• La Ligue arabe ménage Bachar el-Assad

    La Ligue arabe ménage Bachar el-Assad

    Mots clés : , , , , , , ,

    Par Pierre Prier Mis à jour <time class="updated" datetime="08-01-2012T23:05:00+02:00;">le 08/01/2012 à 23:05</time> | publié <time datetime="08-01-2012T22:29:00+02:00;" pubdate="">le 08/01/2012 à 22:29</time> Réactions (20)
    Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi (à gauche), dimanche au Caire, lors de la remise du rapport sur la Syrie.
    Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi (à gauche), dimanche au Caire, lors de la remise du rapport sur la Syrie. Crédits photo : ASMAA WAGUIH/REUTERS

    Le premier rapport des observateurs renvoie dos à dos le régime et les insurgés.

    Le premier résultat de la mission de la Ligue arabe en Syrie ne devrait pas rassurer ceux qui l'accusent de tiédeur. Après avoir lu le premier rapport des observateurs, arrivés le 26 décembre en Syrie, le comité ministériel chargé du dossier syrien, réuni dimanche au Caire, renvoie dos-à-dos les forces de sécurité du régime et l'embryon d'«armée libre» formée de déserteurs. La résolution «appelle le gouvernement syrien et tous les groupes armés à stopper immédiatement tous les actes de violence». La formule devrait réjouir le président Bachar el-Assad, qui se dit victime de «gangs armés».

    La Ligue arabe préconise la poursuite de la mission mais, autre déception pour les opposants, sans demander le renfort d'experts de l'ONU, comme le souhaitait aussi l'émir du Qatar. Le texte final se contente de réclamer «l'assistance technique» des Nations unies.

    Descriptions prudentes

    Les observateurs condamnent toutefois la Syrie pour n'avoir pas tenu ses engagements d'appliquer le plan de paix arabe proposé par les 22 États membres. Damas n'a pas mis fin à la répression des manifestations, et l'armée ne s'est pas retirée des villes, assurent les enquêteurs.

    En outre, la Syrie n'a que partiellement libéré les prisonniers politiques, dont certains restent détenus dans des sites secrets. Les observateurs font pourtant preuve d'une grande prudence dans leurs descriptions des manifestations. Faisant état de «cadavres dans les rues» ils ne désignent pas le coupable et se contentent de mentionner que le régime et l'opposition s'accusent mutuellement de la mort des manifestants. Les enquêteurs évoquent aussi l'encadrement sur le terrain par des représentants des services de sécurité.

    Les observateurs «harcelés»

    Mais là aussi, le rapport dénoncerait un «harcèlement» des deux côtés, du pouvoir comme de l'opposition, selon des fuites. On ne savait pas, dimanche, si le rapport acceptait sans réserve la version officielle sur les attentats terroristes de Damas le 23 décembre et le 6 janvier, attribués par le régime à al-Qaida ou à l'opposition en général.

    L'avenir paraît sombre pour les quelque 150 observateurs. «La mission est un échec depuis le début, juge un diplomate arabe. D'emblée, on a mis de côté les trois quarts du plan de paix arabe, qui ne demande pas seulement l'arrêt des violences et la libération de tous les prisonniers, mais aussi, immédiatement, un dialogue avec l'opposition.»

    Pour ce diplomate, la faute en revient aux États de la Ligue, «qui auraient dû insister sur ce point. Or ils n'ont fourni aucun accompagnement politique à la mission».

    Pendant ce temps, la violence continue. Samedi, 21 civils ont été tués par les forces de sécurité, et 11 militaires de l'armée régulière ont été abattus par des soldats déserteurs à Basr al-Harir, dans la province de Deraa. Des combats se poursuivaient dimanche à Daël, dans la même province.

    Un autre événement a marqué le week-end: une importante flotte militaire russe a fait escale dans le port syrien de Tartous, puissant symbole du soutien de Moscou à Bachar el-Assad.

    LIRE AUSSI:

    » L'escalade de la violence favorise le régime syrien


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :