• Les Etats-Unis sous le choc d'un deuxième "crime raciste" en un mois

    <article class="article article_normal" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle">

    Les Etats-Unis sous le choc d'un deuxième "crime raciste" en un mois

    Le Monde.fr | <time datetime="2012-03-26T19:10:25+02:00" itemprop="datePublished">26.03.2012 à 19h10</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-03-26T21:11:50+02:00" itemprop="dateModified">26.03.2012 à 21h11</time>

     
     
    <figure class="illustration_haut"> Capture d'écran du site Internet de CNN, qui diffuse un cliché de Shaima Alawadi. </figure>

    L'Amérique était encore sous le choc du meurtre de Trayvon Martin, un jeune Noir de 17 ans tué le 26 février par le capitaine d'une milice de surveillance de quartier en Floride, qu'un nouveau crime a replongé le pays dans les tourments du racisme.

    Shaima Alawadi, une Irakienne de 32 ans résidant à El Cajon en Californie, est morte à l'hôpital samedi quelques jours après avoir été victime à son domicile d'une violente agression. Aucune revendication, mais une lettre retrouvée sur place qui soulève clairement l'hypothèse d'un crime raciste. Si la police dit n'écarter aucune piste, la fille de Shaima Alawadi, Fatima Al Himidi, rapporte que la lettre demandait à sa famille de retourner en Irak, accusant ses membres d'être des "terroristes".

    "Il y a une semaine, ils avaient déjà laissé une lettre disant : 'Ceci est notre pays, pas le vôtre, vous êtes des terroristes'", a-t-elle déclaré sur la chaîne KGTV, une filiale de CNN. "Ma mère avait préféré ne pas en tenir compte, pensant qu'il s'agissait d'une mauvaise blague de gamins. Mais le jour où ils l'ont attaquée, ils ont à nouveau laissé une lettre disant la même chose." Fatima Al Himidi a indiqué par ailleurs que la thèse d'une agression raciste était étayée par le fait que le ou les agresseurs n'avaient rien volé dans la maison.

    Le témoignage de Fatima Al Himidi a été recueilli par KUSI TV. Elle explique avoir retrouvé sa mère dans une mare de sang et lance à l'auteur du crime : "Nous ne sommes pas des terroristes. Les terroristes, c'est vous !"

     

    Selon le Los Angeles Times, Shaima Alawadi et son mari, Kassim Al Himidi, sont arrivés aux Etats-Unis au milieu des années 1990, passant par le Michigan avant de s'installer en Californie. Depuis, la famille s'était agrandie de deux fils et trois filles âgés de 7 à 18 ans. Selon Hayder al-Zayadi, un ami de la famille cité par le Guardian, leur arrivée correspond à l'émigration de nombreux musulmans chiites qui ont fui, au début des années 1990, la répression du régime de Saddam Hussein. Selon plusieurs témoignages, le mari et le frère de Shaima Alawadi travaillent comme conseillers culturels auprès de l'armée américaine, où ils participent à la préparation des soldats en partance pour le Moyen-Orient.

    "UN ACTE ISOLÉ" SELON LA POLICE

    Dans un entretien au San Diego Union Tribune, Sura Alzaidy, une autre amie de la famille, explique que Shaima était "une femme voilée modeste et respectueuse". Elle précise que l'agression aurait eu lieu alors que son mari était parti emmener ses enfants à l'école.

    "Il y a déjà eu des choses dans le passé, essentiellement des insultes, mais jamais rien de physique", explique au quotidien californien Hanif Mohebiau, responsable local du conseil des relations américano-islamiques, qui précise que la ville d'El Cajon concentre la plus grosse minorité irakienne du pays. De son côté, la police assure que quelles que soient les motivations du crime, il s'agit d'un "acte isolé, qui ne fait pas parti d'un schéma global de violence contre les immigrés".

    Si le gouvernement irakien n'avait pas encore réagi, Aliyah Nisayef, une parlementaire irakienne, a publiquement demandé à ce que "le ministère des affaires étrangères irakien interpelle l'ambassade américaine pour réclamer plus de détails sur ce crime odieux".

    Sur les réseaux sociaux en général et sur Twitter en particulier, la comparaison avec l'affaire Trayvon Martin a vite été établie. Référencés par les hashtag #hatecrime ou #hoodiesandhijab, de nombreux tweets ont mis en parallèle la capuche que portait le jeune adolescent quand il a été tué et le hijab de Shayman Alawadi. Le corps de cette dernière devait être transporté en Irak pour les funérailles.

    </article>

    Tags Tags : , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :