• Centenaire train jaune 

    Près de trois mois après sa réélection à la tête de la Région Languedoc-Roussillon, Georges Frêche effectuera dimanche, dans le cadre de son nouveau mandat, sa première visite dans les Pyrénées-Orientales. Il participera à Villefranche-de-Conflent à la célébration du centenaire du Train Jaune de Conflent et Cerdagne, en compagnie de Christian Bourquin, président du Conseil Général des Pyrénées-Orientales, du directeur régional de la SNCF, Jean Ghedira, et du Président de Réseau Ferré de France (RFF), Hubert du Mesnil. Convalescent suite à une opération subie à la mi-mai, Georges Frêche, désormais muni d’une prothèse intégrale de la hanche droite, retournera pleinement aux affaires en septembre. L’exception signalée, justifiée par l’anniversaire du train montagnard, peut répondre à l’importance de l’événement, ou signifier au contraire une échappée estivale, compte tenu d’un enjeu dérisoire face à l’économie euro-régionale. Parmi les sujets plus sérieux, le président régional et ses proches en Pays Catalan verront aboutir dans les prochains jours la « mission de réconciliation » lancée par Martine Aubry, secrétaire générale du Parti Socialiste. Le 1er juillet, François Lamy, homme de l’appareil PS, annonçait au sujet de cette mission : « cela se passe bien » à Perpignan.


     Les trois conseillers régionaux du Roussillon parmi les 15 gratifiés d’une vice-présidence à exercer aux côtés du président du Languedoc-Roussillon ont reçu leurs délégations en mars , à l’instar des autres.  Georges Frêche a attribué, par arrêté, la délégation « Transports, intermodalité » à Christian Bourquin, ainsi chargé du dossier de « Train Express Régional à 1 euro », sur le modèle du « Bus à 1 euro » du département des Pyrénées-Orientales (P.O.). Josianne Collerais, élue languedocienne transplantée sur la liste catalane présentée aux régionales, est en charge de la Culture, et la conseillère régionale des P.O. Hermeline Malherbe est chargée de la délégation « Eau, prévention des risques, Aqua domitia », c'est-à-dire des aménagements imposés par les caprices météorologiques et de l’acheminement de l’eau du Rhône, attendue en 2015 en Pays Catalan. On remarquera que M. Bourquin, réputé dauphin de Georges Frêche dans le cadre d’une succession, a détenu de 2004 à 2010 la responsabilité de la commission des finances régionales, mais que la délégation correspondante est maintenant tenue par le Languedocien Didier Codorniou, également proche du président. Par ailleurs, en dépit d’une large façade frontalière, le Languedoc-Roussillon ne dispose toujours pas de délégation départementale.


    votre commentaire
  •  www.lequipe.fr, Mise a jour : dimanche 11 juillet 2010 23:26

    2010, l'odyssée de l'Espagne

    Deux ans après sa victoire à l'Euro, l'Espagne s'offre son premier titre de champion du monde en battant en prolongation les Pays-Bas (1-0).

     

    2010, l'odyssée de l'Espagne

    Iker Casillas, le capitaine espagnol, soulève le trophée tant convoité.

    La 19e Coupe du monde a rendu son verdict et le Soccer City de Johannesburg a déroulé le tapis rouge pour l'Espagne, victorieuse des Pays-Bas (1-0, a.p.), deux ans après son sacre à l'Euro.

