• JOURNAL

    Laurent FABIUS

    In Amenas : "600 employés algériens libérés", incertitude sur le nombre de victimes

    Le Monde.fr | <time datetime="2013-01-17T10:32:31+01:00" itemprop="datePublished">17.01.2013 à 10h32</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-01-17T18:52:36+01:00" itemprop="dateModified">17.01.2013 à 18h52</time> lien

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    <figure class="illustration_haut"> Le site gazier d'In Amenas, dans le centre-est de l'Algérie, près de la frontière libyenne, est exploité par le groupe britannique BP, le norvégien Statoil et l'algérien Sonatrach. </figure>

    Plus d'une centaine d'otages, algériens et étrangers, étaient détenus par un groupe islamiste armé, jeudi 17 janvier, sur le site gazier d'In Amenas, dans le centre-est de l'Algérie, près de la frontière libyenne. Le site est exploité par le groupe britannique BP, le norvégien Statoil et l'algérien Sonatrach. La brigade Al-Mouthalimin, qui a revendiqué l'attaque, exige la fin de "la croisade" de l'armée française au Mali.

    L'armée algérienne a lancé un assaut, jeudi 17 janvier, contre le groupe islamiste armé qui retenait plus d'une centaine d'otages, algériens et étrangers, sur le site gazier d'In Amenas, dans le sud-est de l'Algérie, près de la frontière libyenne. Le site est exploité par le groupe britannique BP, le norvégien Statoil et l'algérien Sonatrach. La brigade Al-Mouthalimin, qui a revendiqué l'attaque, exige la fin de "la croisade" de l'armée française au Mali.

    La prise d'otages avait débuté la veille à l'aube. Cité par deux sites d'informations mauritaniens, un porte-parole des ravisseurs a assuré que 41 étrangers "dont 7 Américains, des Français, des Britanniques et des Japonais" avaient été pris en otages. La société française CIS Catering a annoncé que 150 de ses employés algériens étaient également retenus. Selon l'agence d'Etat algérienne APS, 600 Algériens ont été libérés par l'armée. L'agence n'a pas précisé qui ils étaient, ni où ils se trouvaient auparavant sur le site.

    19 h 18 : L'assaut lancé par l'armée algérienne se poursuit à In amenas, selon le ministre algérien de la communication, Mohamed Said, qui s'exprimait à la télévision. M. Said a confirmé que les djihadistes ont tenté de s'enfuir avec des otages.

    On a pas le chiffre définitif des morts. L'opération se poursuit toujours. Elle est compliquée de la Com Algerienne

    18 h 30 : Washington, Londres et Tokyo ont critiqué l'intervention algérienne.

    • Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, a demandé à son homologue algérien de faire cesser immédiatement l'opération militaire, et a exprimé "sa profonde préoccupation".
    • Le bureau de Barack Obama s'est dit "inquiet au sujet des informations sur des pertes en vies" humaines lors de cette opération. "Nous essayons d'obtenir des éclaircissements de la part du gouvernement algérien", a précisé la Maison Blanche.
    • Le premier ministre britannique David Cameron a affirmé à son homologue algérien qu'il aurait souhaité être prévenu avant l'assaut, a fait savoir Downing Street. Il s'est dit "extrêmement inquiet".

    18 h 25 : Selon François Hollande, la prise d'otages "semble se dénouer dans des conditions dramatiques".

    18 h 10 : Voici une chronologie des évènements au Mali et en Algérie depuis le début de l'intervention militaire française au nord du Mali :

    17 h 55 : Hollande, Obama et Cameron ont discuté de l'intervention algérienne, a annoncé le bureau du premier ministre britannique.

     

    17 h 50 :

    17 h 40 : Les ravisseurs ne répondent plus. Selon les Dernières nouvelles d'Algérie, l'agence mauritanienne ANI, en contact avec le porte-parole des ravisseurs et (trop) largement citée à travers le monde sans possibilité de vérification, affirme n'avoir plus de contact avec le groupe. C'est cette agence qui avait annoncé la mort de 35 otages.

    17 h 28 : David Cameron reproche aux Algériens d'avoir mené l'assaut sans concertation et se dit "extrêmement inquiet". Selon Reuters, le premier ministre britannique, David Cameron, s'est déclaré "extrêmement inquiet" auprès de son homologue algérien, après le début de l'opération de sauvetage, d'une situation qu'il qualifie de "très grave et dangereuse". M. Cameron a affirmé qu'il aurait souhaité être prévenu par les autorités algériennes avant l'assaut. Le gouverment algérien a répondu avoir dû agir "immédiatement", selon le bureau de M. Cameron.

    17 h 20  : Un diplomate étranger à Alger affirme à l'AFP que l'intervention algérienne "ne s'est pas très bien passée pour les otages".

    17 h 07 : Selon la radio américaine CBS, un drone américain a survolé pour la première fois In Aminas, en mission d'observation.

    17 h 03 : Thomas Wieder suit l'Elysée pour Le Monde :

    16 h 53 : L'assaut est terminé depuis une demie-heure, selon le correspondant du quotidien algérien El Watan sur place, joint par Le Monde.fr.

    16 h 50 : L'armée algérienne a bombardé une colonne de ravisseurs qui tentaient de s'enfuir avec des otages, selon Radio France international. Il s'agissait de leur quatrième tentative de fuite. "La seule chose dont nous sommes sûrs, c'est que les Algériens ont rompu les négociations avec les ravisseurs, a expliqué à l'antenne la correspondante en Algérie de RFI, Leila Beratto. En début d'après-midi, "c'était la quatrième tentative de fuite des preneurs d'otages. Ils tentaient d'emmener avec eux cinq otages mais ont été repoussés. L'Algérie était d'accord pour négocier avec les ravisseurs à condition que ceux-ci ne touchent pas aux otages, qu'ils les laissent dans la base. Ils pouvaient à cette condition quitter le pays. Mais comme ils ne l'ont pas respectée, les négociations ont été rompues".

