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    POLITIQUE ET SOCIETE

    L’UDI et le Modem entérinent leur rapprochement

    05/11 | 15:28 | mis à jour à 18:10 | 5commentaires

    + DOCUMENT - Les centristes Jean-Louis Borloo et François Bayrou ont officialisé ce mardi le rapprochement de leurs formations au sein d’un rassemblement intitulé « UDI-Modem : l’Alternative ». Avec pour idée de profiter du désamour dont souffrent à la fois le PS et l’UMP.

    Jean-Louis Borloo et François Bayrou - AFP

    Jean-Louis Borloo et François Bayrou - AFP

    François Bayrou et Jean-Louis Borloo, séparés depuis 11 ans, ont officialisé ce mardi le rapprochement de leurs formations. Le président du Modem, qui a choisi François Hollande au second tour de 2012, et celui de l’UDI, dix ans ministre sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, ont tenu une conférence de presse commune ce mardi en fin d’après-midi. Ce nouveau mouvement, qui ambitionne de « renouveler la vie politique » a été baptisé : « UDI-Modem: l’Alternative ».

    « Nous avons décidé de nous rassembler, de rassembler toutes nos forces face à la situation de désarroi et de désespérance de notre pays », a déclaré Jean-Louis Borloo. « Le chômage de masse, les problèmes éducatifs, sociaux de toute nature, exigeaient qu'une offre politique nouvelle, un projet bâti sérieusement, et en profondeur, bref, une véritable alternative politique, économique, et sociale, soit présentée aux Français », a-t-il ajouté.

    « Je suis très heureux autant pour des raisons politiques que pour des raisons humaines », a lancé ensuite François Bayrou. « Nous avons choisi de faire une oeuvre de construction en commençant par une réconciliation », a-t-il dit.

    Un autre choix face au FN

    Les anciens frères ennemis du centrisme, qui ne cachent pas avoir trouvé chacun les limites de leur cheminement séparé, comptent bien profiter du manque de leadership à l’UMP et des difficultés d’un gouvernement socialiste à la peine tout en se posant comme un autre choix face au FN.

    Sentant le danger, Jean-François Copé, le président de l’UMP, a d’ailleurs choisi le jour de ce rapprochement chez les centristes pour annoncer que son parti présenterait un projet d’alternance début 2014 . Officiellement, l’UMP fait mine de ne pas s’inquiéter. « Il faut banaliser l’évènement », a affirmé Jean-François Copé auprès de l’AFP. Mais, en coulisses, ce rassemblement à un moment où le Front national monte dans les sondages quand l’UMP stagne n’est pas vu d’un bon oeil . Mi-septembre, Jean-Louis Borloo, profitant des déclarations ambiguës de François Fillon sur le FN, avait lancé : « L’UMP comme grand parti de la droite et du centre est morte »...

    Marine Le Pen a, elle, qualifié l’événement d’« élément de clarification bienvenu », saluant une famille politique qui contrairement à l’UMP et au PS « a le grand mérite d’assumer » ses options « européiste, immigrationniste » et de « défenseur de la politique d’austérité ».

    Le rapprochement entre Bayrou et Borloo s’est amorcé cet été. Jean-Louis Borloo a appelé « le dernier qui manque » à rejoindre la famille et François Bayrou s’est rangé dans la case « opposition constructive » . « Ils considèrent que c’est un impératif politique » de se rassembler, explique Eric Azière, directeur général de l’UDI et qui a longtemps travaillé auprès de François Bayrou.

    Une « opposition constructive » à la majorité présidentielle

    Entourés d’élus, bien plus nombreux à l’UDI face à la poignée d’élus du Modem, ont présenté la charte qu’ils préparent depuis deux mois. Y est inscrit qu’ils sont dans « l’opposition constructive » à la majorité présidentielle, que la droite est leur partenaire « naturel » et que toute alliance avec le PS et ses alliés est « impossible ».

    Ce rassemblement se veut un accord au long cours. Sur le papier, les élections européennes de mai sont celles qui posent le moins de problèmes, l’Europe fait partie de l’ADN des centristes. Leurs deux formations totalisent 11 eurodéputés.

    Pour les élections municipales , l’équation est plus compliquée, compte tenu du fait que le Modem est associé avec le PS dans certaines villes, comme à Dijon, à Lille ou à Marseille. Le député UDI François Sauvadet, qui veut depuis le début que chaque cas local soit réglé, joue les Cassandre. Il ne viendra pas ce mardi et attend « les noces de coton », c’est-à-dire la première année de mariage... « Je veux m’assurer de la sincérité de François Bayrou dans cette nouvelle union », a-t-il expliqué à l’AFP.

    L’inconnue de 2017

    A Marseille, Jean-Luc Bennhamias, ancien des Verts, et représentant l’aile gauche du Modem, exclut de soutenir Jean-Claude Gaudin (UMP) et cherche à faire des « listes centrales ». A Paris, le choix du seul conseiller Modem de Paris , Jean-François Martins, de soutenir la socialiste Anne Hidalgo a entraîné immédiatement une procédure d’exclusion du Modem il y a quelques jours.

    Les deux leaders centristes assurent aussi que leur rapprochement ira jusqu’à la présidentielle. Primaire ou pas, les modalités restent floues pour l’instant et la charte devrait en dire deux mots. D’autant que François Bayrou, déjà trois fois candidat à une élection présidentielle, et Jean-Louis Borloo, qui y a renoncé à l’automne 2011, peuvent prétendre concourir pour l’Elysée. Ce qui peut fragiliser l’attelage à l’approche de 2017. Eux se tuent à répéter que le centre n’a « pas assez de leaders », assurant « mettre au second plan leur intérêt personnel » comme le dit François Bayrou, « sans ruse et sans jeux de courants mortifères ».

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