• Société

    Gens du voyage : la fin d'une discrimination centenaire

    <time datetime="2012-10-05T17:09:08+02:00" itemprop="datePublished">5 octobre 2012 à 17:09   </time>lien <time datetime="2012-10-05T17:09:08+02:00" itemprop="datePublished"></time>

    Photo prise le 25 septembre à Paris de deux personnes appartenant à la communauté tsigane posant avec leurs livrets de circulation devant le Conseil constitutionnel.

    Photo prise le 25 septembre à Paris de deux personnes appartenant à la communauté tsigane posant avec leurs livrets de circulation devant le Conseil constitutionnel. (Photo Fred Dufour. AFP)

    décryptage Le Conseil constitutionnel a supprimé le «carnet de circulation», que les nomades français devaient renouveler tous les trois mois. Les associations attendent d'autres avancées.

    Par SYLVAIN MOUILLARD

    C'est un petit carnet de couleur marron qui empoisonnait la vie de nombreux citoyens français. Fernand Delage, président de l’association France Liberté Voyage, n'hésite pas à parler de «grande victoire» pour évoquer l’abrogation du carnet de circulation, ce vendredi. «Cela fait un siècle que les gens du voyage se le tamponnent, explique-t-il. Il avait mené nos familles dans les camps d’internement pendant la Seconde Guerre mondiale.» Quelques heures après la décision du Conseil constitutionnel, le point sur le dossier.

    De quoi parle-t-on ?

    Les Sages de la rue de Montpensier, saisis d’une question prioritaire de constitutionnalité par un forain marseillais, ont partiellement abrogé la loi du 3 janvier 1969. Celle-ci mettait en place un système de contrôle des citoyens français au mode de vie itinérant. Les «gens du voyage» (une catégorie administrative hétérogène rassemblant Gitans, Manouches, Roms français etc...) se voyaient ainsi remettre soit un «carnet de circulation», soit un «livret de circulation». Le dispositif n’est pas nouveau dans l’histoire française. Il y a pile un siècle, en 1912, l’Etat imposait un «carnet anthropométrique» pour les nomades. Un système qui mena à l’internement de 6 500 personnes sous le régime de Vichy, et qui perdura jusqu'à la loi de 1969.

    Qu’a décidé le Conseil constitutionnel ?

    Le «carnet de circulation» s’imposait à tout Français de plus de 16 ans, ayant une résidence mobile depuis plus de six mois et ne pouvant justifier de ressources régulières. Le carnet devait être renouvelé tous les trois mois dans un commissariat de police ou une gendarmerie, et concernait au moins 100 000 personnes, selon Louis Gouyon de Matignon, président de l’association de Défense de la culture gitane. Les Sages l’ont jugé contraire à la Constitution, estimant notamment qu’il portait une «atteinte disproportionnée à l’exercice de la liberté d’aller et venir».

    Louis Gouyon de Matignon, le «gadjo aristo», salue la fin d’une «discrimination». «Les gens du voyage se rapprochent désormais de la vie d’un citoyen de base et du droit commun, confie-t-il. Outre leur discrimination juridique, il faut savoir que ces carnets pénalisaient les populations dans leurs relations avec les banques ou les assurances. Obtenir un prêt ou un crédit était très compliqué.»

    Autre avancée : l’abrogation des trois ans d’attente avant de pouvoir s’inscrire sur les listes électorales de sa commune de rattachement, au lieu de six mois pour tout autre citoyen français. «Beaucoup de gens du voyage n’allaient pas voter à cause de ça», précise Fernand Delage. «Cela voulait dire qu’un jeune qui se déclare à 16 ans ne pouvait exercer son droit de vote qu'à l'âge de 19 ans», ajoute Louis Gouyon de Matignon.

    Quelles dispositions restent en vigueur ?

