• Le Seuil ne publiera pas le livre sur la monarchie marocaine des journalistes français

    Le Seuil ne publiera pas le livre sur la monarchie marocaine des journalistes français

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2015-08-31T13:30:47+02:00" itemprop="datePublished">31.08.2015 à 13h30</time> • Mis à jour le <time datetime="2015-08-31T15:55:45+02:00" itemprop="dateModified">31.08.2015 à 15h55  lien </time>

     
    <figure class="illustration_haut " style="width: 534px">A la « une Â» d’un quotidien marocain, le 29 août. <figcaption class="legende" data-caption="A la « une Â» d’un quotidien marocain, le 29 août.">A la « une » d’un quotidien marocain, le 29 août. FADEL SENNA / AFP</figcaption> </figure>

    La « relation de confiance » entre les éditions du Seuil et les journalistes Eric Laurent et Catherine Graciet est « de facto dissoute », a annoncé la maison d’édition, lundi 31 août, après que les auteurs ont été mis en examen pour chantage et extorsion de fonds auprès du royaume du Maroc. « Dans ces conditions, la publication envisagée ne saurait avoir lieu », explique la maison d’édition dans un communiqué.

    Les deux journalistes avaient été interpellés jeudi, soupçonnés d’avoir négocié l’abandon d’un projet de livre à charge sur le roi du Maroc, Mohammed VI, en échange de trois, puis 2 millions d’euros négociés au fil de plusieurs rencontres. L’arrangement aurait été finalement conclu jeudi au cours d’un rendez-vous, pendant lequel l’avocat du Maroc leur a remis une enveloppe de 40 000 euros chacun.

    Selon l’avocat du royaume, c’est Eric Laurent qui aurait déclaré : « Je veux trois (…) 3 millions d’euros », comme en attesterait une retranscription révélée par Le Journal du dimanche du 30 août. Mais, selon le journaliste, c’est son interlocuteur qui a émis l’idée d’une transaction. « Et là, je dis, mais sans y croire : “Si vraiment on arrête de faire le livre, étant donné le sujet, écoutez… 3 [millions d’euros]” », a-t-il expliqué au Monde.

    Lire aussi : Eric Laurent et le roi du Maroc : « C’est une tentation, pas un chantage »

    « Je suis tombée dans un piège »

    « Je n’ai jamais voulu faire chanter qui que ce soit. Je suis tombée dans un piège », assure pour sa part Catherine Graciet. Absente lors des premières rencontres, elle affirme que son coauteur lui a dit avoir rencontré l’avocat du roi, Hicham Naciri, qui lui a « proposé 3 millions d’euros contre la non-parution du livre ». Elle s’est rendue à la troisième et dernière rencontre, et reconnaît « un accès de faiblesse » lorsqu’elle finit après « des heures » par accepter un arrangement à 2 millions d’euros ainsi que l’avance de 40 000 euros.

    Interpellée avec Eric Laurent dans le hall de l’hôtel, elle dit avoir « compris la manipulation, la police en embuscade, les écoutes, le traquenard ». « Je sais que, déontologiquement, moralement, ce n’est pas génial, mais je n’y vois rien de mal pénalement », déclare Catherine Graciet.

    Lire aussi : Le Maroc entre stupeur et réjouissance devant « l’affaire des journalistes français »

    « Il appartient à l’instruction, et à elle seule, de faire la lumière sur les charges pesant sur les deux auteurs, et notamment les imputations de chantage et d’extorsion de fonds, dont ils font l’objet. La présomption d’innocence s’impose à tous », rappellent les éditions du Seuil dans leur communiqué. Eric Laurent a affirmé pour sa part qu’il irait « publier ailleurs ».


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