• La Côte d'Ivoire «au bord de la guerre civile»

    La Côte d'Ivoire «au bord de la guerre civile»

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    Par Pierre Prier
    06/03/2011 | Mise à jour : 20:09
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    Les forces de Laurent Gbagbo ont tué par balles sept femmes qui manifestaient contre lui, jeudi, à Abidjan, la capitale économique du pays.
    Les forces de Laurent Gbagbo ont tué par balles sept femmes qui manifestaient contre lui, jeudi, à Abidjan, la capitale économique du pays. Crédits photo : ISSOUF SANOGO/AFP

    La communauté internationale demande l'arrêt immédiat des violences. 

    Alassane Ouattara a décidé de sortir pour la première fois de l'hôtel où il s'est retranché il y a trois mois. Sa décision intervient au moment où la Côte d'Ivoire est «au bord de la guerre civile», selon le Conseil de sécurité et la Cour pénale internationale. Ouattara, président élu et reconnu par l'ONU, a fait savoir samedi, qu'il irait assister le 10 mars à une réunion de l'Union africaine en Éthiopie, où il a été invité. Le panel de chefs d'État africains chargé de trouver une solution à la crise avait appelé vendredi à la levée du blocus, par les forces loyales au président Gbagbo, de l'hôtel du Golf. Alassane Ouattara s'y est installé le 28 novembre, date à laquelle il a été proclamé vainqueur du second tour de la présidentielle par la commission électorale indépendante.

     

    Le président élu tente de reprendre l'initiative, soutenu par la communauté internationale qui multiplie les mises en demeure à l'encontre de Laurent Gbagbo, lequel ne veut rien entendre. Dimanche, après une semaine de violences, la situation s'est encore dégradée sur le terrain.

    À Abdijan, la capitale économique, un conseiller d'Alassane Ouattara a dénoncé dimanche le pillage d'au moins 10 maisons appartenant à des ministres, députés et alliés politiques du président élu. Les coupables, selon Amadou Coulibaly, sont des bandes de jeunes, aidées et soutenues par des policiers en uniforme. «Ils tentent d'instaurer une atmosphère de terreur», a dénoncé le conseiller. Dans l'ouest du pays, des combats nourris se déroulaient dimanche vers la frontière avec le Liberia. Les deux camps se seraient renforcés en recrutant de nombreux jeunes gens dans les villes frontalières.

     

    Sept femmes tuées par balles

    La violence avait franchi un cran supplémentaire jeudi, quand les forces de Laurent Gbagbo ont tué par balles sept femmes qui manifestaient contre lui à Abidjan, dans le quartier d'Abobo, fief des partisans de Ouattara. Depuis le début de la semaine, Abobo était le théâtre d'une escalade militaire, les deux côtés s'affrontant à l'arme lourde. Les États-Unis ont accusé Gbagbo de «mépris inhumain pour la vie humaine et l'État de droit» tandis que la France réclamait une commission d'enquête de l'ONU. La Cour pénale internationale, pour sa part, qualifie d'«épouvantable» la mort des sept femmes. Elle se dit «prête à agir dans un très court délai si cela atteint la gravité requise», selon la procureur adjoint Fatou Bensouda.

    Le camp Gbagbo a réfuté en bloc les accusations, allant jusqu'à accuser samedi les soldats de l'Onuci, la force de l'ONU en Côte d'Ivoire, de soutenir les «terroristes», autrement dit les partisans armés de Ouattara. «Tous les terroristes qui opèrent à Abidjan ont été déposés par l'Onuci qui renseigne nos positions. Elle est devenue une partie belligérante en Côte d'Ivoire», a accusé Alain Dogou, un collaborateur de Laurent Gbagbo. Alain Dogou a toutefois néanmoins assuré que les forces loyales au président sortant «contrôlaient» Abobo et le quartier voisin d'Anyama, où opèrent les insurgés favorables à Ouattara.

    Ni le danger de guerre civile ni le massacre d'Abobo ne semblent avoir fait changer d'avis l'Union africaine, qui paraît toujours espérer un compromis. Le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, est arrivé samedi à Abidjan, porteur d'un «message» au contenu secret émanant du panel de chefs d'État africains. Les médiateurs assurent être arrivés à une «décision» allant vers une «solution pacifique.»


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