    Le trophée s'est longtemps fait désirer. Au terme d'une finale extrêmement fermée et donc très décevante sur le plan du jeu, il a fallu la prolongation pour départager les deux finalistes. La décision est venue à cinq minutes de la séance de tirs au but par le petit génie catalan Iniesta. Cette victoire sonne la consécration de l'Espagne, championne d'Europe en titre, et qui devient le huitième champion du monde de l'histoire mais aussi le premier pays européen à triompher hors de son continent. C'est une énorme déception en revanche pour les Oranje, qui échouent pour la troisième fois en finale après les échecs marquants de 1974 et 1978. La Coupe s'est offert au plus ambitieux des deux. Mais que ce fut laborieux. Une véritable partie d'échec s'est mise en place entre une Roja toujours aussi possessive avec le ballon et des Oranje à l'esprit ultra défensif. Les 84 450 spectateurs n'ont pas eu la chance d'assister à une finale mémorable. Il n'y avait pas les ingrédients pour offrir un grand spectacle. Cette finale a quelque peu reflété cette Coupe du monde, où les grands matches non pas été légion. L'Espagne n'a jamais réussi lors des 90 premières minutes à forcer le verrou néerlandais, fermé à double tour. Sergio Ramos (5e, 11e et 77e), Villa (12e, 70e, 75e et 77e), Pedro (38e) et Xavi (52e et 110e) ont tenté. En vain. Le meilleur espagnol aura pendant longtemps été "San Iker" Casillas, auteur de deux sorties impeccables devant Robben (62e et 83e). L'ailler du Bayern était le seul Oranje à insuffler un peu de mouvement et d'espoir. Mais il était bien seul.Les entrées de Jésus Navas, lequel a remplacé à l'heure de jeu un Pedro invisible, puis de Fabregas, ont apporté de l'eau au moulin d'une Seleccion impuissante. Le Sévillan s'est de suite montré à son aise en servant Villa par deux fois (66e et 70e). Le Gunner a, lui, manqué un grand duel face à Stekelenburg en tout début de la prolongation (124e). C'était le match des duels perdus. Avant l'éclair de génie d'Iniesta, le sauveur. Un grand monsieur. - D. Mi., à Johannesburgv


    votre commentaire
  •  A LA UNE

    Edition du 15 06 2010

    P.-O. <balise_article_titre style="margin-top: 0px; margin-right: 0px; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 0px; padding-left: 0px; ">Conseil général : les tee-shirts "sex" de l'USAP sur la touche</balise_article_titre>

    Conseil général : les tee-shirts  sex  de l'USAP sur la touche

    © Dr

    Le conseil général a sorti le carton rouge hier pour avertir l'USAP. Alors qu'elle s'apprêtait à voter une subvention triannuelle au club de rugby, l'assemblée départementale a découvert les messages osés qui ornaient des t-shirts vendus dans la boutique.
    <balise_article_texte style="margin-top: 0px; margin-right: 0px; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 0px; padding-left: 0px; ">

     

    L'objet du scandale a été déplié en pleine séance par Ségolène Neuville. La conseillère générale de Perpignan V a présenté à l'assemblée deux tee-shirts aux motifs explicites, dont un représentant une silhouette de femme dans quatre positions suggestives supposées répondre aux ordres de la mêlée : "Flexion... Touchez. Stop. Entrez".  

    Des best-sellers de la boutique

    Des T-shirts vendus dans la boutique officielle de l'USAP jusqu'à il y a peu, et qui y furent des best-sellers. "La vente de ces T-shirts

    à caractère sportif et pornographique, associés au logo de l'USAP, avait encore lieu avant la demi-finale", déclarait la jeune femme devant des conseillers généraux médusés. "Mais je félicite le président Goze pour sa réactivité car dès que les associations féministes lui en ont fait part, il les a immédiatement fait retirer de la vente pour protéger l'image de son club", a-t-elle précisé avant d'ajouter qu'en tant que partenaire du club l'image de l'institution départementale était "elle aussi touchée". Le conseil général a voté hier une subvention triannuelle de 2 millions d'euros pour les trois prochaines saisons de l'USAP et son logo figure, entre autres, sur les maillots des joueurs.  


    Des joueurs mannequins...

