• Le triangle Mali-Maroc-Algérie

     

    Nabil Ouchagour

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    Le triangle Mali-Maroc-Algérie

    Publication: 28/04/2013 06:00


     

    INTERNATIONAL - Ce jeudi 25 avril, deux résolutions ont été adoptées à l'unanimité par le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies. L'une ouvrant la voie au déploiement de douze mille six cents casques bleus au Mali dès le 1er juillet, l'autre sur le Sahara marocain.

    En apparence, rien ne lie ces deux projets, pourtant, dans les coulisses de la diplomatie, une corrélation évidente se dessinait. Explication:

    D'abord parce que la guerre au Mali, c'est aussi une affaire de courants religieux. Le néophyte ne saura s'y retrouver entre les différents courants qui séparent aujourd'hui cette partie du monde musulman, le salafisme, le wahabisme ou le soufisme. On l'a vu, les premiers signes du terrorisme au Mali se sont manifestés par des attaques contre le patrimoine religieux de Tomboctou. Hors le Maroc joue un rôle très important dans ce schéma religieux grâce aux différents courants soufis qui ont toujours lié le Maroc au Sénégal, au Mali et à la Mauritanie.

    Les semaines qui ont précédé les votes du 25 avril au siège des Nations Unies à New York ont été décisives pour le choix du partenaire clé des États-Unis pour l'accompagnement à la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel. Pour faire simple, les États-Unis avaient le choix entre une Algérie armée jusqu'au dent, dotée d'une force militaire ayant un réseau relationnel avec les mercenaires de la région et un Maroc stable, avec des avancées démocratiques, salué par tous les alliés des américains et ayant une forte influence sur le courant de l'islam le plus pacifique. En gros, le département d'État américain nouvellement dirigé par John Kerry avait le choix entre la force et la sagesse.

    C'est ainsi que le pays de l'Oncle Sam s'est positionné sur le principal conflit opposant ces deux voisins du Maghreb, le Sahara. Tout a commencé quand début avril, des informations ont filtré sur l'intention du département d'État de recommander, dans un rapport aux Nations Unies, l'élargissement du mandat du Minurso. S'en est suivi l'une des périodes des plus tendues qu'a connu la diplomatie marocaine. De la télé, la presse, les réseaux sociaux, rien n'a échappé au débat sur "cette prétendue Minurso, que la majorité des marocains ont perçu comme un retour du colonialisme déguisé".

    Pendant une semaine, une délégation marocaine de haut niveau a fait le tour du monde, un important quotidien arabophone de la place a décrit "tout au long de cette semaine de peur et de panique, le rôle joué par Mohammed VI a été central, déterminant et décisif pour dénouer la crise qui s'annonçait. Ainsi, et en parallèle à la mobilisation du front intérieur, le roi a dégainé sa grosse artillerie diplomatique en faisant appel à ses divers et nombreux contacts à l'international".

    Quand la presse a fait écho du retrait de l'élargissement du Mandat du Minurso par les État-Unis, confirmé par un communiqué officiel du Palais royal, les marocains l'ont vécu comme une victoire historique. Après la réponse adéquate au printemps arabe par le discours du 9 mars 2011, la monarchie marocaine a démontré encore une fois sa réactivité et son incroyable capacité de mobilisation que ce soit pour une affaire de gestion interne ou externe. Ainsi, le royaume du Maroc a surmonté avec brio sa deuxième plus grande crise pour ce début du 21 siècle.

    De son côté l'Algérie, qui n'a jamais vraiment voulu jouer un rôle d'allié dans cette région, comme l'explique cet article, a déjà les yeux tournés vers les prochaines élections présidentielles qui s'annoncent chaotiques selon le journal londonien Al Quds Al Arabi . Affaire à suivre!


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