• L'hôpital dit halte aux réformes

      

    L'hôpital dit halte aux réformes

     Par Stéphanie Benz - publié le 19/04/2012 à 15:40

    Comment le monde hospitalier a-t-il ressenti les réformes menées durant le quinquennat? Un rapport remis hier au ministre de la Santé Xavier Bertrand montre que la première urgence est de laisser, enfin, les hôpitaux souffler un peu.

     

    REUTERS/Nigel Roddis 

    Faire une pause dans les réformes: telle est aujourd'hui la première attente des médecins et responsables administratifs des hôpitaux. C'est l'une des principales conclusions d'un rapport remis hier à Xavier Bertrand - presque une supplique à l'adresse du prochain gouvernement, quel qu'il soit. Le ministre de la santé avait missionné l'an dernier deux personnalités du monde hospitalier (Francis Fellinger, un représentant de la communauté médicale et Frédéric Boiron, président de l'association des directeurs d'hôpitaux) pour mieux comprendre le malaise ressenti dans les établissements après l'avalanche de réformes menées pendant le quinquennat.

    La loi Bachelot "Hôpital, patients, santé, territoire" avait en particulier été très mal perçue. Aujourd'hui, elle est en place. Et même si elle est toujours critiquée, les hospitaliers semblent souhaiter qu'on leur accorde le temps de la digérer, plutôt que de voir arriver une "énième réforme de la réforme" - en tout cas pour le volet gestion interne des établissements. D'autres aspects de la loi, en revanche, demandent à l'évidence que l'on remette l'ouvrage sur le métier. Les Agences régionales de santé, en premier lieu. La mayonnaise semble ne pas vouloir prendre entre les établissements et ces nouvelles structures, chargées de piloter la politique de santé de l'Etat en région, surtout perçues comme une "nouvelle bureaucratie administrative". Un vrai raté, d'autant plus que les attentes du monde médical étaient fortes vis-à-vis des ARS.

    Le rapport revient également sur les paradoxes des politiques menées ces dernières années. Il y a d'abord eu la réforme du mode de financement des hôpitaux, désormais largement liée à leur activité. Puis le choix de miser sur les "coopérations entre établissements" pour faciliter la restructuration du tissu hospitalier, plutôt que d'imposer d'en haut des fermetures de services. Deux politiques en réalité contradictoires, puisque le nouveau mode de financement met de fait les hôpitaux en concurrence. Guère étonnant, donc, que les responsables hospitaliers ne se soient pas massivement précipités dans ces "coopérations"... 

     


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