    Mais les "révélations" ne devaient pas s'arrêter là puisque Ségolène Neuville regrettait que d'autres T-shirts de ce genre restent à la vente "dans une boutique du centre-ville"et que certains "joueurs de l'USAP en fassent la publicité".
    Et la conseillère de se faire aussi explicite que ce qu'elle allait décrire : "des T-shirts associant sexe et rugby comme celui où il est inscrit : "Suck me, I play rugby" qu'elle a traduit à l'attention de ces collègues non bilingues par : "Suce-moi, je joue au rugby". Tee-shirts effectivement portés par les Samueli Naulu, Jean-Pierre Perez , Damien Chouly et Jérôme Porical (ces deux derniers ayant racheté la marque créatrice de ces T-shirts) sur des photos faisant la publicité de ces modèles . "Le corps des femmes n'est pas un bien de consommation, il n'est pas à vendre. Que l'USAP adopte la Charte européenne pour l'égalité des hommes et des femmes dans la vie locale", concluait la conseillère avant que Christian Bourquin ne s'en mêle."Qu'on rajoute à la convention de partenarit avec l'USAP que le club votera et respectera cette charte, que ses joueurs ne feront pas la publicité de ces T-shirts sans quoi nous nous retirerions. Nous ne financerons pas une entreprise qui se laisse aller dans le porno et la vulgarité ", a prévenu le président du conseil général. 

    Frédérique Michalak



    Malou 1360 :

     

    J'ai honte, mais ce n'est pas la première fois pour les Pyrénées Orientales! ni pour l'USAP d'ailleurs... On se souvient de l'amalgame fait par son Président entre le drapeau catalan et la Burqua...

    Si ces sportifs se contentaient de bien faire le boulot pour lequel ils sont bien, et même très bien pour certains, rétribués et s'ils laissaient le reste aux journalistes ou à leurs dirigeants?

    La femme est un être respectable avec des droits inscrits au plus profond de nos lois : les violences sont punies, les insultes le sont aussi de même que le harcèlement, mais la Bêtise, le mauvais goût, le manque d'éducation et pire l'appât du gain sont très difficiles à repérer,à sanctionner et à contrer.

    Tout l'acquis des combats féministes est en train de partir en fumée et nous sommes obligés d'être vigilantes.

     

    La femme objet, le kleenex qu'on prend, qu'on jette, celle qu'on viole seul ou à plusieurs, qu'on humilie tous les jours, cette femme là doit relever la tête. Elle est femme et fière de l'être, citoyenne à part entière et les dérives humoristiques doivent restées dans un cadre supportable.

    J'espère que cette "affaire lamentable" va être éclaircie, que les joueurs ( PDG) présenteront des excuses et qu'on reviendra très vite à l'essentiel : le ballon ovale!



    </balise_article_texte>

    1 commentaire

  • Millas : la capitale du Bourquinisme est au bord du gouffre

    La Chambre de Comptes n’a pas choisi, au hasard, de contrôler la commune de Millas. Cela fait des années que l’on entend, de bonne source, dire que la situation financière de cette commune est catastrophique.

    Jugez plutôt : en 2007, la dette par habitant était égale à 704 euros alors que la moyenne nationale des communes de la même strate de population était de 110 euros. Mais cette dette a doublé en 2008 et pour le magistrat qui a fait le rapport comme pour les spécialistes des finances locales qui l’ont étudié, la situation va rapidement devenir intenable. Cette commune de 3 500 habitants a 13 millions d’euros de dette. « Risque financier majeur pour l’avenir », écrit notamment le magistrat.

    Et en plus, la situation est malsaine car les emprunts servent à financer des dépenses de fonctionnement. L’arrachage de souches et l’enlèvement de gravats sont considérés à Millas comme des investissements.

    Les emprunts servent également à alimenter la trésorerie, sans les banques, la ville serait en cessation de paiement. C’est dans le rapport. Mais ces facilités bancaires ont un coup : 135 138 euros d’intérêt en 2008, seulement pour les comptes courants.

