• Le Mali a voté pour son nouveau président et pour sortir du chaos

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    Le Mali a voté pour son nouveau président et pour sortir du chaos

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2013-08-11T04:39:10+02:00" itemprop="datePublished">11.08.2013 à 04h39</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-08-12T07:05:59+02:00" itemprop="dateModified">12.08.2013 à 07h05</time>

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    Vote à Bamako, le 11 août.

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    Le second tour de la présidentielle au Mali, qui opposait dimanche deux vétérans de la vie politique, Ibrahim Boubacar Keïta et Soumaïla Cissé, s'est achevé sans incident. Les bureaux de vote, qui avaient ouvert à 8 heures, ont fermé dans leur grande majorité à 18 heures et le dépouillement des bulletins a aussitôt débuté. Le ministère de l'administration territoriale a au maximum cinq jours pour publier les résultats provisoires.

    Le scrutin est censé rétablir l'ordre constitutionnel interrompu par le coup d'Etat militaire du 22 mars 2012, qui a précipité la chute du nord du pays aux mains de groupes islamistes armés liés à Al-Qaida.

    Le vote a été perturbé par de fortes pluies dans le sud du pays, en particulier dans Bamako, où l'affluence dans les bureaux a été moins importante qu'au premier tour du 28 juillet, qui s'était également déroulé dans le calme. Certains chefs de bureaux de vote à Bamako ont affirmé que la participation n'atteignait pas la moitié de celle atteinte au premier tour dont le taux de participation avait été exceptionnel pour le Mali avec 48,98%.

    PAS D'INCIDENTS

    Dans les grandes villes et régions administratives du nord du pays, Gao, Tombouctou et Kidal, le vote se déroulait également sans incident. A Tessalit, ville de la région de Kidal dans le Nord-Est, berceau des Touareg et de leur rébellion où la participation avait été très faible au premier tour, la pluie a provoqué de fortes inondations il y a deux jours, et les opérations de vote ont commencé "timidement".

    Un réseau de quelque 2 000 observateurs maliens indépendants s'est réjoui du bon déroulement du scrutin, notant cependant que moins de bureaux avaient pu ouvrir à temps en raison des fortes pluies dans les régions de Bamako, Koulikoro et Kayes. Le vote est surveillé par plusieurs centaines d'observateurs nationaux et internationaux, et sa sécurité assurée par l'armée malienne, les casques bleus de la Minusma et l'armée française.

     

    <figure class="illustration_haut"> Procédure de vote dans un bureau de Bamako, le 11 août. </figure>

    "LA GUERRE EST FINIE, MAINTENANT"

    Les deux candidats, Ibrahim Boubacar Keïta dit "IBK", 68 ans, et Soumaïla Cissé dit "Soumi", 63 ans, ont appelé au "calme et à la sérénité" après avoir voté à Bamako. Arrivés en tête du premier tour, ils sont tous deux des vétérans de la vie politique malienne : Ibrahim Boubacar Keïta est un ex-premier ministre, et Soumaïla Cissé, un ex-ministre des finances.

    Lire le portrait (éditions abonnés) : "IBK", ancien premier ministre, se pose en nouvel homme fort du Mali

    Keïta, fort de son avance de 20 points (39,79 % des voix au premier tour, contre 19,70 % pour Cissé), semble largement favori, d'autant qu'il a reçu le soutien de 22 des 25 candidats éliminés au premier tour dont la majorité ont obtenu moins de 1 % des suffrages. Mais Cissé table sur une mobilisation plus forte encore qu'au premier tour (48,98 %, un taux historique au Mali) et sur une partie de près de 400 000 bulletins déclarés nuls le 28 juillet. 

     

    <figure class="illustration_haut"> Ibrahim Boubacar Keïta, favori à la présidentielle, vote à Bamako, le 11 août. </figure>

    Se réclamant de la gauche, Keïta apparaît aux yeux de ses partisans comme un "homme d'Etat fort", seul capable de redresser le Mali. Ceux de Cissé, économiste chevronné et courtois, mettent en avant ses compétences de gestionnaire. "La guerre est finie, maintenant, et il faut travailler dur", dit l'un d'eux.

    Lire l'analyse : Mali : quel que soit le président élu, il aura fort à faire

    500 000 RÉFUGIÉS

    La tâche du vainqueur sera rude, car le Mali vient de vivre la plus grave crise de son histoire récente qui a laissé exsangue ce pays de quelque 14 millions d'habitants. Cette sombre période a débuté en janvier 2012 par une offensive de rebelles touareg dans le nord du pays, suivie en mars 2012 par un coup d'Etat qui a renversé le président élu, Amadou Toumani Touré, puis de la prise du contrôle du Nord par des groupes criminels et des djihadistes qui ont humilié l'armée et commis de nombreuses exactions avant d'en être chassés en 2013 par une intervention militaire internationale lancée par la France, toujours en cours.

    Voir le décryptage vidéo : "La carte du Mali décryptée en 5 minutes"

    Ce conflit a poussé 500 000 personnes à fuir leur domicile, il a accentué la pauvreté et ravivé les haines entre les différentes communautés du pays, Touareg et Arabes d'un côté assimilés aux rebelles et aux djihadistes, Noirs majoritaires de l'autre. Le nouveau président devra redresser l'économie du pays et entamer le processus de réconciliation, en particulier avec la minorité touareg.

    Les quelques centaines de milliers de Touareg du Mali vivent essentiellement dans le Nord désertique qui a déjà connu plusieurs rébellions depuis l'indépendance du Mali en 1960 : une partie d'entre eux rêve d'indépendance ou au moins d'autonomie. Deux solutions rejetées avec fermeté par les deux candidats, car elles mèneraient à la partition du pays.

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