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Lozère Les éleveurs s'organisent face au loup
Demain, le préfet de la Lozère va reconduire l’arrêté qu’il a signé le 24 septembre dernier, accordant à six exploitants agricoles du causse Méjean la possibilité de tirs de défense contre le loup. "Je renouvelle cet arrêté pour 15 jours, en l’élargissant à une septième exploitation, explique Philippe Vignes, le représentant de l’État en Lozère. Et pour d’autres exploitations, j’ai donné une autorisation pour des tirs d’effarouchement non létaux. Car la présence du loup m’oblige à réfléchir exploitation par exploitation."
Pas de nouvelles attaques mais "il est là"
Sur le causse Méjean, depuis le 24 septembre, "il n’y a pas eu de nouvelles attaques, révèle René-Paul Lomi, le Directeur départemental des territoires, qui recueille toutes les informations sur le dossier. Mais des chasseurs l’ont aperçu".
En cette période automnale, "peut-être que le loup est effrayé par les chasseurs, les promeneurs ou les ramasseurs de champignons, poursuit le DDT. Mais quoi qu’il en soit, il existe bien".
Et pour les éleveurs de brebis, le grand prédateur qui semble vouloir coloniser le département est devenu un problème supplémentaire. "C’est vrai qu’il n’y a pas eu de nouvelles attaques, détaille André Baret, le maire d’Hures-la-Parade, porte-parole du collectif des éleveurs du causse Méjean. Mais le loup est malin. Comme il y a de l’activité sur le secteur, je pense que nous aurons bientôt un souci avec les exploitations en dehors. C’est logique. Tout se déroule comme nous l’avaient annoncé les éleveurs des Alpes, qui ont été confrontés au problème du loup."
Les éleveurs montent la garde
Respectant les consignes préfectorales, leur demandant de rassembler les troupeaux, les éleveurs ont organisé "un tour de garde nocturne, révèle André Baret. À tour de rôle, ils montent la garde autour du dernier troupeau. Mais à un moment donné, ils vont baisser les bras. La lassitude commence à poindre".
Pour eux qui sont en première ligne en effet, il devient difficile "de se battre contre 80 % de la population, souligne André Baret. Nous aimerions bien être compris. Mais si l’on veut le retour du loup partout, il faudra bien que la société s’interroge".
D’ailleurs, le prochain conseil d’administration du Parc national des Cévennes, le 18 octobre, abordera officiellement la question du loup. Le grand prédateur devient prégnant en Lozère.
Région : qui l’a vu ?Depuis sa réapparition naturelle en France en 1992, on l’a vu passer et s’installer dans plusieurs coins de l’Hexagone : le secteur des Alpes du Sud (Alpes-Maritimes, où les attaques sont les plus fréquentes, Hautes-Alpes, Var et Alpes-de-Haute-Provence), le secteur savoyard (Savoie, Isère, Haute-Savoie), en Franche-Comté (Doubs) ou encore dans les Vosges. Plus proche de chez nous, le prédateur a été aperçu ces dernières années dans la Drôme, le Vaucluse, le Cantal, en Ardèche, Aveyron (en 2006) et Lozère. Sans oublier les Pyrénées-Orientales où deux loups rôdent depuis 1999. Le nombre d’individus est estimé à 200 sur toute la France.
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