• L'Otan appuie l'assaut des anti-kadhafistes sur Bani Walid

    L'Otan appuie l'assaut des anti-kadhafistes sur Bani Walid

    Alors que l'ultimatum lancé par le CNT pour une reddition pacifique a expiré ce samedi, de violents combats ont repris dans le secteur de Bani Walid (sud-est de Tripoli), bastion du Guide libyen. L'OTAN a déjà mené au moins cinq frappes dans la zone.

    Par Axelle SIMON / Luke SHRAGO (vidéo)
    Dépêche (texte)
     

    REUTERS - Les forces anti-Kadhafi qui tentent de s'emparer de Bani Walid ont rencontré samedi dans ce bastion de l'ex-homme fort de Libye une forte résistance de la part des forces loyalistes qui refusent de déposer les armes malgré la fin de l'ultimatum lancé par le nouveau pouvoir.

    Les dirigeants du Conseil national de transition (CNT) avaient donné jusqu'à samedi aux kadhafistes pour se rendre à Bani Walid, située à 150km au sud-est de Tripoli, à Syrte, la ville natale de Mouammar Kadhafi et à Sebha dans le désert.

    Après avoir reçu le feu vert du CNT, les anciennes forces rebelles ont progressé de 500 mètres vers le centre de Bani Walid samedi avant de rebrousser chemin pour laisser le champ libre à l'Otan.

    "Les commandants sur le terrain nous ont dit de nous retirer parce que l'Otan allait bientôt procéder à des bombardements", a déclaré un des combattants, Abdoul Moilla Mohamed, alors que son convoi s'éloignait de la ville.

    Selon un journaliste de Reuters, des avions de l'Alliance atlantique ont mené au moins cinq frappes dans le secteur de Bani Walid.

     

    L'Otan avait démenti auparavant les informations selon lesquelles elle avait demandé aux anciens rebelles de se retirer de Bani Walid en préparation de raids aériens.

    "La libération de Bani Walid est proche", a estimé Daw Saleheen un représentant du conseil militaire du CNT. "Nous exhortons les combattants de Kadhafi à déposer leurs armes. Vous pouvez allez dans n'importe quelle maison, vous serez en sécurité. Il n'est pas trop tard."

    Selon des combattants du CNT, l'un des fils de Mouammar Kadhafi, Saïf al Islam, et Moussa Ibrahim, porte-parole de l'ancien gouvernement, se trouvent retranchés dans Bani Walid.

    Deux commandants du CNT ont été tués et deux autres blessés dans les combats samedi. Selon des médecins, deux soldats de Kafhafi et un du CNT ont été tués vendredi. Abdoullah Kanchile, un responsable du CNT, a pour sa part fait état de 4 ou 5 civils tués dans la nuit.

    "Ils tirent des roquettes Grad à partir de maisons, de telle sorte que les avions de l'Otan ne peuvent rien faire contre eux", a déclaré Kanchile qui fait état de 1.000 soldats loyalistes déployés dans la ville.

    Combats intenses

    Des pièces de métal et des carcasses de voitures témoignent de la violence des combats qui ont éclaté entre les deux camps vendredi à Bani Walid et à Syrte à la veille de l'ultimatum fixé par le nouveau pouvoir libyen.

     

    Selon des diplomates, la Grande-Bretagne envisage de soumettre en début de semaine un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'Onu pour desserrer l'étau des sanctions imposées à Tripoli et mettre sur pied une mission de l'Onu dans le pays.

    Mais les forces du CNT, qui se sont emparées de la capitale libyenne le 23 août, doivent auparavant prendre le contrôle des trois derniers bastions de l'ancien régime et mettre la main du Mouammar Kadhafi avant de déclarer la libération de la Libye et de lancer les bases de l'organisation des élections et d'une nouvele constitution.

    Samedi, le calme était revenu sur les lignes de front autour de Syrte apès les combats de la veille. A Sebha, des centaines de combattants du CNT ont été dépêchés ces deux derniers jours en prévision de l'assaut final. Peu d'information filtre de cette ville de 100.000 habitants située dans le centre du pays.

    "Nous ne voyons personne quitter la ville. Comment les habitants le pourraient-ils?", indique Khalid al Riahi, commandant du CNT près de Sebha. "Ils n'ont pas d'argent, ils n'ont pas les moyens d'acheter du carburant (...) et la route n'est pas sécurisée."

    Kadhafi au Niger ?

    On ignore si Kadhafi, visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre, se trouve dans un des ces trois bastions.

    Dans un message diffusé jeudi, l'ancien "Guide" de la révolution libyenne, qui a régné sans partage pendant 42 ans, a affirmé qu'il ne quitterait pas pays et qu'il se battrait jusqu'au bout contre les forces de l'Otan et le nouveau pouvoir en place.

    Plusieurs hauts responsables de l'ancien régime ont trouvé ces derniers jours refuge au Niger dont les autorités ont fait savoir qu'elles respecteraient leurs engagements internationaux si Kadhafi ou un responsable libyen recherché par la CPI se présentaient sur son territoire. Un convoi de douze véhicules libyens et deux véhicules militaires nigériens ont quitté la ville d'Agadez, dans le nord du Niger, en direction de Niamey, vendredi après-midi, selon un journaliste de Reuters.

    Quatorze anciens responsables libyens, dont le général Ali Kana et le général Ali Charif al Rifi, se trouveraient à bord du convoi.

    Hicham Buhagiar, le coordinateur militaire du CNT chargé de retrouver Kadhafi, a dit vendredi avoir des indications selon lesquelles le colonel se trouverait près de la ville de Birak, à 700 km de Tripoli. Les forces de l'Otan ont bombardé la ville jeudi, a-t-il indiqué. "Nous pensions qu'il se trouvait à Birak. J'ai vu les avions de l'Otan bombarder Birak. Ils suivent la même piste."

    A Benghazi, des centaines de personnes ont défilé vendredi soir pour protester contre les "opportunistes" au sein de la direction du CNT dont de nombreux responsables sont d'anciens responsables du régime de Kadhafi ayant fait défection.

    "Certains membres du comité exécutif sont des suceurs de sang et des voleurs (...) Ils devraient être au tribunal", a estimé un manifestant.

    Un document signé par 56 organisations politiques, en provenance majoritairement de l'Est libyen, ont critiqué une feuille de route du CNT estimant qu'elle ne "correspondait pas à la volonté de la rue ni aux souhaits du peuple libre".

    Sur le plan diplomatique, le Fonds monétaire international (FMI) a reconnu samedi le Conseil national de transition et a annoncé l'envoi d'une équipe sur place dès que la sécurité le permettrait.

    Les ministres des Finances du G8, réunis à Marseille, se sont engagés pour leur part à verser 38 milliards de dollars à la Tunisie, à l'Egypte, au Maroc et à la Jordanie sur la période 2011-2013 et ont déclaré que le Conseil de transition au pouvoir en Libye serait invité à s'associer à ce programme d'assistance.

     

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