    Le Conseil n’est pas revenu sur le livret de circulation, ne l’estimant pas «contraire au principe d'égalité et à la liberté d’aller et de venir». Le livret s’impose à tout Français nomade pouvant justifier de ressources régulières. Il est moins contraignant que le carnet de circulation, puisque, selon le type de document, il faut le faire renouveler tous les un à cinq ans en préfecture. «J’aurais évidemment aimé que le livret soit supprimé, dit Fernand Delage. Mais ce n’est pas lui qui m’embêtait le plus.» Louis Gouyon de Matignon, de son côté, «invite les voyageurs à continuer de se battre pour obtenir la disparition de tous les titres de circulation».

    Les membres du Conseil constitutionnel ont également décidé de maintenir le quota maximum de gens du voyage par commune de rattachement, établi à 3% de la population. Déception de Fernand Delage : «On est pourtant des citoyens français ! A quelle autre partie de la population interdit-on de s’installer dans une ville ? En fait, ce dont ils ont peur, c'est qu'un des nôtres soit élu maire un jour...».

    Et maintenant ?

    Fernand Delage souhaite qu’une nouvelle loi soit votée dans les prochains mois, afin d'éclaircir la portée et les conditions du livret de circulation. Les 300 000 à 450 000 gens du voyage français seront-ils tous désormais asujettis à ce dispositif ? Louis Gouyon de Matignon voit un autre «défi fondamental» : «Il faut que l’on construise des aires d’accueil pour les gens du voyage. On compte seulement 20 000 places aujourd’hui en France, même pas la moitié de ce que l’Etat estimait nécessaire au moment du vote de la loi Besson, en 2000.»


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  • 03 Octobre 2012 - 18H20  

     

    L'UEJF et le Mrap poursuivent Jean-Marie Le Pen pour ses propos sur les Roms

    L'Union des étudiants juifs de France et le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples ont assigné Jean-Marie Le Pen pour ses propos selon lesquels, "comme les oiseaux", les Roms voleraient "naturellement", ont annoncé l'UEJF et le Mrap mercredi.

    L'Union des étudiants juifs de France et le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples ont assigné Jean-Marie Le Pen pour ses propos selon lesquels, "comme les oiseaux", les Roms voleraient "naturellement", ont annoncé l'UEJF et le Mrap mercredi.

    AFP - L'Union des étudiants juifs de France et le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples ont assigné Jean-Marie Le Pen pour ses propos selon lesquels, "comme les oiseaux", les Roms voleraient "naturellement", ont annoncé l'UEJF et le Mrap mercredi.

    Le 22 septembre à l'université d'été du Front national à la Baule, Jean-Marie Le Pen avait enchaîné les provocations sur l'immigration, thème fétiche du parti, sous les yeux de sa fille Marine.

    Moquant les Roms, il avait suscité rires et applaudissements nourris en leur attribuant la phrase: "Nous, nous sommes comme les oiseaux, nous volons naturellement".

    L'UEJF a déposé une citation directe pour "provocation à la haine raciale" et pour "diffamation raciale" devant le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), qui examinera au fond l'affaire le 5 février à 14H00.

    "L'UEJF condamne ces propos qui, abstraction faite du jeu de mots douteux qui leur fournit un socle prétendument humoristique, tendent à assimiler les Roms à un vivier de délinquants", a-t-elle annoncé dans un communiqué.

    "En employant l'adverbe +naturellement+, Jean-Marie Le Pen affirme que les Roms sont des voleurs en raison de leur appartenance ethnique. Cette phrase que Jean-Marie Le Pen habille de légèreté, comporte en réalité une justification d'actes de violence commis à l'encontre des Roms", a ajouté l'UEJF.

    Pour le président de l'UEJF Jonathan Hayoun, cité dans le communiqué, "40 ans après sa naissance, le FN rappelle que ses provocations racistes et antisémites n'ont pas pris une ride".

    "Aujourd'hui encore dans le journal Minute, Jean-Marie Le Pen explique que le refus d'alliance de la part de la droite est dû à l'influence d'une organisation juive. Comme de douloureuses piqûres de rappel, ces nouveaux épisodes confirment les attitudes racistes et antisémites du leader de l'extrême droite", a estimé M. Hayoun.

