• La commission Cahuzac face à la "discordance des souvenirs"

    Accueil > Politique > La commission Cahuzac face à la "discordance des souvenirs"

    <header>

    La commission Cahuzac face à la

    "discordance des souvenirs"

    </header>

    <time datetime="2013-07-23T20:13:48" itemprop="dateCreated">Créé le 23-07-2013 à 20h13</time> - <time datetime="2013-07-23T22:13:21" itemprop="dateModified">Mis à jour à 22h13</time>

    Auditionné une deuxième fois, Jérôme Cahuzac a de nouveau laissé les députés sur leur faim. Avant une audition de Jean-Marc Ayrault ?

    lien

    Jérôme Cahuzac devant la commission d'enquête le 23 juillet Jacques Brinon/AP/SIPA

    Jérôme Cahuzac devant la commission d'enquête le 23 juillet Jacques Brinon/AP/SIPA

    <aside class="obs-article-brelated" style="margin-left:20px;"> <header class="obs-blocktitle">Sur le même sujet</header>

    </aside>

    "Je n'ai plus en mémoire", "des épisodes nombreux que je suis incapable de dater", "ce serait solliciter mes souvenirs exagérément"… La deuxième audition de Jérôme Cahuzac devant la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire éponyme, mardi 23 juillet, qui devait permettre de lever certaines zones d'ombre, a ressemblé comme une sœur jumelle à sa première comparution. Laissant une nouvelle fois les députés sur leur faim.

    Cravate bleue sur teint hâlé, l'ex-ministre du Budget signifie d'emblée à la commission qu'il se contentera du service minimum en refusant d'un simple signe de tête de faire une déclaration liminaire, comme le 26 juin dernier. S'il est reconvoqué, c'est essentiellement pour confirmer ou infirmer l'existence d'une réunion à l'Elysée le 16 janvier, reunion lors de laquelle aurait été prise la décision de lancer une procédure d'entraide administrative avec la Suisse pour savoir si celui qui était alors ministre possédait un compte chez UBS. Réunissant François Hollande, Jean-Marc Ayrault, Pierre Moscovici et le premier concerné lui-même, l'existence de la rencontre avait été révélée dans le livre de la journaliste du "Point" Charlotte Chaffanjon, "Jérôme Cahuzac, Les yeux dans les yeux", et confirmée par le ministre de l'Economie et des Finances devant la commission le 16 juillet. Et elle fragilise sérieusement la "muraille de Chine" invoquée à l'envi par les protagonistes, c'est-à-dire la directive signée par Jérôme Cahuzac pour être tenu à l'écart de tous les développements concernant les suites des révélations de Mediapart à son sujet. En juin, l'ex-ministre du Budget avait assuré n'avoir "jamais" été informé de la demande adressée à la Suisse.

    "La faute n'est pas la mienne"

    Sa première réponse donne le ton de toute l'audition : "Je n'ai aucun souvenir d'une réunion dans le bureau du président, ni aucun souvenir de l'échange de mots évoqués par Pierre Moscovici à l'issue d'un conseil des ministres." Deux heures durant, entre moues, soupirs et haussements d'épaules, Jérôme Cahuzac n'en démordra pas : la mémoire lui fait décidément défaut. Suscitant l'agacement du président de la commission, le centriste Charles de Courson. "Pensez-vous que votre amnésie est crédible?", ironise-t-il. Pour toute réponse, Jérôme Cahuzac se lance dans un cours de sémantique : "Si c'était une réunion, elle est peu crédible, mais Pierre Moscovici a parlé d'un échange de mots. Il ne me semble pas qu'il ait usé du qualificatif de réunion, fût-il minoré de celui d''informelle'. Vous avez donc à choisir entre deux témoignages faits sous serment devant votre commission." Conteste-t-il les propos de son ancien ministre de tutelle? "Je dis qu'il y a discordance des souvenirs, c'est un peu différent."

    Dans les rangs de l'opposition, on perd franchement patience. "Monsieur Cahuzac, nous sommes maintenant sur du sérieux. Vous pourriez être sous le coup de la loi pénale pour faux témoignage", lance l'UMP Georges Fenech. "Ni l'ironie ni la menace ne me feront souvenir d'événements dont je ne me souviens pas", martèle l'ancien ministre. Et d'ajouter, théâtral : "Evidemment, après avoir nié avec autant de force ce que j'ai fini par reconnaître, je devine le doute." Avant de finir par lâcher : "Je n'ai aucun souvenir de cette entrevue, mais si j'y ai participé, la faute n'est pas la mienne, mais celle de ceux qui m'y ont associé."

    Fin du deuxième épisode de Jérôme Cahuzac devant la commission. Celle-ci se réunira désormais mercredi pour décider d'une éventuelle audition du Premier ministre Jean-Marc Ayrault et/ou d'une confrontation Cahuzac-Moscovici. L'épilogue n'est donc pas pour tout de suite.


    Tags Tags : , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :