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Le Conseil de sécurité votera samedi un nouveau projet de résolution
Le Conseil de sécurité votera samedi un nouveau projet de résolution
LEMONDE.FR Avec AFP | 03.02.12 | 17h30 • Mis à jour le 03.02.12 | 23h53
Les ambassadeurs des 15 pays membres du Conseil de sécurité des Nations unies seraient parvenus à un consensus sur un nouveau projet de résolution sur la Syrie. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir à New York samedi à 9 heures heure locale (14 heures GMT) pour voter ce projet condamnant la répression en Syrie, a indiqué à l'AFP vendredi 3 février un diplomate.
Selon cette même source, le texte qui sera soumis au vote samedi est le projet de résolution transmis aux capitales jeudi pour un dernier arbitrage. Dans cette nouvelle version du projet de résolution, le Conseil de sécurité ne demande plus explicitement le départ du président Bachar Al-Assad, ni ne mentionne un quelconque embargo sur les armes ni même de nouvelles sanctions mais "soutient pleinement […] la décision de la Ligue arabe du 22 janvier 2012 de faciliter une transition politique conduite par les Syriens eux-mêmes".
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Ainsi, à la demande de Moscou qui ne voulait pas que le Conseil préjuge de l'issue de la crise en demandant a priori que le chef de l'Etat syrien cède le pouvoir, les détails de cette transition n'apparaissent pas. Dans une précédente mouture du projet de résolution, l'ONU appelait au transfert des pouvoirs du président Assad à son vice-président. A la demande de la Russie également ont été supprimées les références aux sanctions économiques imposées par la Ligue arabe à la Syrie en novembre dernier, ainsi que les inquiétudes exprimées sur les ventes d'armes à Damas que la Russie souhaite poursuivre.
Enfin, le texte précise que le Conseil veut "résoudre la crise politique actuelle en Syrie de manière pacifique", afin de dissiper toute analogie avec l'affaire libyenne. Le projet de résolution "condamne toute violence d'où qu'elle émane et (..) exige que toutes les parties en Syrie, dont les groupes armés (d'opposition), cessent immédiatement toute violence ou représailles". Il "dénonce les violations continues, flagrantes et étendues des droits de l'homme" par les autorités syriennes et demande "que le gouvernement syrien mette immédiatement fin" à ces violations et à "ses attaques contre ceux qui exercent leur droit à la liberté d'expression".
MANIFESTATIONS MASSIVES POUR HAMA
En Syrie, des milliers de personnes ont manifesté dans l'ensemble du pays, y compris à Damas, pour marquer le 30e anniversaire du massacre de Hama, où les forces du régime de Bachar Al-Assad ont tiré comme ailleurs pour disperser les manifestants. Trente-cinq personnes ont été tuées, dont 14 soldats dans des heurts avec des déserteurs, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
"Hafez [Al-Assad] est mort, Hama n'est pas morte, Bachar va mourir et la Syrie ne mourra pas", proclamaient des pancartes brandies par des manifestants dans le quartier Al-Kidam à Damas, en référence à l'ex-président syrien, père de l'actuel chef de l'Etat, selon une vidéo publiée par des militants. "La politique de la punition collective ne portera pas ses fruits cette fois-ci", assurait une autre pancarte, alors que la mobilisation ne faiblit pas depuis le début de la révolte en mars 2011.
Dans la province de Damas, mais aussi à Deraa, dans le Sud, à Idleb, dans le Nord-Ouest, et à Hama même, les habitants sont descendus en masse pour répondre à l'appel à manifester en l'honneur des dizaines de milliers de personnes tuées en 1982 dans cette ville lors de la répression d'un soulèvement des Frères musulmans. Beaucoup de personnes habillées en noir en signe de deuil chantaient et dansaient, criant à la gloire de l'Armée syrienne libre, force d'opposition armée qui lutte contre le régime.
SEIZE CIVILS TUÉS
Seize civils, dont deux enfants, ont été tués vendredi et des dizaines d'autres blessés, la majorité lors des manifestations, selon l'OSDH et les comités locaux de coordination (LCC), qui organisent la mobilisation sur le terrain.
Un civil a été tué à Hama, cinq autres à Daraya et deux à Douma, dans la province de Damas. Près de la capitale, deux civils ont été tués à l'aube dans la localité de Rankous, toujours assiégée par l'armée. Deux enfants ont été tués par l'explosion d'un engin dans la région d'Idleb, où un jeune homme a également été tué par balle quand les forces de sécurité ont pris d'assaut le village de Bsamess. A Alep, trois civils ont été tués dans le quartier de Marjé.
Un civil blessé jeudi dans la province de Homs a succombé vendredi alors que le corps d'une personne arrêtée dans la ville de Homs a été remis à sa famille, selon l'OSDH, qui fait état en outre de la découverte des corps d'un médecin et de son fils de 15 ans qui avaient été enlevés, toujours à Homs. Le corps d'un autre homme qui avait été arrêté à Idleb a été découvert, selon la même source.
"Quatorze soldats de l'armée régulière dont un colonel ont été tués dans des affrontements avec des groupes de déserteurs", dans les province de Deraa (sud), Homs (centre) et Deir Ezzor (est), selon l'OSDH. Cinq déserteurs ont également péri dans les provinces de Damas et Homs.
La contestation en Syrie
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