    Mais ce n’est pas tout. Les comptes ont sur un certain nombre de points été falsifiés afin d’atteindre un équilibre fictif. Le recours aux travaux en régie en moyenne 6 euros par habitant pour les communes de même importance est de 100 euros à Millas en 2007. « Ainsi lorsqu’on cumule le nombre de journées de travail déclarées au titre des travaux en régie ; celui-ci est supérieur au nombre maximum possible de jours ouvrés dans l’année pour les 12 agents déclarés dans les états justificatifs de la mairie ». Pour bien comprendre "l’anomalie", il faut savoir que l’activité principale de ces agents est d’entretenir le patrimoine communal.

    Le magistrat ironise sur la productivité de ces agents municipaux. Elle a été multipliée par six entre 2005 et 2007. Le rapport, exemples à l’appui, montre les falsifications de la comptabilité municipale : « Il est également impossible de retrouver une trace salariale du 13ième agent recensé comme conducteur d’engins qui a, seul, fourni 578 journées de travail… ». C’est pas mal en une année qui compte un maximum de 227 jours ouvrés.

    C’est une gestion digne des pieds nickelés.

    Car il faut préciser que : « Les travaux en régie constituent depuis 2006 l’une des composantes majeures des recettes de fonctionnement et donc d’équilibre budgétaire ». Equilibre budgétaire BIDON !

    La catastrophique situation financière de la ville de Millas résulte en grande partie de l’électoralisme pratiqué par Christian Bourquin maire de 1995 à 2001, puis par Damienne Beffara son ex-épouse. Elle succéda au président du conseil général atteint par le cumul des mandats. Christian Bourquin resta conseiller municipal jusqu’en 2005. Il fut contraint d’en démissionner à la suite de son élection au conseil régional. Il reste toutefois omniprésent sur sa commune. Rappelons que la mairie de Millas avait été transmise à Bourquin par son beau-père.

    Les Bourquin se targuent depuis longtemps de la faiblesse des taux d’imposition de leur commune. C’est de longue date le leitmotiv de leur communication. Les charges de la ville de Millas sont certes allégées par son privilège de ville la plus aidée par le conseil général, mais en matière de finances communales, les miracles n’existent pas.

    A la veille des municipales de 2008, Damienne Beffara vantait encore le miracle Millassois, des taux d’impôts qui n’avaient pas bougé depuis 1993. Mais quelques mois après son élection, elle faisait voter une augmentation. On n’échappe pas à la réalité.

    Fait rare, le maire de la commune, Damienne Bourquin n’a pas voulu répondre au rapport d’observations provisoire. Elle a laconiquement déclaré à l’Indép : « Je n’ai pas répondu à la chambre car j’assume la politique d’investissement que je mène ».

    Ce rapport établi par une institution indépendante, deux ans après celui, tout aussi accablant qui était consacré au conseil général, montre bien ce qu’est le Bourquinisme. De la propagande et de l’incompétence. La chambre régionale des comptes avait révélé que le budget communication du conseil général était de trois à cinq fois supérieur à ceux des autres départements du Languedoc-Roussillon. Mais il faut être juste, il y a un autre domaine dans lequel le "système" (comme le nomme Bourquin) excelle et dépasse tout le monde, c’est le clientélisme. Le clientélisme assez généralement pratiqué dans les collectivités territoriales n’empêche pas la compétence et l’efficacité. Chez Bourquin on atteint des sommets dans le clientélisme, le plus souvent coercitif et dans l’incompétence.

    La chambre régionale des comptes n’a aucun pouvoir en matière de poursuites. La balle est dans le camp du préfet, dans le cadre de sa mission du contrôle de légalité et dans le camp du procureur de la République.

