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    <time datetime="2013-09-10T18:02:23" itemprop="datePublished">Publié le 10-09-2013 à 18h02</time> - <time datetime="2013-09-10T20:07:30" itemprop="dateModified">Mis à jour à 20h07</time>

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    Le gouvernement a créé mardi un Observatoire national du suicide, une initiative réclamée depuis des années par des spécialistes et applaudie par les associations, alors que la France a l'un des taux les plus élevés de suicide d'Europe.
(c) Afp

    Le gouvernement a créé mardi un Observatoire national du suicide, une initiative réclamée depuis des années par des spécialistes et applaudie par les associations, alors que la France a l'un des taux les plus élevés de suicide d'Europe. (c) Afp

    Paris (AFP) - Le gouvernement a créé mardi un Observatoire national du suicide, une initiative réclamée depuis des années par des spécialistes et applaudie par les associations, alors que la France a l'un des taux les plus élevés de suicide d'Europe.

    Une personne se suicide toutes les 50 minutes en France, soit 11.000 décès par an, selon les chiffres du ministère de la Santé, ce qui est "trois fois plus que les accidents de la route".

    C'est parce que dans le pays "la réalité du suicide est encore mal connue", qu'il reste "un sujet tabou" avec des informations "mal coordonnées" voire insuffisantes, que la ministre de la Santé Marisol Touraine a créé mardi ce nouvel observatoire qui sera rattaché à la Drees (Direction de la recherche, des études de l'évaluation et des statistiques).

    Cet organisme, qui associera les associations de prévention du suicide, les professionnels de santé et les chercheurs spécialistes, aura "pour mission de mieux coordonner les informations existantes, de mieux repérer et de mieux alerter" et aussi "adresser des recommandations aux décideurs publics", a expliqué la ministre lors de la cérémonie d'installation de l'organisme.

    Il se réunira deux fois par an avec les représentants des ministères concernés et tous les acteurs du dossier, et publiera un rapport annuel comportant des pistes pour les actions à venir.

    Mme Touraine a notamment pointé parmi les thèmes à étudier celui des personnes âgés, pour lequel "il y a urgence".

    Première cause de décès chez les 25-34 ans

    Selon des chiffres cités en juillet par la ministre déléguée aux Personnes âgées, Michèle Delaunay, les plus de 65 ans représentent 25% de la population française mais 30% des suicides et il y a quatre fois plus de suicides chez les plus de 85 ans que dans le reste de la population.

    Par ailleurs, "il faut redire sans cesse que le suicide est la première cause de décès chez les 25-34 ans et la 2ème chez les jeunes de 15-24 ans" a souligné mardi la ministre rappelant les "220.000 tentatives de suicide recensées tous les ans".

    Globalement, l'Hexagone affiche l'un des taux de suicide les plus élevés d'Europe avec 14,7 pour 100.000 habitants (France métropolitaine) contre 9,9 en Allemagne et 6,4 au Royaume-Uni (chiffres Eurostat).

    Près d'un actif français sur trois (27%) a déjà pensé au suicide, selon une étude du cabinet de prévention des risques professionnels Technologia, publiée lundi.

    Professeur de médecine légale au CHU de Saint-Etienne et co-fondateur de l'Union nationale pour la prévention du suicide (UNPS) Michel Debout a applaudi la création de l'observatoire pour lequel il se bat "depuis 20 ans".

    "On ne peut pas bien prévenir ce qu'on connaît mal, explique-t-il à l'AFP. Des rapports montrent qu'on manque encore en France de connaissance notamment dans les liens entre chômage ou licenciements et suicides".

    "L'observatoire aura pour but de mieux connaître, de lancer des études et d'évaluer les pratiques préventives", poursuit ce spécialiste du suicide et ancien élu socialiste.

    "Quels sont les effets de la crise sur le suicide, on ne le sait pas. Il serait utile de le savoir pour développer des pratiques préventives" avance-t-il notamment.

    "Tout ce qui peut concourir aux études et à la recherche des mesures pour la prévention du suicide est souhaitable", renchérit l'ex-présidente de l'UNPS, Thérèse Hannier, également responsable de l'association pour la prévention du suicide des enfants et adolescents Phare Enfants-Parents.

    Elle réclame une véritable "volonté politique" pour faire baisser encore les chiffres du suicide, même si depuis 25 ans le taux de suicide a déjà diminué de 20% en France.

    Pour l'Union nationale des cliniques psychiatriques de France (UNCPSY), cette initiative "est particulièrement bienvenue". "Dans un contexte économique et social difficile, veiller à la santé mentale des Français est indispensable", souligne Olivier Drevon, président de l'UNCPSY.


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