Paris (AFP) - L'humanitaire française qui avait été enlevée lundi à Bangui par des miliciens anti-balaka a été libérée, a annoncé vendredi le chef de la diplomatie française Laurent Fabius.
"Notre compatriote Claudia Priest, qui avait été enlevée en début de semaine en République centrafricaine, est enfin libre", a déclaré M. Fabius dans un communiqué.
Un collègue centrafricain de Mme Priest, enlevé en même temps qu'elle, a également été libéré, a précisé l'entourage du ministre, ajoutant que Laurent Fabius s'était entretenu par téléphone avec la Française, qui "va bien".
"Je remercie le gouvernement centrafricain, les autorités religieuses et notamment l'archevêque de Bangui qui a activement contribué à sa libération", a poursuivi M. Fabius dans son communiqué, sans fournir plus de détails sur les modalités de cette libération.
Claudia Priest, 67 ans, et un autre employé humanitaire centrafricain avaient été enlevés lundi à Bangui par des miliciens anti-balaka. Une employée expatriée de l'ONU avait été enlevée le lendemain, et libérée après avoir été retenue quelques heures par des anti-balaka.
Ces derniers sont des milices principalement chrétiennes qui se sont formées pour lutter contre les rebelles, essentiellement musulmans, de la coalition Séléka qui avait pris le pouvoir en Centrafrique en mars 2013 avant d'en être chassée en janvier 2014. Les deux camps sont accusés d'avoir commis de graves exactions.
Les auteurs de l'enlèvement de la Française, le premier en Centrafrique depuis le début de l'intervention militaire française "Sangaris" dans ce pays en décembre 2013, protestaient contre l'arrestation de Rodrigue Ngaïbona, dit "général Andjilo", l'un de leurs chefs, soupçonné d'être l'un des meneurs de massacres de musulmans dans la capitale centrafricaine.
"Les choses n'ont pas été faciles mais nous avons réussi à libérer les deux otages", a déclaré à l'AFP Sébastien Wenezoui, un responsable anti-Balaka précisant que plusieurs chefs anti-balaka s'étaient rendus sur les lieux pour tenter de convaincre les ravisseurs parmi lesquels figurait un frère de genéral Andjilo.
"Nous nous sommes (les anti-balaka) tous mobilisés. Nous avons parlé avec les ravisseurs. L'archevêque (Monseigneur Dieudonné Nzapalainga) était là aussi", a-t-il ajouté.
Claudia Priest était arrivée en Centrafrique le 6 janvier, pour une mission de deux semaines pour le compte de l'ONG médicale catholique CODIS (Coordination Diocésaine de la Santé). La Française se trouvait actuellement en sécurité à Bangui avec des membres de l'ambassade de France dont l'ambassadeur Charles Malinas.