• L'opération séduction de cinq ministres à l'université d'été du Medef

    L'opération séduction de cinq ministres

    à l'université d'été du Medef

    • Home ECONOMIE Conjoncture
      • Par ,
      • Mis à jour <time data-ago="il y a 1 heure" data-original="le 29/08/2013 à 20:52" datetime="2013-08-29T20:52:30+02:00" itemprop="dateModified">le 29/08/2013 à 20:52</time>
      • Publié <time data-ago="il y a 2 heures" data-original="le 29/08/2013 à 19:50" datetime="2013-08-29T19:50:50+02:00" itemprop="datePublished">le 29/08/2013 à 19:50</time>
      • lien
    <figure class="fig-photo"> Poignée de mains  entre le ministre des Finances, Pierre Moscovici, et le président du Medef, Pierre Gattaz, jeudi,  à Jouy-en-Josas.<figcaption class="fig-media-legende" itemprop="description">

     

    </figcaption> </figure>

    Cazeneuve, Montebourg, Moscovici, Pellerin et Pinel ont défilé jeudi devant les patrons pour plaider leur politique.

     
    Publicité
     

    Pas moins de six membres du gouvernement Ayrault ont fait le déplacement, mercredi et jeudi, sur le campus de HEC à Jouy-en-Josas, afin de participer à l'université du Medef. Dont cinq, la seule journée de jeudi, de Bercy: Pierre Moscovici (Économie), Arnaud Montebourg (Redressement productif), Bernard Cazeneuve (Budget), Fleur Pellerin (PME) et Sylvia Pinel (Artisanat). Leur mission? Séduire des patrons remontés à bloc et tenter de redresser la cote du gouvernement, au plus bas. Pas facile, donc, alors que les sujets chauds - retraites, taxe à 75 %, complexités administratives, sentiment général d'incompréhension - ne manquaient pas. Seul, parmi les ministres programmés, Philippe Martin (Écologie), a annulé au dernier moment sa venue pour cause de «problème d'agenda».

    Hormis Pierre Moscovici, c'est sans doute Bernard Cazeneuve qui s'en est le mieux sorti. Sachant mettre les rieurs de son côté, le grand argentier de l'État - et donc à ce titre le collecteur des impôts des entreprises - a su retourner la salle à son avantage, en rappelant avoir travaillé en banque, puis dans un cabinet d'avocats, et en déclarant «vouloir réconcilier la France avec les entreprises». Mieux, il a concédé comprendre les attentes exprimées par le président du Medef.

    Pour sa part, la ministre de l'Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, avait su rebondir mercredi après une petite embardée. Lors de sa table ronde, la ministre avait attaqué les gouvernements précédents à propos des déficits. «Il y a eu un moment où il aurait fallu prendre des décisions courageuses, et cela n'a pas été fait», avait-elle asséné, provoquant des huées dans la salle. Pas démontée pour autant, la ministre avait assumé ses propos et fini par être applaudie, un peu plus tard, après avoir défendu l'introduction de l'anglais à l'université.

    A contrario, la participation hier dans la matinée de Sylvia Pinel à la table ronde «Propager le succès» a été un échec. Pour ne pas dire un calvaire. Seule femme à la tribune sur huit intervenants, elle s'est retrouvée à devoir répondre à des questions tournant quasiment exclusivement autour de la fiscalité, ce qui n'est pas, loin s'en faut, son domaine de prédilection. Quand elle tente de défendre maladroitement la taxe à 75 %, la salle proteste. Quand elle affirme que le gouvernement «a déjà démontré combien il était attaché à la réussite des entreprises», les patrons éclatent de rire. Dans le même temps, défilent sur un écran derrière son dos des commentaires assassins envoyés par e-mail ou SMS. «35 ans, mais déjà une grande expérience de la langue de bois», déplore un patron. «Madame blabla», se défoule un autre tandis que la salle se vide, petit à petit.

    Oral de rattrapage pour Montebourg

    Pendant ce temps, Fleur Pellerin faisait également face à une assemblée hostile. «Elle a été gentiment secouée et même une fois sifflée», assure un spectateur. Piquée au vif, elle s'est révoltée contre les manières de l'auditoire afin de faire taire les critiques. Quitte à utiliser de vieilles ficelles. Pour expliquer aux chefs d'entreprise qu'elle était «consciente de leurs problèmes» et «légitime» pour en parler, Fleur Pellerin a ainsi rappelé que son père avait été entrepreneur. Un argument qu'elle avait déjà utilisé l'année passée sur les mêmes bancs et face au même public. Qu'importe, les patrons ne sont pas rancuniers... «On peut dire qu'elle a été bonne», a même reconnu un participant.

    Mais les deux stars de la journée auront été Pierre Moscovici et surtout Arnaud Montebourg, peu en cour auprès des patrons, qui devait participer au dernier débat du jour. Un grand oral de rattrapage, pour le ministre qui «a passé des mois à insulter les patrons», dixit l'un d'entre eux, guetté par tous les participants.


    Tags Tags :
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :