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L’ex-patron du Samu prévenu de harcèlement sexuel
VALENCE/TRIBUNAL CORRECTIONNEL L’ex-patron du Samu prévenu de harcèlement sexuel
L’ancien patron des Urgences et du Samu du centre hospitalier de Valence, le Dr Jean-Luc Moreau, était-il un patron tyrannique, harceleur sexuel et moral, ce que la loi punit ? Où est-il simplement un grossier personnage, méprisant avec ses subordonnés et pratiquant l’humiliation comme règle de management, ce qui ne constitue pas un délit ? Le tribunal correctionnel qui le jugeait hier pour harcèlement sexuel et moral répondra le 2 février prochain. C’est la plainte pour harcèlement sexuel d’une infirmière en 2007 qui lança l’affaire et la fit éclater au grand jour. Suivirent, pendant l’enquête, nombre de dépositions reprochant des faits souvent identiques au médecin chef des Urgences et du Samu de Valence.
Huit mois de prison avec sursis requis
Attitude “collante”, propos “graveleux”, mains baladeuses dans l’hélicoptère du Samu ou dans les salles de soins, propositions déplacées. Des gestes et attitudes dénoncés par plusieurs infirmières et médecins dans les auditions. Deux ont témoigné hier à la barre, une seule s’est finalement constitué partie civile.
D’autres témoignages lui prêtent des propos humiliants à l’endroit de subalternes qu’il estimait devoir réprimander.
« J’étais très exigeant avec moi-même et avec les personnels de mon service, parce qu’au Samu et aux Urgences, la vie des patients dépend de cette exigence. J’ai pu faire des plaisanteries, peut-être de mauvais goût, comme il s’en fait dans nombre de services hospitaliers où la pression est très forte eu égard aux responsabilités auxquelles ils sont confrontés, mais je n’ai jamais harcelé personne, je ne me suis jamais frotté à personne », s’est défendu le prévenu, soutenu par trois témoins venus dire à la barre qu’ils n’avaient jamais rencontré de problème avec lui.
Pour l’avocat de la partie civile et le procureur de la République, « les infractions sont constituées et le magistrat de requérir huit mois de prison avec sursis, 5 000 € d’amende et une obligation de soins.
« Vous ne jugez pas une ambiance, mais des faits et les infractions ne sont pas constituées. Et plusieurs témoins disent ne pas avoir été harcelés dans leurs dépositions », a plaidé le conseil de la défense.
par Stéphane BLEZY le 14/12/2011 à 06:01 Vu 3136 fois
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