• La Chine divise l'Europe pour mieux régner sur ses marchés

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    La Chine divise l'Europe pour mieux régner

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    <time datetime="2013-06-07T19:11:42" itemprop="dateCreated">Créé le 07-06-2013 à 19h11</time> - <time datetime="2013-06-08T12:28:43" itemprop="dateModified">Mis à jour le 08-06-2013 à 12h28</time>

    Alors que l'Europe a décidé de taxer les importations chinoises dans le secteur du photovoltaïque, Pékin réplique. Dans son viseur, le vin français et les voitures allemandes.

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    La tension reste vive entre l'Union européenne et la Chine. Début mai, après que Bruxelles a proposé de taxer les panneaux photovoltaïques chinois qui menacent des dizaines de milliers d'emplois en Europe, la Chine a annoncé avoir lancé une enquête antidumping sur les tubes sans soudure importés de l'Union européenne, du Japon et des Etats-Unis. 

    Cela n'a pas découragé la Commission européenne. Elle a mis sa décision en pratique mardi 4 juin : les panneaux importés sont désormais taxés à 11,8% et passeront à 47,6% dans deux mois si la Commission ne parvient pas à trouver un accord avec Pékin. Mais là encore, la réponse ne s'est pas fait attendre. 

    Le lendemain, la Chine a annoncé une enquête antidumping, cette fois sur les vins importés du Vieux continent. Et elle ne semble pas s'arrêter là. Selon Les Echos, qui cite plusieurs sources européennes, Pékin menacerait d'imposer des taxes douanières sur les voitures européennes haut de gamme. Qui sortira vainqueur de ce bas de fer commercial ?

    Diviser pour mieux régner

    La Chine a bien compris comment jouer sur les divisions européennes. Elle a frappé la première, en inondant de ses panneaux solaires le marché mondial, faisant chuter les prix. "Les prix des produits chinois ont baissé de 40% dans les six derniers mois", explique Pierre-André de Chalendar, PDG de Saint-Gobain. En Europe, Q-Cells, Solarhybrid et Solar France ont déjà mis la clé sous la porte et Photowatt a été repris par EDF. Environ 30.000 emplois seraient encore en jeu, selon Bruxelles, qui estime que sa taxe n'est qu'une "mesure d'urgence".

    Pour désamorcer la défense européenne, la Chine a utilisé "la carotte et le bâton simultanément, vis-à-vis d’interlocuteurs différents", explique Jean-François Dufour, de DCA Chine-Analyse. Dans un premier temps, rappelle-t-il, l’Allemagne a fait l’objet de toutes les attentions : le Premier ministre chinois est venu à Berlin ratifier les projets en Chine de BASF et de ThyssenKrupp, tandis que Solvay et Vallourec étaient pointés du doigt en France.

    Résultat : l'Allemagne a mené campagne contre la taxe définitive des produits chinois, la qualifiant "d'erreur" et tirant dans son sillage 17 autres Etats de l'UE. Et en réponse aux attaques contre les vins européens, François Hollande a immédiatement demandé une réunion des 27 pour dégager "une solidarité de point de vue" sur les négociations. 80% des importations chinoises de vin viennent de France. 

    Pour faire la paix, prépare la guerre

    Enfin, pour que l'Allemagne fasse davantage pression sur la Commission européenne, la Chine menace désormais son industrie automobile. Avec la Chine, l'Union ne dispose pas d'un accord de libre-échange comme celui qu'elle est en train de renégocier avec les Etats-Unis. Et alors que certains secteurs stratégiques comme le photovoltaïque se font anéantir par l'industrie chinoise subventionnée, elle ne parvient pas établir de rapport de force pour pouvoir négocier au cas par cas.

    La Chine n'a pas plus intérêt à une guerre commerciale que l'Union européenne. Le Vieux continent est son premier débouché, devant les Etats-Unis. Elle y a exporté pour 281 milliards d'euros en 2012, soit le double de ce qu'elle a importé d'Europe. Elle a simplement réussi à "imposer l’idée d’un tout ou rien", explique Jean-François Dufour. Une stratégie de long terme qui pourrait triompher face aux besoins à court terme des Européens.

    C'est là toute la difficulté de cette négociation commerciale. L'Europe étant en pleine déprime, ses membres refusent de se priver un des rares marchés en croissance. Jusqu'au dernier trimestre de l'année dernière, le marché chinois avait permis à l'Allemagne d'échapper à la récession. Mais les performances japonaises lui ont fait perdre des parts de marché en Asie, ce qui lui a valu un recul de 0,7% du PIB au dernier trimestre outre-Rhin.


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