L 'opération urbaine et d' infrastructures qui se joue autour de l’emplacement de la future gare centrale de La Sagrera aurait dû être la plus importante mise en œuvre à Barcelone depuis les Jeux Olympiques de 1992.La gare devait donner naissance à un nouveau quartier, mais la crise économique a dégonflé l’opération immobilière qui aurait dû servir à payer 60 % du coût total de la construction de la gare, soit 703 millions d’euros.Six immeubles devaient être destinés à des bureaux, des magasins et des hôtels.
L’architecte Frank Gehry devait même réaliser un gratte-ciel de 145 mètres de hauteur. Mais le projet a été arrêté. Aucun promoteur immobilier ne souhaitait s’engager pour son coût : 250 millions d’euros.

100 millions de voyageurs

Le gouvernement de Zapatero avait finalement accepté de prendre à sa charge 410 millions d’euros, soit 60 % de la facture au lieu de 40 %.
Mais la ville de Barcelone devait tout de même se débrouiller pour trouver les 287 millions nécessaires pour construire l’intérieur de la gare.
Du coup, l’échéance de la mise en service de cette gare centrale a été repoussé à 2016.
Mais une chose est sûre, la ligne à grande vitesse n’attendra pas que cet ouvrage pharaonique soit terminé : les passagers devront se contenter de quais provisoires pour une durée d’au moins quatre ans. La gare intermodale de La Sagrera, conçue pour accueillir 100 millions de voyageurs par an, constituera à terme, la gare centrale des trains à grande vitesse en provenance et à destination de Madrid.
Sants sera la gare des passagers de la LGV à destination ou en provenance de la France.Le projet ferroviaire, le plus ambitieux d’Europe, est creusé dans une cuvette de 40 hectares de superficie et construit sur 5 niveaux de 145 m de hauteur.
L’ensemble bénéficie de la lumière de jour à travers un parc translucide et verdoyant. La gare disposera de deux entrées : la principale donnera accès aux deux niveaux supérieurs correspondant aux dix voies et aux cinq quais de la LVG, et à la gare routière interurbaine. L’accès par l’arrière, deux étages plus bas, sera destiné au réseau de bus et deux lignes de métro, et abritera les parkings pour une capacité de 2800 véhicules.
L’opération publique de construction de la gare et celle, privée, de l’urbanisation et aménagement des zones attenantes sur 164 hectares, devraient coûter au final plus de 2 milliards d’euros.

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La grande vitesse rejoint la préhistoire

Seul le chantier à ciel ouvert de la future gare de La Sagrera fait l’actualité quotidienne ces temps-ci en Catalogne. Non seulement en raison de son envergure - taillé en plein cœur de la ville, c’est actuellement le plus gros et le plus spectaculaire chantier ferroviaire d’Europe-, mais aussi de son intérêt archéologique.
En effet, cet immense trou de 5 km de long a mis au jour pas moins de 16 sites datant des périodes néolithiques, ibères, romaines et successivement jusqu’au XVIIe siècle.
Le site le plus extraordinaire est constitué par un charnier d’une centaine de squelettes, conséquence, semble-t-il, d’une épidémie ayant sévi il y a 3 500 ans à la Barcelone d’alors.
Les travaux ont également permis de découvrir une douzaine de silos à blé, les restes d’une villa romaine, dont un mur orné de 30 m2 de mosaïques intactes qui sera exposé dans le vestibule de la future gare.