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L'ultimatum fixé par les rebelles à Kadhafi pour qu'il parte a expiré
L'ultimatum fixé par les rebelles à Kadhafi
pour qu'il parte a expiré
LEMONDE.FR avec AFP | 27.07.11 | 12h30 • Mis à jour le 27.07.11 | 21h02
La proposition faite à Mouammar Kadhafi de pouvoir rester en Libye s'il démissionne n'est plus d'actualité, a annoncé, mercredi 27 juillet, Moustafa Abdeljeïl, qui dirige le Conseil national de transition (CNT) mis en place par les insurgés.Cette proposition, qui n'avait pas été rendue publique jusqu'ici, a été présentée il y a un mois au dirigeant libyen par l'intermédiaire de l'émissaire des Nations unies en Libye, le Jordanien Abdel-Elah Al-Khatib. "Cette offre n'est plus valable", a déclaré Moustafa Abdeljeïl à la presse à Benghazi, le fief des insurgés.
ÉCHEC DES DISCUSSIONS
Sur place, les discussions autour d'un départ négocié de Kadhafi ont donc finalement échoué. Adbel-Elah Al-Khatib n'a fait état d'aucun progrès à l'issue de ses discussions en début de semaine avec des représentants du CNT, puis avec le premier ministre libyen, Baghdadi Al-Mahmoudi, mardi à Tripoli. "Il apparaît clairement sur la base des discussions à Tripoli et à Benghazi (...) que les deux camps restent loin d'un accord sur une solution politique", a-t-il commenté.
La France et la Grande-Bretagne ainsi qu'un responsable de la rébellion avaient suggéré ces derniers jours que le colonel Kadhafi pourrait être autorisé sous conditions à rester en Libye, du moment qu'il quittait le pouvoir. Mais le premier ministre libyen est demeuré inflexible à l'issue de sa rencontre avec l'émissaire de l'ONU, répétant qu'un départ du pouvoir de M. Kadhafi n'était "pas un sujet de discussion".
LE CNT RECONNU PAR LONDRES
Comme une vingtaine de pays, dont la France et les Etats-Unis, la Grande-Bretagne va par ailleurs reconnaître le CNT comme gouvernement légitime. C'est ce qu'a annoncé le chef de la diplomatie britannique, William Hague, qui invite le CNT à désigner un nouvel ambassadeur à Londres. Le CNT, qui est basé à Benghazi, dans l'est de la Libye, est l'organe politique de la rébellion. Londres s'était peu à peu rapproché de l'opposition jusqu'à autoriser l'ouverture dans la capitale d'un bureau de représentation du CNT.
Dans le même temps, Londres va expulser tout le personnel de l'ambassade de Libye en Grande-Bretagne. En avril déjà, l'ambassadeur de Libye à Londres avait été expulsé, après l'attaque de la représentation britannique à Tripoli par des partisans de Mouammar Kadhafi. Deux autres diplomates avaient été ensuite renvoyés chez eux, M. Hague jugeant que leurs "activités étaient contraires aux intérêts" britanniques.
Le vice-ministre aux affaires étrangères libyen, Khaled Kaaim, a réagi en qualifiant, mercredi, d'"irresponsable" et d'"illégale" la reconnaissance par la Grande-Bretagne du CNT comme seul "gouvernement légitime" de la Libye. Il a ajouté que le régime libyen allait entreprendre "les actions nécessaires" devant les tribunaux britanniques et internationaux contre la décision de Londres, et a accusé William Hague d'agir d'une façon "inacceptable et non objective".
KADHAFI DÉFIE À NOUVEAU L'OTAN
De son côté, Mouammar Kadhafi a de nouveau défié l'Alliance atlantique et les rebelles affirmant, mercredi, qu'il était "prêt au sacrifice pour défaire l'ennemi", dans un message audiodiffusé à ses partisans à Zalten (120 km à l'ouest de Tripoli). "Nous n'avons pas peur. Nous les défions. Nous payerons le prix avec nos vies, nos femmes et nos enfants", a-t-il dit dans un message diffusé par la télévision libyenne.
Le dirigeant libyen a par ailleurs appelé ses partisans à "marcher sur Al-Abal Al-Gharbi", une région montagneuse au sud-ouest de Tripoli, sous le contrôle des rebelles. "Traîtres, remettez vos armes... Choisissez : mourir ou se rendre", a-t-il dit à l'adresse des rebelles, affirmant que sans "la couverture de l'aviation de l'Alliance atlantique, les insurgés n'auraient pas pu prendre le contrôle de cette région".
Tags : lybie, négociations
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