• L'opposition russe prépare de nouvelles actions

    Publié le 05 février 2012 à 12h26 | Mis à jour le 05 février 2012 à 12h26

    L'opposition russe prépare de nouvelles actions

     

    Le nombre d'opposants qui ont manifesté contre Poutine... (Photo: AFP)

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    Le nombre d'opposants qui ont manifesté contre Poutine samedi n'est pas vérifiable de manière indépendante.

    Photo: AFP

     

    Laetitia PERON
    Agence France-Presse
    Moscou

    L'opposition russe, qui a réussi son pari de s'inscrire dans la durée après un nouveau grand rassemblement samedi à Moscou contre le premier ministre et favori de la présidentielle Vladimir Poutine, préparait déjà dimanche de nouvelles actions à l'approche du scrutin du 4 mars.

    «Nous sortirons encore», ont déclaré les organisateurs du défilé sur leur page Facebook sous une photo montrant des Russes lâchant des ballons blancs dans le ciel durant le rassemblement.

    L'un des organisateurs, l'ancien député Vladimir Ryjkov, a de son côté déclaré qu'une nouvelle action pourrait avoir lieu le 26 février, une semaine avant le scrutin, probablement une mobilisation éclair («flash mob»).

    «Le grand rassemblement sera le 11 mars, car (...) le nombre de fraudes lors de la présidentielle va être énorme», a-t-il ajouté.

    Quelque 140 000 partisans de M. Poutine et 36 000 opposants se sont rassemblés à Moscou, défiant un froid glacial samedi, jour du début de la campagne de la présidentielle, selon la police. Des chiffres invérifiables de manière indépendante.

    Mais selon les journalistes de l'AFP présents sur place, les estimations de la police concernant le rassemblement pro-Poutine semblaient exagérées et celles sur la manifestation de l'opposition sous-estimées.

    De nombreux témoignages sur l'internet et d'autres recueillis par l'AFP laissent de plus planer un doute sur la spontanéité des manifestants favorables au régime, des fonctionnaires ayant raconté avoir été forcés de s'y rendre sous peine de sanctions.

    Maria Lipman, rédactrice en chef de la revue analytique Pro et Contra, relève dans ce contexte que l'opposition a marqué des points en mobilisant des dizaines de milliers de personnes deux mois après le début de la contestation, déclenchée par des législatives controversées début décembre.

    «Il est important de noter que malgré le froid, et bien que ce soit la troisième fois, le nombre de participants ne baisse pas (...) les convictions des gens se renforcent et le ton général de la manifestation est clairement anti-Poutine», note-t-elle.

    Même analyse pour Iouli Nisnevitch, professeur de sciences politiques à l'École supérieure d'économie, qui relève néanmoins qu'il faudra que l'opposition se renforce encore beaucoup si elle veut véritablement inquiéter Vladimir Poutine.

    «Les gens ont montré qu'ils se sont émancipés, qu'on ne peut pas les faire revenir en arrière (...) ils ont montré qu'ils ont de la réserve, que les manifestations ne s'essoufflent pas, mais cette énergie n'est pas encore suffisante pour balayer le régime», dit-il.

    A contrario, le rassemblement pro-Poutine pourrait s'avérer être une erreur de calcul du pouvoir, car en forçant un grand nombre de fonctionnaires et d'employés du secteur public à s'y rendre, ils ont pu se les aliéner.

    «Tout cela a été fait dans le plus pur style soviétique, ça semble anachronique (...) d'un point de vue stratégique, les autorités ont fait preuve de myopie, car cela pourrait être un moyen de renforcer les sentiments anti-Poutine des gens qui ont été forcés à sortir dans le froid», relève Nikolaï Petrov, du centre Carnegie.

    Vladimir Poutine s'est pour sa part dit satisfait de ce grand rassemblement, déclarant que si certains manifestants avaient été forcés à venir, il s'agissait de cas exceptionnels.

    Samedi soir, il a même indiqué être prêt à aider à payer les amendes que les organisateurs pourraient recevoir, étant donné qu'ils n'avaient obtenu l'autorisation que pour un rassemblement de 15 000 personnes.

    M. Poutine reste le grand favori de la présidentielle du 4 mars, bien que sa popularité ait fortement baissé ces derniers mois. Il reste néanmoins confronté au plus grand mouvement de contestation depuis son avènement au pouvoir en 2000.

     


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