• Les députés grecs se serrent un peu la ceinture

    Les députés grecs se serrent un peu la ceinture

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    Par Guillaume Guichard Mis à jour <time class="updated" datetime="11-02-2012T17:29:00+02:00;">le 11/02/2012 à 17:29</time> | publié <time datetime="11-02-2012T17:26:00+02:00;" pubdate="">le 11/02/2012 à 17:26</time> Réagir
    Le ministre grec des Finances, Evangelos Venizelos, également député.
    Le ministre grec des Finances, Evangelos Venizelos, également député. Crédits photo : ARIS MESSINIS/AFP

    Accusés de gagner beaucoup d'argent alors que les citoyens sont sous le coup des plans d'austérité, les élus grecs ont fait quelques sacrifices en 2011. Mais ils bénéficient toujours des plus hauts salaires de la fonction publique.

    «Kleftes! Voleurs!» Les insultes fusent dans les cortèges des manifestants anti-austérité dans les rues d'Athènes ces derniers jours. Les Grecs s'emportent contre une classe politique accusée de ne faire aucun sacrifice alors que les fonctionnaires ont vu leur salaire fondre de 20% et que le même traitement attend les salariés du privé. Les députés, notamment, sont accusés d'avoir refusé de baisser leur rémunération de 10% au plus fort de la crise en 2011.

    «Jusqu'à présent, les politiques ont manqué de transparence quant à leurs revenus et les citoyens soupçonnent que des sommes considérables soient dépensées pour des frais divers, ou que les députés emploient des membres de leur famille comme assistants», rapporte un Nick Malkoutzis, journaliste au quotidien Kathimerini.

    La prime de Pâques supprimée

    Les députés ont toutefois consenti à quelques sacrifices. Les 13e et 14e mois de salaires ont été supprimés, comme dans le reste de la fonction publique, en 2010. En juillet dernier, le jeton de présence versé pour la participation à une réunion d'une des 34 Commissions parlementaires a été abaissé à 150 euros, contre 245 euros auparavant. Les primes de Pâques, de Noël et de vacances ont été supprimées, des taxes supplémentaires créées. Ces mesures ont fait fondre les rémunérations mensuelles de 3375 euros par tête en moyenne, d'après les élus.

    Le Parlement indique aujourd'hui que le salaire mensuel brut s'élève désormais à 8221 euros, soit 4231 euros net après impôts. Des sommes alignées sur les plus hautes rémunérations du service public. En comparaison, un député français gagne 5189,17 euros net. Reste que le Parlement grec a prévu de dépenser 34,2 millions d'euros pour les salaires en 2012, dédommagements et autres primes comprises. De quoi garantir aux députés une somme de 9500 euros par mois en moyenne, frais de mandat et de secrétariat inclus.

    L'écart, au final, ne semble pas colossal avec la situation qui prévalait avant que la rigueur ne s'installe. En décembre dernier, le Parlement a en effet publié sur son site Internet, pendant quelques jours, les déclarations de revenus pour l'année 2009 des 300 députés. Il s'agissait de répondre aux accusations d'opacité.

    Écarts de revenus

    Salaires, indemnités, comptes courants, placements immobiliers, et autres opérations financières figurent dans ce document. Il en ressort qu'en 2009, un élu sur dix a gagné plus de 9000 euros par mois grâce à sa seule activité parlementaire. Ce à quoi il faut ajouter, pour certains, un deuxième salaire (en Grèce, un élu a le droit de conserver son emploi d'origine) ainsi que les revenus éventuels de son conjoint. Les écarts se creusent alors entre les membres les plus riches de l'assemblée (six d'entre eux ont gagné plus de 33.000 euros par mois) et les plus modestes, certains déclarant 2025 euros de revenus mensuels pour leur ménage.

    «Certes, le débat sur les salaires des 300 députés grecs est symbolique. Ils ne représentent que trois millièmes du budget de l'État. Mais la classe politique a manqué l'occasion de baisser ses propres salaires en même temps que ceux des fonctionnaires, il y a deux ans, analyse l'historien greco-suisse Nikolas Bloudanis. Cela aurait été un geste symbolique extrêmement important.» Les temps changent: cette semaine, pour la première fois, une élue, Dora Bakoyannis, responsable du petit parti libéral Nouvelle démocratie (quatre députés), a proposé de diviser par deux les rémunérations des parlementaires.

     

    Combien gagnent les leaders politiques grecs

     

    Georges Papandréou.
    Georges Papandréou. Crédits photo : JOHN KOLESIDIS/REUTERS

    Qu'en est-il des personnalités les plus connues de l'Assemblée? Le leader du principal parti de droite et ex-premier ministre, Antonios Samaras, a déclaré 271.769 euros de revenus en 2009. Ce à quoi il faut ajouter 15 propriétés, et 312.125 euros sur des comptes en banque. George Papandréou, ex-premier ministre socialiste, a pour sa part gagné 131.085 euros. Il détient quatre propriétés et 81.328 euros à sa banque. Le leader d'extrême droite George Karatzaferis fait partie des plus riches de l'Assemblée, avec un revenu annuel de 274.074 euros et 21 propriétés immobilières.

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