• La colère des colonies israéliennes de Cisjordanie

    Le Point.fr - Publié le 23/09/2011 à 12:48 - Modifié le 23/09/2011 à 13:15

     

    La colère des colonies israéliennes de Cisjordanie

     

    Les implantations juives attendent la décision de l'ONU sur la reconnaissance de l'État palestinien.

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    Dans les colonies israéliennes de Cisjordanie, l'unanimité est quasiment obtenue : les pays qui, à l'ONU, vont voter la reconnaissance formelle de l'État palestinien commettent une "grave erreur". Certains ajoutent : "C'est tout simplement une récompense au terrorisme." D'autres, comme le dirigeant du mouvement des implantations Naftali Bennett, accusent les médias étrangers de privilégier la "narration palestinienne". En d'autres termes d'être pro-arabes et anti-israéliens. Mais de là à répondre aux appels à manifester lancés par les colons les plus radicaux, il n'y a qu'un pas que, pour l'instant, la plupart d'entre eux n'ont pas franchi.

    Pour preuve, les trois marches de protestation organisées mercredi dernier près de Hébron, devant Beit-el, colonie au nord de Ramallah, et dans l'enclave d'Itamar, non loin de Naplouse. Elles n'ont rassemblé que quelques centaines de manifestants et n'ont donné lieu à aucune violence. Une exception : près de Naplouse, où 200 militants venus de la colonie d'Itamar ont d'abord défilé en agitant des drapeaux israéliens et en scandant des slogans en hébreu, "pour leur montrer que c'est (eux) les vrais propriétaires de la terre d'Israël", puis ont fini par s'en prendre, à coups de pierre ou de barre de fer, aux habitants d'un village palestinien voisin. Postés en alerte non loin de là, des soldats israéliens sont intervenus et les choses sont rentrées dans l'ordre. Quelques Palestiniens ont été blessés.

    Organisation terroriste

    À ce stade, le calme règne donc du côté des implantations juives. Mais jusqu'à quand ? C'est la grande question qui préoccupe tous les responsables de la sécurité israélienne. En effet, depuis plusieurs semaines, des militants juifs extrémistes ont mis en application la théorie du "Tag Mehir" ("le prix à payer" en français). Cela signifie qu'à chaque décision gouvernementale considérée comme hostile aux implantations, par exemple l'ordre d'évacuer des "avant-postes", officiellement non autorisés par le gouvernement, des ultras exercent des représailles contre des mosquées ou des champs d'oliviers appartenant à des Palestiniens.

    Ces derniers temps, ils ont même commencé à s'en prendre à des installations militaires israéliennes. Il y a une quinzaine de jours, une base de Tsahal située non loin de Naplouse a été entièrement brûlée. Ils font aussi campagne contre des militaires de haut rang. Comme le commandant de la division déployée en Cisjordanie, le général Noam Tivon. Un petit groupe de jeunes est venu manifester sous ses fenêtres en brandissant des pancartes sur lesquelles était inscrit "Tivon, t'es un sous-homme". Très inquiet, un haut responsable du Shin Beth, la sécurité intérieure, n'hésite pas à affirmer : " Certes, il s'agit d'une minorité, mais qui agit, à tout point de vue, comme une organisation terroriste."

    Alors, l'étincelle qui mettra le feu aux poudres viendra-t-elle de là ? Ou bien le dérapage aura-t-il lieu lors d'une manifestation palestinienne réprimée par l'armée israélienne ? Voire à la suite d'un attentat du Hamas ?

    Tout est possible, même si, pour l'instant, Israéliens comme Palestiniens ne semblent pas vouloir le retour de la violence.


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