savoir. De même qu'ils promettent de n'empocher que 5 000 euros net par mois, le quart des émoluments d'un sénateur. «Le reste sera mis dans une cagnotte pour distribuer du microcrédit aux petites entreprises», affirment-ils.

    Mardi, lors de sa conférence de presse, Beppe Grillo a présenté «ses» élus à tour de rôle. L'un se dit sommelier et veut s'occuper d'agriculture et d'une loi anticorruption. L'autre est ingénieur et veut prendre en main la santé. Un troisième, passionné de «mobilité alternative», veut construire une piste cycliste entre Rome et l'aéroport de Fiumicino. Tel autre veut être «ministre des animaux». Ou encore «mettre la cellulite au ban de la société». Jeudi, ces mêmes élus devront voter les programmes de reconstruction économique et les traités internationaux - ce qui fait frémir. Pour le maire de Gênes, Marco Doria, un élu d'extrême gauche, «Beppe Grillo devrait cesser de jouer avec le feu et trouver des convergences avec le PD sur des thèmes de fond».

    La mise en garde du Conseil des associations juives de France

    Depuis Paris, le Conseil des associations juives de France met en garde contre Beppe Grillo, grand admirateur de Maurizio Blondet, qui dirige en Italie un virulent site antisémite. C'est le moment choisi par le M5S pour mettre à la tête de ses députés Roberta Lombardi, une juriste de 39 ans, qui se dit fascinée, sur son site, par le fascisme et son «sens très élevé de l'État et de la protection de la famille».

    Dans les deux prochaines semaines, le président Giorgio Napolitano devra désigner une personnalité pour former un gouvernement. Le chef de l'État devrait en principe «pressentir» le leader du Parti démocrate, Pier Luigi Bersani. Sa coalition est arrivée en tête à la Chambre lors des élections des 24 et 25 février mais se trouve en minorité au Sénat. La direction du parti prévoit d'adopter un programme en huit points comprenant une réforme électorale et une loi contre les conflits d'intérêts.

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