    De son côté, le Mrap a assigné mercredi M. Le Pen devant le tribunal correctionnel de Paris pour "injure raciste". Il demandera au président d'honneur du FN 20.000 euros de dommages et intérêts et la publication du jugement, selon son avocat Me Pierre Mairat.

    "Faire dire aux Roms qu'ils +volent+ et qu'ils seraient donc des voleurs +par nature+, constitue une injure raciste à leur endroit, inacceptable, et le Mrap ne l'accepte pas", a déclaré l'association dans un communiqué.

    Rappelant de précédentes déclarations retentissantes de l'ancien leader du parti d'extrême-droite, le Mrap estime que Jean-Marie Le Pen a "récidivé avec l'un de ces jeux de mots nauséeux et raciste dont il a le secret".


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  • Roms : la crainte d’un nouveau dérapage

     

    Par Frédéric Frangeul avec Nathalie Chevance

    Publié le 1 octobre 2012 à 16h10 Mis à jour le 1 octobre 2012 à 16h26    
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    Les Roms chassés par des riverains à Marseille la semaine dernière se sont installés sur le terrain d’une ancienne concession automobile de la cité phocéenne.

    Les Roms chassés par des riverains à Marseille la semaine dernière se sont installés sur le terrain d’une ancienne concession automobile de la cité phocéenne. © MaxPPP

    Chassés jeudi dernier d’un terrain de Marseille, ils ont trouvé refuge sur un autre site désaffecté.

    Ces Roms ont été guidés par des associations marseillaises. Chassés jeudi dernier par des riverains des quartiers Nord de la ville, ils avaient quitté la ville avant de revenir ce week-end. Les Roms, qui sont une cinquantaine dont beaucoup d’enfants, se sont cette fois installés sur le terrain d’une ancienne concession automobile, non loin du lieu d’où ils avaient été expulsés la semaine dernière. Mais rien n’est réglé pour autant et la tension demeure.

    >> A LIRE AUSSI : ILS DELOGENT DES ROMS

    "On va venir et on va les expulser"

    Sur ce nouveau site, les Roms, choqués par leur expulsion de jeudi dernier, vivent sans eau ni électricité. Ils ont disposé des matelas à même le sol et vivent sous la surveillance de la police qui veille à ce qu’il n’y ait pas de débordements avec les riverains.

    Sur place, l’ambiance est tout aussi tendue qu’à proximité de la cité des Créneaux. Les riverains ont du mal à accepter la présence de ces nouveaux voisins. "Pour moi, il faut les expulser, c’est tout, et leur trouver des logements", estime Paul, un habitant du quartier. Si rien n’est fait, "on va venir et on va les expulser", prévient-il au micro d’Europe 1.

    "Il faut maintenant les protéger"

    Le scénario d’un nouveau coup de force des habitants est redouté par les responsables associatifs, d’autant que ces familles se sont installées ici sans autorisation. "On ne s’en sort pas", juge Caroline Godard, de l’association Rencontres tziganes. "Depuis jeudi soir, ils ont été extrêmement traumatisés par l’épisode qu’ils ont subi", ajoute-t-elle. "Il faut maintenant les protéger et faire en sorte qu’il puisse s’installer à un endroit convenable", conclut-elle.

    Reste que le terrain sur lequel les Roms viennent de s’installer est une propriété privée qui est en passe d’être rachetée par la Mairie de Marseille. Cette dernière a immédiatement porté plainte après l’installation de ces familles. Cela signifie qu’elles pourraient être à nouveau chassées dans les prochaines heures. De son côté, la préfecture a convoqué les associations humanitaires pour tenter de trouver une solution.


