Le Conseil de sécurité des Nations unies a demandé jeudi 1 mars aux autorités syriennes "d'autoriser un accès libre, total et immédiat du personnel humanitaire à toutes les populations qui ont besoin de secours".
Dans cette déclaration, les 15 membres du Conseil -dont la Russie et la Chine, fidèles alliés de Damas - "déplorent la situation humanitaire en rapide aggravation" en Syrie, notamment "dans les régions affectées par les combats et les violences comme Homs, Hama, Deraa et Idlib".
Les membres du Conseil "expriment leur profonde déception" à la suite de la décisions de Damas "de ne pas autoriser en temps utile" la responsable des opérations humanitaires de l'ONU Valerie Amos à se rendre en Syrie pour évaluer la situation humanitaire sur place. Ils "demandent aux autorités syriennes de (lui) accorder un accès immédiat et sans entrave".
Le ministère syrien des Affaires étrangères a déclaré jeudi qu'il était prêt à "discuter de la date" d'une visite en Syrie de Valérie Amos, affirmant que la date proposée auparavant ne convenait pas au régime syrien.
Le Conseil demande aussi "à toutes les parties prenantes en Syrie, et en particulier aux autorités syriennes, de coopérer pleinement avec les Nations unies et avec les organisations humanitaires pertinentes pour faciliter la fourniture d'aide humanitaire et permettre l'évacuation des blessés des zones affectées" par les violences.
Une déclaration pour "toutes les parties prenantes"
La Russie et la Chine se sont joints à cette déclaration de nature purement humanitaire alors que les deux pays avaient mis leur veto à deux projets de résolutions du Conseil de sécurité, en octobre et début février, qui condamnaient le répression en Syrie et proposaient une solution politique basée sur le plan de la Ligue arabe.
Sans doute pour convaincre Russes et Chinois, la déclaration du Conseil fait référence à la nécessité pour "toutes les parties prenantes" - pouvoir et opposition - de faire preuve de bonne volonté pour évacuer les blessés.
Après avoir lu à la presse cette déclaration, l'ambassadeur britannique Mark Lyall Grant, dont le pays assume la présidence tournante du Conseil au mois de mars, a souligné qu'il s'agissait d'un texte "approuvé unanimement" et "centré uniquement sur l'accès humanitaire".
Il intervient alors que l'armée syrienne a pris jeudi le contrôle du quartier symbole de Baba Amr, bastion de la rébellion à Homs (Centre), après deux jours de combats et des semaines de bombardements. L'ambassadeur britannique a "condamné sans réserve l'offensive totale" contre Homs.