• Le CNT célèbre la prise de Bani Walid, bastion de Kadhafi

    Le CNT célèbre la prise de Bani Walid, bastion de Kadhafi

    lundi 17 octobre 2011 22h22
     

    par Barry Malone

    BANI WALID, Libye (Reuters) - Les forces du Conseil national de transition (CNT) libyen ont célébré lundi soir la prise de Bani Walid, à 150 km au sud-est de Tripoli, l'un des deux derniers bastions des forces de Mouammar Kadhafi.

    Des journalistes de Reuters présents sur place n'ont plus constaté aucun signe de résistance de la part des soldats fidèles à l'ancien "guide" libyen.

    "Bani Walid est libéré à 100%", a déclaré Mohammed Chakonah, l'un des chefs militaires du CNT dans la ville qui était assiégée depuis six semaines.

    Dans le centre-ville, des soldats criaient leur joie, agitant des drapeaux rouge, vert et noir du nouveau régime et tirant des rafales d'armes automatiques en l'air.

    "Si Kadhafi pouvait voir ça, il laisserait tout tomber", dit Abdelfattah, un combattant rencontré sur la place centrale.

    Non loin de là, des bâtiments étaient encore en flammes. D'autres, visés par les bombardements, ne sont plus qu'un amas de gravats.

    Aucun civil de Bani Walid ne semblait participer aux réjouissances et plusieurs magasins ont apparemment été pillés.

    Avec Syrte, ville natale de l'ex-"guide" de la révolution libyenne, Bani Walid était l'un des deux derniers fiefs des forces kadhafistes opposant encore une résistance armée aux hommes du CNT.

    La ville est le berceau historique de la tribu des Warfalla dont la loyauté envers Mouammar Kadhafi n'a pas varié tout au long des quatre décennies de règne sans partage du dirigeant déchu.

    Les Warfalla, la plus importante tribu du pays, comptent environ un million de membres sur une population totale de six millions de Libyens.

    TIRS FRATRICIDES À SYRTE

    A Syrte, où les forces kadhafistes retranchées dans la ville sont assiégées depuis plusieurs semaines, les forces du CNT semblent toujours être dans l'impasse.

    Les bombardements sur les dernières poches de résistance se sont poursuivis tout le week-end, avec des missiles Grad, des chars et des batteries antiaériennes.

    Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a procédé à l'évacuation de 40 blessés de l'hôpital Ibn Sina, fortement endommagé par les combats.

    Selon un membre de Médecins sans Frontières (MSF) dans ce même hôpital, environ 10.000 des 75.000 habitants de la ville se trouvent pris au piège des combats.

    Sur la ligne de front, certains combattants du CNT ne cachent pas leur frustration et reprochent à leurs chefs de ne pas avoir encore ordonné d'offensive générale pour balayer les dernières poches de résistance des pro-Kadhafi.

    On fait également état de "bavures" entre les forces venues de Misrata, qui attaquent la ville à l'ouest, et celles qui viennent de Benghazi, dans l'Est, plusieurs combattants ayant été touchés par des "tirs amis".

    "Nous avons eu de nombreux martyrs ces derniers jours, victimes de tels incidents fratricides", a dit Moustafa Salim, soldat d'une brigade venue de Benghazi. "Dans la confusion, ils nous tirent dessus et on leur tire dessus."

    Beaucoup de soldats du CNT abandonnent les premières lignes à la tombée de la nuit pour regagner des positions plus confortables, ce qui ajoute à la confusion et permet à des tireurs pro-Kadhafi de s'infiltrer.

    Quinze combattants fidèles au "guide" déchu ont été capturés lundi, tous des Noirs, a rapporté un journaliste de Reuters. Certains soldats du CNT voulaient les frapper mais des officiers les en ont empêché.

    Avec Rania El Gamal et Tim Gaynor à Syrte, Souhaib Salem et Yasmine Saleh à Tripoli, Marine Pennetier et Guy Kerivel pour le service français


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