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    Europe Ecologie-Les Verts et le Parti de gauche ont protesté samedi contre l'intervention d'habitants d'un quartier de Marseille pour chasser des familles roms installées à proximité, les premiers exigeant l'ouverture d'une enquête, les seconds fustigeant

    Europe Ecologie-Les Verts et le Parti de gauche ont protesté samedi contre l'intervention d'habitants d'un quartier de Marseille pour chasser des familles roms installées à proximité, les premiers exigeant l'ouverture d'une enquête, les seconds fustigeant "de la violence raciste".

    Europe Ecologie-Les Verts et le Parti de gauche ont protesté samedi contre l'intervention d'habitants d'un quartier de Marseille pour chasser des familles roms installées à proximité, les premiers exigeant l'ouverture d'une enquête, les seconds fustigeant "de la violence raciste".

    "Les actes qui se sont déroulés à Marseille ce jeudi soir sont inqualifiables et inadmissibles", dénonce EELV dans un communiqué publié samedi.

    "Il n'est pas tolérable en République qu'un groupe de personnes privées, quel qu'il soit, puisse décider de ses règles et les appliquer en toute autonomie, au mépris des règles élémentaires de la justice et de notre vivre ensemble", fait valoir le parti écologiste.

    "Pour empêcher à toute force que cet acte intolérable ne s'impose comme un dangereux précédent, il revient aux pouvoirs publics de mobiliser avec diligence les moyens nécessaires pour enquêter sur ce qui s'est passé jeudi soir et sanctionner les auteurs de cet acte délictueux", poursuit-il.

    EELV réclame aussi l'application de la circulaire interministérielle du 26 août, qui prévoit, au-delà d'un délai de flagrance de 48 heures, un dispositif de concertation destiné à accompagner les Roms dans l'attente d'une décision judiciaire sur leurs campements.

    Le Parti de gauche, dont Jean-Luc Mélenchon est co-président, a de son côté exprimé "sa consternation devant la propagation de la violence raciste". "Il faut rompre avec la spirale enclenchée par Sarkozy et Guéant qui visait à opposer en permanence nos concitoyens entre eux, à les trier en communautés et à livrer en pâture une partie de la population", met en garde le parti dans un communiqué.


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  • La folie des hommes
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    Le Point.fr - Publié le 28/09/2012 à 19:57 - Modifié le 28/09/2012 à 20:16

    Le Point.fr a rencontré un des habitants ayant participé à la chasse aux Roms, jeudi soir à Marseille. Il assume son geste et nous explique comment il en est arrivé là.

    Les restes carbonisés du campement de Roms incendié à Marseille, jeudi soir (l'homme sur la photo n'est pas le témoin que nous avons rencontré).

    Les restes carbonisés du campement de Roms incendié à Marseille, jeudi soir (l'homme sur la photo n'est pas le témoin que nous avons rencontré). © Anne-Christine Poujoulat / AFP

     

    Rachid contre les Roms. La misère contre la misère. L'opération menée par des habitants des quartiers nord de Marseille contre un camp de Roms, évacué puis partiellement incendié jeudi soir, révèle crûment l'ambiance qui règne dans certains secteurs de la ville, où trop de pauvreté, de drames et de frustrations accumulés ont conduit la population vers ces réactions extrêmes.

    Rachid, la cinquantaine, est celui par qui tout est arrivé. Lui vit comme un Robinson avec sa pension Cotorep et ses deux frères, dans le grand bâtiment vide de la cité des Créneaux, vouée à la destruction. Le profil d'un enfant de l'immigration maghrébine de la première génération, qui survit désormais en marge de la société marseillaise. Toutes les autres familles ont quitté la vieille carcasse de béton il y a plusieurs mois. Lorsque les Roms ont brisé le portail de chantier devant son immeuble délabré, il l'a vécu comme une invasion du no man's land qu'il s'était approprié.