    PS : Nous reviendrons prochainement sur ce rapport, en particulier sur le déroulement de carrière, hors norme, de Jacques Planas, le secrétaire général de la mairie de Millas.


    votre commentaire


  • Paul Goze / Président de l’USAP

    «Le drapeau catalan, c’est comme la burqa»

    Vendredi 30.4.2010. 21:00h


    Le tryptique sport-identité-business réussit à l’USAP, qui figure parmi les plus grands clubs européens malgré un budget d’à peine 16 millions d’euros. Son président, Paul Goze, vise 20 millions à moyen terme mais reste discret sur les salaires des joueurs, « ça ne se dit pas ». Comme le Barça pour le football, il souhaite créer, avec l'USAP, un phare du rugby pour l’ensemble de la Catalogne. Paul Goze, président de l'USAP, dans son bureau du stade Aimé Giral de Perpignan, 28 avril 2010 / "La Clau"


    L’USAP est leader du Top 14, avec un budget moyen. Quel est le secret ? 

    En budget consolidé, c'est-à-dire en comprenant les boutiques, et, bientôt, notre brasserie ouverte Quai Vauban, à Perpignan, nous sommes le 6ème budget du championnat. A l’arrêté du 30 juin nous serons autour de 16 millions d’euros pour la saison 2009-2010. Mais il n’y a pas de secret. Chaque joueur est payé en fonction de sa valeur et aucun n’est payé à des sommes trop importantes par rapport à ce qu’il vaut. Nombre d’entre eux, de très bon niveau, sortent de notre centre de formation et coûtent donc moins cher pendant les premières saisons. 


    L’USAP est un exemple du rugby français pour la qualité de ses infrastructures, c’est un peu l’anti-Toulon, qui ne dispose que d’un seul mécène. Pour son développement, où en est l’idée d’un nouveau stade ? 

    Nos projets sont complémentaires, à moyen terme et long terme. Pour un nouveau stade, entre le moment où une décision sera prise, et sa réalisation, il se passera 10 ans. Nous regardons plutôt dans les 2 ou 3 ans qui viennent, avec le développement du Stade Aimé Giral, pour accueillir le nombre de spectateurs et les partenaires que nous souhaitons avec les espaces réceptifs adéquats, et enfin recevoir les bénéfices de ces transformations, donc faire progresser le club. Mais l’idée d’un grand stade peut toujours être discutée. J’y pense, mais c’est du très long terme. La jauge d’un stade à Perpignan, pour nous, à l’heure actuelle et dans un avenir proche, serait de 18.000 à 20.000 places, ce qui conditionnerait une politique commerciale différente. Pour l’instant, nous sommes coincés .

    Le seuil de 20 millions de budget est décisif au sein du Top 14. Quelles sont vos stratégies pour l’atteindre ? Droits télé ? Investisseurs français, sud-catalans ? 

    La Ligue Nationale de Rugby (LNR) négocie les droits télé, donc je n’y suis pour rien, mais nous partageons les droits à part égale. En tant que membre du Comité Directeur de la ligue, je vais participer à une réflexion. En termes de partenaires, nous travaillons d‘abord le local, avec un gros travail déjà effectué, et une marge de progression. Nous travaillons aussi le sud de la Catalogne, et nous travaillons à Paris, à travers une agence, pour ramener chez nous des partenaires nationaux et
    internationaux, comme nous en avons déjà. Dans les cinq prochaines années, en imaginons d’obtenir une augmentation équivalente à celle des cinq dernières, nous devrions être à 25 millions en 2015. Mais c’est une hypothèse que je ne retiens pas, car elle exige une augmentation de 5% par an, qui sera difficile à réaliser. Raisonnablement, je vise 19,5 millions ou 20 millions dans cinq ans. Il faut donc jouer sur tous les leviers : le prix des places, les abonnements, les partenariats, la télévision et les collectivités locales. 

    Quels sont vos nouveaux partenaires ? 

    Nous avons signé pour la première fois le partenaire « Catalunya », c'est-à-dire le label touristique du Gouvernement catalan, et nous venons de signer avec Collverd (géant du foie gras installé à Vilamalla, près de Figueres - ndlr). 

