Rio de Janeiro (AFP) - Le pape François a dialogué vendredi avec huit mineurs incarcérés à Rio et douze jeunes pèlerins du monde entier, répondant franchement aux questions sur les injustices sociales, les violences contre les enfants et les maladies dont ils sont victimes.
Pendant une demi-heure, tous assis en cercle avec le pape à l'archevêché, six garçons et deux filles de quatre établissements carcéraux de Rio ont parlé et prié avec le pape.
"Chacun se levait à tour de rôle et venait s'asseoir près de lui, pour lui parler, portant des objets religieux à bénir, et des photos du pape à signer", a rapporté le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi.
"Une des filles, très émue, a entonné une chanson qu'elle avait composée pour le pape et lui a lu une longue lettre au nom des autres", a-t-il révélé.
Ils ont offert à François un rosaire artisanal. Sur sa croix, était inscrit "Candelaria nunca mais" ("Jamais plus Candelaria") pour évoquer l'assassinat par la police de huit enfants des rues devant une église de Rio en 1993.
Le pape a répété à leur suite : "Candelaria nunca mais" et "demandé de prier pour tous les mineurs victimes de violences" en prison ou dans les rues.
Par la suite, François s'est assis avec douze jeunes du monde entier pour un déjeuner qui a duré une heure et demie.
Anne-Sophie Peiffer, 27 ans, Française de Paris, a raconté aux journalistes qu'elle lui avait montré la photo d'un jeune enfant de sa connaissance qui devait se faire opérer à nouveau du coeur. Elle lui a alors posé la question sur la souffrance d'innocents.
"On est effrayé, a répondu le pape, on a alors envie de courir dans les bras de notre mère".
"Dieu, lui, comprend. C'est en ayant cet amour pour les personnes qui souffrent qu'on se rapproche de lui", a ajouté François, selon la jeune fille.
Il a invité les jeunes dans ces moments-là à "se tourner vers notre mère, la Vierge Marie".
Les questions de la dignité, de l'engagement, des valeurs, des vocations, du chômage des jeunes, ont été abordées dans la conversation, très librement.
"On enlève sa dignité à la nouvelle génération", a dit le pape au sujet du chômage.
Et à propos de la pauvreté, il a martelé : "tout le monde sait qu'il y a des gens qui meurent de faim, mais ce n'est pas une nouvelle, alors qu'un krach boursier est une nouvelle".
Les jeunes ont souligné la bienveillance et de l'écoute du pape, "quelqu'un qui ne vous intimide pas".
A l'exception de l'Afrique, tous les continents étaient représentés à ce repas.
Avec ce repas, François perpétue une tradition qui existait déjà dans les JMJ avec Benoît XVI.