• L’UE construit une digue pour défendre l’Euro contre les spéculateurs!

     

    L’UE construit une digue pour défendre l’Euro contre les spéculateurs

     
    Bruxelles et le FMI ont mis en place un plan d’aide à l’Irlande de 85 milliards d’euros.

    Le président de la Commission européenne s'inquiète de la montée du populisme en Europe Le président de la Commission européenne s'inquiète de la montée du populisme en Europe © SIPA On commence par démentir « catégoriquement » être menacé par la crise de la zone euro, ajoutant que les marchés ne l’avaient pas « sanctionnée ces dernières semaines ». Hier, c’est l’Elysée qui a publié un communiqué pour dire que la France n’était pas menacée. Le problème, c’est que la confiance ne se décrète et que démentir toute menace suffit à la susciter. A Dublin tout avait commencé de cette manière, Lisbonne et Madrid ont dû en passer par là…
    En attendant de savoir si la France est menacée ou pas, les ministres des Finances de l’Union européenne se sont retrouvés hier à Bruxelles pour boucler le plan d’aide à l’Irlande, mettre en place un mécanisme de soutien permanent de la zone euro et enrayer la méfiance vis-à-vis du Portugal et de l’Espagne…

    Une aide de 85 milliards d’euros

    Les ministres des Finances réunis à Bruxelles hier ont donc validé une aide à l’Irlande d’un montant de 85 milliards d’euros, 35 milliards pour les banques surendettées et 50 pour l’Etat. Cela ne signifie pas que Bruxelles et le FMI vont signer un chèque de 85 milliards lundi matin pour renflouer les finances de Dublin. La mécanique est un peu plus subtile sans être beaucoup plus compliquée. L’UE va en fait se substituer aux banques et au gouvernement irlandais pour emprunter sur les marchés financiers l’argent nécessaire.
    Il y a alors deux solutions : soit l’UE emprunte à la place de l’Irlande, soit elle se porte caution. Dans les deux cas le coût de l’argent emprunté est singulièrement réduit. Le Fonds européen de stabilité financière (FESF) peut trouver de l’argent à 2,5 % quand le taux imposé par les marchés à l’Irlande est de 9, voire 10 %.

    Mécontentement populaire

    En contrepartie l’Irlande devra appliquer un plan d’une extrême rigueur qui a mis des milliers de manifestants dans les rues du pays samedi dernier (50.000 selon la police, 150.000 selon les organisations syndicales).Le dernier point à régler portait précisément sur la question du taux d’intérêt. « On a encore quelques petits détails de cadrage à retravailler et à finaliser, notamment sur le taux d’intérêt » des prêts internationaux à l’Irlande, assurait Christine Lagarde en arrivant à Bruxelles. En Irlande, une rumeur voulait que le taux demandé à Dublin soit de 6,7 %. Un taux jugé « punitif » par l’opposition irlandaise.Au-delà de l’Irlande, l’ambition du sommet impromptu de Bruxelles était de définir les grandes lignes d’un mécanisme d’aide à la zone euro pour dissuader les spéculateurs de s’en prendre au Portugal et à l’Espagne. Selon une source diplomatique, « il semblerait qu’il y ait un accord franco-allemand » pour prendre le relais, à partir de 2013, du Fonds de soutien mis en place au printemps dernier. Le Fonds pourrait imposer aux banques d’abandonner une partie de leurs créances en cas de défaillance d’un membre de la zone euro. Ce sera fait au « cas par cas » dit-on à Bruxelles et pas automatiquement. La France défendant l’automaticité, l’Allemagne la refusant, le compromis est d’admettre l’implication des banques commerciales « au cas par cas ».

    La montée du populisme

    Si ces mesures suffisent à ramener la confiance, l’euro devrait passer une semaine au-dessus de 1,33 dollar. Si l’Europe glisse sous la barre de 1,3 dollar c’est un autre scénario qui pourrait démarrer. Un scénario très noir esquissé hier matin, au micro d’Europe 1, par José Manuel Barroso. Le président de la Commission européenne estime « qu’il y a aujourd’hui en Europe une poussée populiste des extrêmes qui est très sérieuse et qui m’inquiète. Je vois des sociétés qui ont une grande tradition d’ouverture et démocratique où monte (une) poussée nationaliste, chauviniste, xénophobe, parfois même d’un populisme très, très agressif ». A quoi pense-t-il ? A l’effondrement du mark en Allemagne qui allait ouvrir les portes du pouvoir aux nazis ? Sans doute pas. L’euro n’en est pas là


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