    La presse parisienne prétend que l’USAP est l’équipe de toute la Catalogne, nord et sud… 

    C’est un peu vrai et c’est ce que nous tentons de faire, au-delà des partenaires. Nous travaillons au développement du rugby en Catalogne sud, avec notre centre de formation. Nous avons signé une charte en ce sens, avec une vingtaine de clubs, nous invitons des jeunes joueurs du sud à tous les matchs, nous avons un entraîneur, que nous finançons, détaché auprès de la Fédération Catalane de Rugby, à Barcelone. Et puis un jeune de Sant Boi, au Sud (Hèctor Garcia - ndlr) fera son entrée au centre de formation à la rentrée prochaine. Tout cela favorise le développement et l’image de l’USAP au sud, pour que l’USAP soit le club de rugby de toute la Catalogne, comme le Barça en matière de foot. Tout cela, visible depuis en 2007, sert l’implantation véritable du rugby en Catalogne, et c’est parfaitement assumé. Notre titre obtenu en 2009 a beaucoup joué, car le public du Sud, qui a vu le match, a été sensibilisé par la catalanité que nous dégageons. Il y a des choses significatives : des dizaines de Catalans du sud assistent d’ailleurs à tous nos matchs, et, en mars 2008, lors de l’ouverture de notre billetterie sur Internet, le tout premier ticket a été vendu à un gars d’Olot (province de Girona, ndlr). La culture rugby s’installe au sud. 

    L’identité catalane est ostentatoire à l’USAP… Identité réelle ou identité marketing ?

    C’est une identité réelle, même si je parle très mal le catalan. Le côté marketing est obligatoire, mais c’est une conséquence, et non pas un but. 

    Le phénomène identitaire n'était pas commenté lors de la finale de 1955 : tous les joueurs parlaient catalan, mais point de drapeaux. En 2010, aucun ne parle catalan, mais les drapeaux sont par milliers…

    Je ne peux pas vous l’expliquer. Aujourd’hui, il y a une véritable marée de drapeaux sang et or. Mais si un jour nous sommes plus ouverts, puisque mon but est d’accueillir d’autres joueurs catalans du sud au centre de formation, et que l’un d’eux devienne équipier premier, j’aimerais que les drapeaux restent. Après les années 1960, mauvaises pour nous, nous sommes partis plusieurs fois en phase finale. Lorsque j’ai effectué ma première phase finale à l’USAP, en 1971, il y avait quelques drapeaux, puis ce phénomène s’est développé, puis est passé à de fortes doses, avec la grillade et le drapeau catalan, pour suivre l’équipe. La modernité a commencé après les années 1970, alors que les gens parlaient déjà beaucoup moins catalans. 

    Pourquoi ont-ils alors brandi le drapeau ? Cela vient d’une certaine vision des gens qui jugeaient que nous étions considérés comme des parents pauvres par le reste de la France. On a voulu montrer notre identité par compensation, comme pour dire « Nous savons que nous sommes traités comme des gens lointains, comme le trou du cul de la France, en bas, comme une zone délaissée par la France, comme les derniers arpents de terre avant l’Espagne ». Je pense que le message de cette époque, dans l’imaginaire populaire, était « Vous ne vous occupez pas de nous, on s’en fout, puisqu’on est catalans, c’est normal, on n’est pas de chez vous ». Cette revendication de l’identité est semblable à la présence musulmane : si les filles mettent la burqa et les mecs parlent comme ils parlent, c’est parce qu’ils ne se sentent pas intégrés, et donc mettent en exergue leurs différences. A petite échelle, les drapeaux catalans, c’est la même chose, parce qu’on se sent mal-aimés, maltraités, ou traités par-dessus la jambe. Mais en comparaison, lors du dernier match du Barça que j’ai vu à Barcelone, il y avait deux drapeaux !

    1 commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique