• L?Algérie frappée au c?ur

    L’attaque a eu des conséquences sur la circulation du flux gazier avec l’italie

    L’Algérie frappée au cœur

    Par : Meziane Rabhi

    Au-delà des considérations humaines, l'attaque du complexe gazier d’In Amenas frappe aussi l'Algérie au cœur de sa richesse économique. 
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    Le flux de gaz acheminé d'Algérie vers l'Italie est revenu hier à son niveau habituel, après une baisse constatée la veille, a indiqué un porte-parole du groupe de transport gazier italien, Snam.
    “Aujourd'hui (vendredi, ndlr), les flux sont normaux. Ils se sont normalisés au cours de la nuit et nous attendons aujourd'hui 75 millions de mètres cubes, conformément à  ce qui est prévu”, a-t-il dit à l'AFP. Jeudi, la même compagnie avait annoncé que le flux de gaz circulant entre l'Algérie et   l'Italie est en “légère baisse”.
    Le flux de gaz qui circule entre les deux pays méditerranéens par le gazoduc Transmed est estimé actuellement à 62 millions de mètres cubes par jour, au lieu des 75,2 millions de mètres cubes habituels, a précisé un porte-parole du groupe de transport gazier italien, Snam. L’installation gazière a été mise hors service pour éviter les risques d'explosion. Au-delà des considérations humaines, l'attaque du complexe gazier d’In Amenas frappe aussi l'Algérie au cœur de sa richesse économique.
    “Le but de cet attentat terroriste est aussi de détruire l'économie nationale, laquelle dépend à 98% des exportations des hydrocarbures et In Amenas est un centre important dans ce domaine”, a expliqué, jeudi soir à la Télévision nationale, le ministre de la Communication, Mohamed Saïd. Le pétrole et le gaz constituent la principale ressource de l’Algérie. Ils représentent 97% de ses exportations et les deux tiers de ses recettes budgétaires. Avec une production de 78 milliards de mètres cubes en 2011, l'Algérie est classée au neuvième rang mondial des pays producteurs de gaz naturel. Selon certaines sources, le complexe gazier Tiguentourine (In Amenas), entré en production depuis 2006, produit 9 milliards de mètres cubes de gaz par an, soit 12% de la production du pays, mais surtout 15 à 18% de ses exportations. Le site gazier d'In Amenas est exploité par une joint-venture de Sonatrach avec les compagnies britannique BP et norvégienne Statoil. Par ailleurs, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a relevé, hier, sa prévision pour la demande mondiale de pétrole en 2013 et a prévenu que la prise d'otages assombrissait les perspectives du secteur algérien de l'énergie, dans son rapport mensuel sur le marché pétrolier. L'AIE a estimé que la prise d'otages sur un site gazier en Algérie “fait peser un nuage noir sur les perspectives du secteur de l'énergie du pays”, dans un rapide passage en revue de la production d'hydrocarbures du pays. L'agence précise que la production de pétrole brut algérienne a été stable le mois dernier, à 1,18 million de barils par jour, et a très légèrement reculé de 15 000 barils par jour sur l'ensemble de 2012 à 1,17 mbj. Suite à “l'enlèvement et au meurtre d'employés pétroliers étrangers”, elle rappelle que la production du gisement gazier d'In Amenas a été arrêtée, ce qui inclut une production de condensats “estimée à 50 000 barils par jour”.
    Plus généralement, l'agence prévient qu'après des périodes durant lesquelles les facteurs dominants sur le marché pétrolier étaient la croissance de la demande et les contraintes freinant la production (de 2003 à 2008), puis la crise financière, on assiste à un changement de paradigme, les risques de nature politique prenant désormais le dessus. Cette attaque terroriste pourrait impacter, durablement, l’attractivité du secteur des hydrocarbures algériens au moment où le gouvernement tente, à travers la modification de la loi sur les hydrocarbures, de relancer la production, en recul depuis 2006.


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