PARIS (Reuters) - Un tribunal d'application des peines a accordé lundi une libération conditionnelle à Jean-Marc Rouillan, ancien leader du groupe armé
d'extrême gauche Action directe, mais le parquet de Paris a aussitôt suspendu cette décision en faisant appel, a-t-on appris de source judiciaire.
Après presque un quart de siècle de détention, Jean-Marc Rouillan avait quitté sa prison en mai 2011 pour être assigné à résidence avec port d'un bracelet électronique pendant un an. Le choix entre la prolongation de cette décision ou une libération conditionnelle, régime moins strict, devra désormais être tranché en appel.
Arrêté en 1987, Jean-Marc Rouillan, alors ennemi public n°1, avait été condamné à perpétuité pour complicité dans les assassinats du PDG de Renault Georges
Besse en 1986 et de l'ingénieur général de l'armement René Audran en 1985.
Il avait bénéficié d'un régime de semi-liberté entre décembre 2007 et octobre 2008 avant d'être renvoyé en détention en raison de propos à la presse relatifs
aux faits ayant motivé sa condamnation, ce qui lui était interdit.
Tous les autres anciens membres du groupe, Nathalie Ménigon - qu'il a épousée en détention - Georges Cipriani et Régis Schleicher, ont purgé de longues peines de
prison et bénéficient aujourd'hui de régimes de liberté surveillée. Joëlle Aubron, atteinte d'une tumeur au cerveau, avait été pour sa part libérée le 16 juin 2004
avant de décéder le 1er mars 2006.
Thierry Lévêque, édité par Patrick Vignal