• La grève des routiers prend de l'ampleur

     

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    La grève des routiers prend de l'ampleur

    <time>Publié le 19-01-2015 à 06h11 Mis à jour à 11h26 </time>

     

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    Des routiers bloquent une route menant au marché de gros de Lyon-Corbas, le 18 janvier 2015
 (c) Afp

    Des routiers bloquent une route menant au marché de gros de Lyon-Corbas, le 18 janvier 2015 (c) Afp

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    Paris (AFP) - Les routiers poursuivaient lundi matin leur grève par des blocages de centres industriels et de dépôts pétroliers, ainsi que des opérations escargot, notamment dans l'Ouest du pays, un mouvement de grogne destiné à peser sur des négociations salariales.

     

    "Notre but est de développer la mobilisation, créer de nouveaux points de tension dans le Nord et l'Ouest de la France", a commenté auprès de l'AFP Jérôme Vérité, patron de la CGT Transports.

    Ralentir l'économie pour faire pression sur le patronat. Le mot d'ordre lancé l'intersyndicale CGT, FO, CFTC et CFE-CGC s'est traduit par une cinquantaine d'actions sur l'ensemble du territoire dans la nuit de dimanche à lundi, notamment à Bordeaux, Toulouse, Lille (Tourcoing), Metz ou Reims.

    - 'Tout se passe dans le calme' -

    A Marseille, trois opérations escargot ralentissaient le trafic autoroutier lundi matin en direction de la ville, depuis l'ouest, l'est et le nord, avec des bouchons pouvant atteindre jusqu'à 15 km.

    En région parisienne, c'est au port de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) qu'une trentaine de militants ont bloqué les trois principaux ronds-points, selon une source policière. Tous les camions sont bloqués, selon cette source.

    Gennevilliers est le premier port d'Ile-de-France. Chaque année, 20 millions de tonnes de marchandises transitent sur cette plateforme, "où quasiment tout le pétrole d'Ile-de-France est distribué", selon Pascal Goument (CFTC-GND).

    En banlieue lyonnaise, une centaine de personnes bloquent depuis dimanche soir l'accès aux transporteurs du marché de gros de Corbas. Ils comptent rester sur place jusqu'à mardi.

    Syndicats et organisations patronales se retrouvent mardi à Paris pour relancer un cycle de négociations salariales au point mort.

    En décembre, l'échec des négociations annuelles obligatoires (NAO) avait conduit l'intersyndicale à lancer un appel à une grève reconductible. Partie seule, la CFDT avait réalisé une opération coup de poing sur le péage de Saint-Arnoult (Yvelines), bloquant les poids lourds une nuit durant.

    Lundi matin, l'ouest de la France était particulièrement touché par les routiers en grève.

    A Rennes, une cinquantaine d'entre eux ont filtré à l'aide de voitures la sortie "porte de Lorient" de la rocade en direction de Paris, a indiqué Christophe Provost (CGT).

    Ils empêchent les camions de passer mais laissent accéder les voitures. "Tout se passe dans le calme", selon lui.

    - 'Ras-le-bol' -

    Près de Nantes, tous les accès de la zone industrielle de Carquefou sont bloqués par une cinquantaine de grévistes, selon Thierry Mayer (CGT) qui indique que 70 à 80 camions sont bloqués depuis 5h15. "Personne ne rentre personne ne sort", selon lui.

    A Caen, le centre régional de la circulation routière signalait 10 à 12 km de bouchons sur le périphérique peu après 8h00, avec plusieurs centaines de poids lourds stockés sur et près de la rocade.

    Pour Jean-Louis Delaunay (CGT), qui participait à l'opération escargot, l'ampleur de la mobilisation s'explique par le "ras-le-bol" de la profession.

    "Depuis 2013 il n'y a pas eu d'augmentation conventionnelle, on tiendra le coup quoi qu'il arrive!", prévient le responsable syndical.

    Par ces blocages, les routiers entendent "refuser la paupérisation et la Smicardisation rampantes" de la profession et peser sur les négociations.

    En 2014, un seul des quatre coefficients en vigueur (qui servent de base aux négociations salariales) dans le transport routier - celui des salariés les plus qualifiés - dépassait le Smic (9,61 euros bruts par heure en 2015).

    Les syndicats réclament "une augmentation du pouvoir d’achat minimum de 100 euros" par mois, en portant à 10 euros le taux horaire minimum pour les coefficients les plus bas à l'embauche.

    Le contexte est favorable à des revalorisations, estiment les syndicalistes, pointant les aides publiques octroyées aux entreprises via le pacte de responsabilité et le Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), ou encore la baisse des prix du carburant.

    Pas de quoi convaincre la partie patronale, qui estime ne pas avoir "les marges de manœuvre suffisantes" pour répondre à ces exigences.

    Les revendications des syndicats, qui exigent aussi un 13e mois ou la suppression de la carence maladie, sont "en décalage avec les réalités économiques des entreprises", se défend Nicolas Paulissen, délégué général de la Fédération nationale des transports routiers.

    Son organisation présentera mardi une "proposition améliorée" de "1% à 2% de hausse selon les coefficients". Les syndicats réclament 5%.

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