    "Dès qu'ils sont arrivés, on a eu des problèmes"

    "Cela fait un an et demi qu'on est là, tout seuls. Il ne s'était jamais rien passé. Dimanche soir, dès qu'ils sont arrivés, on a eu des problèmes. On cherche la tranquillité avec mes deux frères, handicapés comme moi. Les Roms, ils ont volé dans ma cave. J'avais descendu des choses, à cause des travaux. Une télé, le vélo de mon neveu, une caisse à outils. Vous croyez qu'ils vivent de quoi, ceux-là ? Il faut bien qu'ils mettent de l'essence dans leurs voitures. On comprend leur désarroi. Mais pour nous, c'est le ras-le-bol. Pourquoi on les accueille pas dans les quartiers sud ?"

    Dès lors, Rachid et ses proches ne nourrissent plus qu'un objectif : se débarrasser des indésirables. À l'inverse de ce qui se produit dans plusieurs quartiers de la ville, où d'autres riverains excédés n'osent pas passer à l'acte, eux décident de s'organiser pour mener à bien leur opération. "On a téléphoné à des amis, des anciens des Créneaux. Bien sûr, il ne fallait pas utiliser la violence, ce sont des êtres humains, comme nous. Et puis nous avons discuté et on s'est dit qu'il y avait trop de Roms. En début de soirée, on leur a parlé. D'abord, ils ont un peu rouspété. Et puis, ils ont fini par dire qu'ils s'en allaient."

    Quand Rachid parle de "discussion", le rapport de police évoque davantage des "invectives" entre habitants et communauté rom. Une pression, sans doute des menaces, mais qui ne se sont jamais transformées en violences physiques. Pourtant, certains de ceux qui se sont rassemblés devant le camp paraissaient proches de l'explosion. La veille, ils avaient consulté le bailleur, la Logirem, la police, la préfecture, l'élue du secteur, la sénatrice Samia Ghali. Et jeudi soir, devant les meubles, les appareils électroménagers et les vêtements abandonnés sur place par les Roms que les habitants venaient d'incendier, Sabrina, une jeune femme installée dans un immeuble surplombant le camp, justifiait sa démarche : "Tous nos interlocuteurs nous ont dit qu'ils ne pouvaient rien faire. Qu'il fallait attendre plusieurs mois avant une possible intervention. Ce qu'on nous laissait entendre, c'était : débrouillez-vous tout seuls. C'est ce qu'on a fait."

    "On n'est pas al-Qaida !"

    Depuis, l'emballement médiatique né de cette affaire a poussé la classe politique marseillaise à s'en emparer. Le maire de la ville (UMP), Jean-Claude Gaudin, a d'abord rappelé qu'il n'existait plus que 27 campements sur les 60 dénombrés début 2011 (il y aurait aujourd'hui environ 1 500 Roms à Marseille, selon les associations). Puis il a pointé du doigt son adversaire, la sénatrice Samia Ghali, qui avait évoqué l'intervention de l'armée, il y a deux semaines, pour apaiser la violence des quartiers nord : "Quand ils entendent des déclarations ahurissantes, les gens se croient autorisés à tout régler eux-mêmes. Ce n'est pas acceptable. Ces quartiers n'ont jamais été abandonnés, au contraire."

    L'élue PS avait d'abord assuré qu'elle "comprenait" la réaction des habitants face aux Roms. Puis elle a précisé que "le droit et la justice doivent prendre toute leur place dans ce dossier". "Je ne veux pas qu'on arrive à un point de non-retour", a-t-elle fini par dire, inquiète. La menace semble bien réelle. Plusieurs autres sites, au nord, mais aussi à l'est de la ville, sont régulièrement le théâtre de tensions entre la population et les membres de la communauté rom.

    Désormais libéré de la quarantaine d'adultes, des quinze enfants, des caravanes et des voitures campées devant chez lui, Rachid affiche sa sérénité. Pas vraiment inquiet de voir son initiative faire tache d'huile : "Les associations humanitaires nous ont traités de terroristes. Mais on n'est pas al-Qaida ! Les Roms qu'on a chassés se sont installés pas très loin, à côté de la cité Bassens. Je ne sais pas si les gens là-bas vont réagir comme nous. Ce n'est plus trop mon problème."


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