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    Lampedusa : Ayrault souhaite "vite"

    une réunion avec les pays européens
    Publié le 05-10-2013 à 14h09 - Mis à jour à 15h17
    Le Nouvel Observateur avec AFP
    Par Le Nouvel Observateur avec AFP
    Après la mort d'environ 300 migrants, le Premier ministre considère que "la compassion ne suffit pas". De son côté, Jean-François Copé souhaite "réformer Schengen".
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    Un bateau de migrants a fait naufrage près de Lampedusa, le 3 octobre 2013. Ci-dessus, des corps de victimes sont rassemblés dans le port de cette île italienne. (Nino Randazzo/AP/SIPA)
    Un bateau de migrants a fait naufrage près de Lampedusa, le 3 octobre 2013. Ci-dessus, des corps de victimes sont rassemblés dans le port de cette île italienne. (Nino Randazzo/AP/SIPA)
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    Jean-Marc Ayrault a estimé samedi 5 octobre que les pays européens devaient "vite" se réunir pour évoquer la gestion des frontières maritimes après le dramatique naufrage d'une embarcation de clandestins à Lampedusa, dans le sud de l'Italie.
    Au-delà du drame, de la tragédie, il est important que les responsables politiques européens en parlent, et vite, ensemble", a déclaré le Premier ministre, en marge d'une visite à Metz.

    "C'est à eux de se réunir pour trouver la bonne réponse, mais la compassion ne suffit pas", a ajouté Jean-Marc Ayrault.
    "Qui peut rester insensible? J'ai été profondément touché, ému par les images que j'ai vues", a-t-il dit.

    Selon le chef du gouvernement, "c'est un drame terrible, qui ne peut que soulever notre compassion, notre solidarité mais au-delà des mots, je crois qu'il est important que l'Europe se préoccupe de cette situation particulièrement dramatique".
    "La question de Schengen"

    Par ailleurs, Jean-François Copé a affirmé samedi qu'après "la tragédie épouvantable de Lampedusa", "réformer Schengen" était "une priorité absolue".

    "Ayons le courage de mettre sur la table la question de Schengen", a affirmé le président de l'UMP, lors d'une réunion des cadres de son parti à Paris, selon plusieurs participants.

    Le naufrage jeudi d'un bateau transportant des migrants de la Corne de l'Afrique à Lampedusa (sud de l'Italie), est une "tragédie" et "une catastrophe humanitaire épouvantable", a affirmé Jean-François Copé.
    Aucun contrôle

    Ces migrants sont "pris en main par des filières mafieuses" et partent "dans des bateaux de fortune dont on n'assume même pas le départ du continent africain, pour arriver à quelques kilomètres des côtes italiennes, sur lesquelles il n'y a aucun contrôle", a-t-il dénoncé.

    Alors, "quand j'entends la réaction du Parti socialiste dire que cette catastrophe est arrivée parce que l'Europe est une forteresse, les bras m'en tombent!", s'est-il exclamé, faisant allusion à un communiqué du PS, publié vendredi, dans lequel le parti majoritaire affirme que l'Union européenne "doit s'interroger sur la gestion de ses frontières maritimes qui la transforment parfois en forteresse".

    Selon lui, "tant que nous laisserons croire à des millions d'hommes et de femmes à travers le monde que l'Europe est un continent ouvert à tous les flux, que nos frontières sont des passoires, alors il y aura des mafieux pour les exploiter, il y aura des réfugiés prêts à tenter le tout pour le tout pour arriver sur notre sol".
    "Une priorité absolue"

    "Au lendemain de Lampedusa, réformer Schengen est une priorité absolue de la part des dirigeants européens. Réformer Schengen est vital", a-t-il affirmé.

    "Nous devons sanctionner et même exclure les pays qui ne contrôlent pas les frontières extérieures de l'Europe, en dépit de leurs engagements. Certains pays, comme la Grèce, ne se sentent pas concernés parce qu'ils savent que les gens qui arrivent en Grèce n'y resteront pas", a-t-il ajouté. "Les conséquences ne sont jamais dans les beaux quartiers", a-t-il également observé.

    Le président du principal parti de l'opposition soutient qu'"on doit mettre en place un vrai corps de garde-frontières européens", et que pour se faire entendre par le reste de l'Europe, si c'était "la seule solution", alors il fallait "menacer de la chaise vide au Conseil européen".
    Il faut "une immigration choisie, pas une immigration subie, au service d'une intégration réussie", a-t-il dit.
    "Politique européenne de l'immigration"

    Parallèlement, le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a estimé samedi que cette tragédie soulignait "tragiquement la nécessité d'une politique européenne de l'immigration globale", dont le contrôle des frontières externes n'était que l'un des éléments.

    "Les événements de Lampedusa ont une dimension européenne", a déclaré Didier Reynders, en exprimant "sa profonde tristesse" après le drame.

    "Ils soulignent tragiquement la nécessité d'une politique européenne de l'immigration globale, solidaire et équilibrée. Le contrôle des frontières extérieures ne constitue qu'un des éléments de cette politique", a-t-il ajouté dans un communiqué.

    "L'Union doit prévenir la répétition de tels drames, notamment en luttant plus fermement contre les réseaux criminels qui exploitent la détresse des migrants, en développant des programmes permettant d'améliorer les conditions de vie dans les régions d'origine, et en renforçant son dialogue et sa coopération avec les pays d'origine et de transit", a souligné le ministre belge.

    Parti des côtes libyennes, un bateau clandestin chargé de 450 à 500 migrants en majorité érythréens a coulé après un incendie accidentel jeudi à l'aube, non loin des côtes de Lampedusa.

    Les secouristes n'ont réussi à sauver que 155 personnes, ce qui ferait de ce naufrage le pire drame de l'immigration des dernières années.
     


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