PORT-AU-PRINCE (Reuters) - Le Premier ministre haïtien Garry Conille a démissionné vendredi, quatre mois seulement après son arrivée, plongeant Haïti dans une nouvelle paralysie politique alors que le pays s'efforce toujours de se reconstruire après le séisme meurtrier de 2010.
Garry Conille a envoyé sa lettre de démission au président Michel Martelly, selon un communiqué du bureau de la présidence. Aucune annonce n'a été faite sur son remplacement.
La démission de Conille intervient en pleine crise politique entre les deux hommes, provoquée par l'enquête d'une commission parlementaire sur la double nationalité de plusieurs ministres, ce qui est interdit par la loi haïtienne.
Conille, 45 ans, médecin de profession et expert en développement auprès des Nations unies, était entré en fonction il y a seulement quatre mois mais subissait des pressions croissantes de la part de Martelly.
Il était très populaire dans le milieu des donateurs étrangers et des membres de la communauté internationale impliqués dans la reconstruction du pays.
Les deux hommes se sont affrontés sur différents sujets, notamment sur une enquête menée sur des contrats octroyés après le séisme de janvier 2010 qui a fait plus de 200.000 morts, ainsi que sur la question de la double nationalité.
Les tensions ont commencé récemment après que Conille a annoncé un projet d'auditer les contrats d'un montant de 300 millions de dollars qui avaient été attribués par son prédécesseur après le séisme.
La direction de la mission de maintien de la paix de l'Onu a publié jeudi un communiqué pour exprimer son inquiétude sur une récente "série de crises entre les pouvoirs législatif et exécutif qui fragilise le fonctionnement des institutions et le processus démocratique."
Joseph Guyler Delva, David Adams, Tangi Salaün et Hélène Duvigneau pour le service français