• La poursuite des violences compromet le plan de paix de l'ONU

    Dernière modification : 09/04/2012 

    - Armée syrienne libre - Bachar al-Assad - ONU - Syrie


    La poursuite des violences compromet

    le plan de paix de l'ONU

    La poursuite des violences compromet le plan de paix de l'ONU

    L'arrêt des hostilités prévu par le plan de paix de Kofi Annan à partir de mardi 10 avril semble de plus en plus compromis. Une centaine de personnes ont trouvé la mort dans des violences dans la seule journée de lundi.

    Par Dépêche (texte)
     

    AFP - L'armée a lancé lundi des attaques meurtrières dans plusieurs régions de Syrie, faisant également des morts en Turquie et au Liban voisins, à quelques heures d'une date butoir de l'ONU pour un retrait de l'armée en vue d'un cessez-le-feu qui paraît de plus en plus compromis.

    Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a lancé lundi soir un dernier appel au régime syrien pour qu'il cesse ses attaques contre des civils, alors que 105 personnes, en grande majorité des civils ont été tuées lundi, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) faisant état également de bombardements aériens sur la province de Hama (centre).

    Les espoirs se sont réduits après que le régime de Bachar al-Assad a affirmé dimanche qu'il ne retirerait pas ses troupes mardi comme prévu par le plan de l'ONU à moins de disposer de "garanties écrites" des combattants rebelles, qu'il assimile à des "terroristes".

    Les insurgés ont renvoyé la balle au régime, se disant prêts à respecter le cessez-feu si Damas faisait de même.

    "Nous annonçons la cessation de nos opérations contre l'armée du régime à partir du matin du 10 avril et nous respecterons cette promesse si le régime s'engage à respecter les clauses du plan", a déclaré à l'AFP le colonel Kassem Saadeddine, porte-parole de l'Armée syrienne libre (ASL).

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    Pékin, allié de Damas, a exhorté chacun à respecter ses "engagements".

    L'ONU avait annoncé le 2 avril que Damas avait accepté le plan en six points de l'émissaire Kofi Annan, qui l'oblige à retirer ses chars au plus tard mardi matin, en préalable à un cessez-le-feu général prévu dans les 48 heures suivantes.

    "Le régime pensait que (d'ici le 10 avril), il reprendrait le contrôle des villes (rebelles). Comme ce n'est pas le cas, il essaie de gagner du temps", estime Rami Abdel Rahmane, président de l'OSDH. "Si le plan Annan ne marche pas, rien ne va marcher et la Syrie va plonger dans une longue guerre civile".

    Le Liban, dont le gouvernement est dominé par le Hezbollah, un allié de Damas, a appelé la Syrie à ouvrir une enquête sur la mort d'un caméraman libanais de la chaîne Al Jadeed touché à la frontière entre les deux pays, par des tirs de l'armée de Bachar al-Assad, selon cette télévision privée libanaise.

    En Turquie, où l'émissaire Annan doit visiter mardi deux camps de réfugiés accueillant 25.000 Syriens à Hatay (sud), quatre réfugiés syriens et deux membres du personnel turc d'un camp proche de la ville de Kilis (sud-est) ont été blessés lundi par des tirs en provenance de Syrie, a déclaré à l'agence de presse Anatolie le gouverneur de Kilis, Yusuf Odabas.

    Après cet incident, le premier du genre depuis le début de la révolte en Syrie en mars 2011, un responsable des Affaires étrangères turques a demandé au chargé d'affaires syrien "que ces tirs cessent immédiatement", selon un diplomate turc.

    A Washington, le département d'Etat s'est dit "absolument scandalisé" par ces tirs sur un camp de réfugiés et a appelé "le régime syrien à cesser le feu immédiatement".

    En Syrie, au moins 105 personnes, dont 74 civils, 23 membres des forces gouvernementales et huit rebelles ont péri lundi, a rapporté l'OSDH.

    Fait rare depuis l'éclatement à la mi-mars 2011 de la révolte, les hélicoptères de l'armée ont bombardé Kafarzita, une localité de la province de Hama, où se déroulaient au sol des affrontements entre armée et rebelles, selon l'OSDH.

    Auparavant, dans la ville voisine de Latamna, au moins 35 civils, en majorité des femmes et des enfants, ont péri dans des bombardements de l'armée, d'après la même source qui fait état également de pilonnages dans les provinces de Deir Ezzor (est) et d'Alep (nord), où des affrontements entre soldats et déserteurs ont éclaté près de la frontière turque.

    A Damas, une femme a été arrêtée dimanche pour avoir brandi devant le Parlement une pancarte dénonçant les "tueries" en Syrie, selon l'avocat des droits de l'Homme Anouar Bounni.

    La Maison Blanche a estimé lundi qu'il n'y avait "aucun signe jusqu'ici" du fait que le régime du président Bachar al-Assad respecte ses engagements en vue d'un cessez-le-feu.

    Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a menacé de prendre des "mesures" si la répression se poursuivait.

    Le journal turc Milliyet affirme que si le nombre de réfugiés dépasse les 50.000, Ankara envisagera la création de "couloirs humanitaires" à la frontière, protégés par l'armée turque.

    Selon l'OSDH, les violences ont fait plus de 10.000 morts en un an et plus de 100.000 personnes sont ou ont été détenues pendant cette période.

    Human Rights Watch a accusé les forces gouvernementales d'avoir mené au moins une centaine d'exécutions sommaires ces dernières semaines dans les seules provinces de Homs (centre) et d'Idleb (nord-ouest).

    Selon la presse syrienne, le ministre des Affaires étrangères, Walid Mouallem, se rendait lundi à Moscou pour des entretiens avec son homologue Sergueï Lavrov au sujet de la mission Annan.

     

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