Soupçonné de viols sur des élèves de CP, le directeur d'une école de Villefontaine (Isère) a reconnu les faits. Neuf élèves ont déposé plainte pour l'instant.
Le directeur d'une école primaire de Villefontaine (Isère), soupçonné de viols sur des élèves de sa classe de CP, a reconnu les faits en garde à vue, a indiqué le parquet de Vienne mardi soir.
Neuf plaintes correspondant à neuf élèves de la classe de cet enseignant ont été enregistrées à ce stade, a précisé le procureur de la République, Matthieu Bourrette, dans un communiqué.
Âgé de 45 ans, ce père de famille sera déféré mercredi matin devant un magistrat en vue de l'ouverture d'une information judiciaire. Compte tenu de la nature criminelle des faits, le parquet de Vienne doit se dessaisir au profit du procureur de Grenoble.
Atelier de goût
Le suspect aurait imposé « par surprise » des fellations à au moins deux de ses élèves dans le cadre de ce qu'il appelait « un atelier du goût » durant lequel les enfants les yeux bandés, devaient identifier des « choses » que l'enseignant leur faisait goûter.
Les faits de viols auraient été commis entre décembre et mars, selon les premiers éléments de l'enquête confiée à la brigade de recherches (BR) de la gendarmerie de Bourgoin-Jallieu.
Des images pédopornographiques à son domicile
Le suspect avait été interpellé lundi matin à son domicile où les gendarmes isérois ont retrouvé une clé USB avec des images à caractère pédopornographique. Cet homme, qui avait pris ses fonctions à la rentrée 2014 dans cette petite école de quartier de Villefontaine, avait nié dans un premier temps les faits qui lui sont reprochés.
Il a ensuite reconnu la détention d'images pornographiques, « expliquant qu'il s'agissait pour lui d'une addiction qui n'avait cessé depuis plusieurs années », avant de reconnaitre avoir imposé des fellations à plusieurs de ses élèves.
Selon le parquet de Vienne, il a également photographié, puis effacé ces agressions, à l'aide de matériels vidéo prépositionnés dans la classe.
Condamné en 2008
Le suspect avait déjà fait l'objet d'une condamnation pénale en 2008 pour recel d'images à caractère pédopornographiques, à six mois de prison avec sursis, avec obligation de soins et mise à l'épreuve.Aucune interdiction d'exercer un travail avec les enfants n'avait cependant été prononcée au moment de cette condamnation.
La ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem a annoncé mardi l'ouverture d'une enquête administrative, « afin de faire toute la lumière sur cette affaire et sans préjudice de l'enquête judiciaire placée sous l'autorité du Parquet ».