    16 h 37 : un otage irlandais libéré. Un porte-parole du ministère des affaires étrangères irlandais affirme à l'agence Reuters qu'un citoyen irlandais a été libéré et est en bonne santé : "Il a pu contacter sa famille. Nous comprenons qu'il va bien et qu'il est en sécurité. Il n'est plus retenu en otage."

    16 h 18 : selon l'agence d'Etat algérienne APS, 600 employés algériens ont été libérés à In Amenas. L'agence cite des sources locales et dit ne pas connaître les conditions de cette libération.

    15 h 46 : un Français et trois autres otages étrangers ont été libérés dans une opération de l'armée algérienne, selon l'agence de presse d'Etat APS, qui cite des sources locales. Les étrangers sont un Kenyan et deux Britanniques.

    15 h 35 : les gouvernements français et britannique ont confirmé qu'une "opération" algérienne était "en cours", une formulation extrèmement vague.

    15 h 20 : déluge de bilans invérifiables. Des bilans contradictoires et invérifiables circulent sur l'assaut en cours de l'armée algérienne : l'agence mauritanienne ANI, Reuters et Al-Jazira évoquent entre 35 et 6 morts parmi les otages, entre 35 et 8 morts parmi les djihadistes. L'agence Reuters, citant une source algérienne dans un village proche, affirme par ailleurs que 180 otages algériens et 25 étrangers se seraient enfuis.

    14 h 57 : le Guardian publie une carte interactive de la prise d'otages.


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    17-01-2013   lien

    Prise d’otages à In Amenas
    Le fil des événements
     
    16 h 53 : L'assaut est terminé depuis une demie-heure, selon Le Monde.fr.qui cite une source locale.
    16 h 50 : L'armée algérienne a bombardé une colonne de ravisseurs qui tentaient de s'enfuir avec des otages, selon Radio France international. 

    Il s'agissait de leur quatrième tentative de fuite. "La seule chose dont nous sommes sûrs, c'est que les Algériens ont rompu les négociations avec les ravisseurs, a expliqué la correspondante de la radio à l'antenne. En début d'après-midi, "c'était la quatrième tentative de fuite des preneurs d'otages. Ils tentaient d'emmener avec eux cinq otages mais ont été repoussés. L'Algérie était d'accord pour négocier avec les ravisseurs à condition que ceux-ci ne touchent pas aux otages, qu'ils les laissent dans la base. Ils pouvaient à cette condition quitter le pays. Mais comme ils ne l'ont pas respectée, les négociations ont été rompues".

    16 h 37 : un otage irlandais libéré. Un porte-parole du ministère des affaires étrangères irlandais affirme à l'agence Reuters qu'un citoyen irlandais a été libéré et est en bonne santé : "Il a pu contacter sa famille. Nous comprenons qu'il va bien et qu'il est en sécurité. Il n'est plus retenu en otage."

    16 h 18 : selon l'agence d'Etat algérienne APS, 600 employés algériens ont été libérés à In Amenas. L'agence cite des sources locales et dit ne pas connaître les conditions de cette libération.

    15 h 46 : un Français et trois autres otages étrangers ont été libérés dans une opération de l'armée algérienne, selon l'agence de presse d'Etat APS, qui cite des sources locales. Les étrangers sont un Kenyan et deux Britanniques.

    15 h 35 : les gouvernements français et britannique ont confirmé qu'une "opération" algérienne était "en cours", une formulation extrêmement vague. 15 h 20 : déluge de bilans invérifiables. Des bilans contradictoires et invérifiables circulent sur l'assaut en cours de l'armée algérienne : l'agence mauritanienne ANI, Reuters et Al-Jazira évoquent entre 35 et 6 morts parmi les otages, entre 35 et 8 morts parmi les djihadistes. L'agence Reuters, citant une source algérienne dans un village proche, affirme par ailleurs que 180 otages algériens et 25 étrangers se seraient enfuis.

    14 h 25 : assaut de l'armée algérienne. Selon plusieurs sources contactées par Le Monde, le site où sont retenus les otages a été bombardé jeudi par voie aérienne. Selon les islamistes cités par l'agence de presse mauritanienne ANI, l'attaque aurait fait plusieurs victimes. 14 heures : 25 des étrangers retenus en otages sont parvenus à s'enfuir, a-t-on appris de source proche des services de sécurité algériens. Parmi eux figurent deux Japonais, a-t-on précisé.

    13 h 50 : Des citoyens roumains parmi les otages. Un ou plusieurs citoyens roumains figurent parmi les otages retenus en Algérie, a indiqué jeudi le ministère des affaires étrangères roumain. "Selon les informations fournies par les autorités algériennes et par les missions diplomatiques accréditées à Alger, un nombre non précisé de citoyens de plusieurs pays dont la Roumanie sont pris en otage par les auteurs d'une attaque armée", a déclaré à la presse le secrétaire général du ministère, Robert Cazanciuc.

    13 h 30 : Selon Associated Press, qui cite une source gouvernementale algérienne, une vingtaine d'otages seraient parvenus à s'échapper du site gazier jeudi où ils étaient retenus, et parmi eux se trouveraient des Américains. 13 h 25 : François Hollande confirme la présence de Français sur le site d'In Amenas, sans donner plus de précisions. "Il y a des ressortissants français sur le site, il y en avait, il y en a", a-t-il déclaré.

    13 h 20 : "Minutieusement préparée". La prise d'otages algériens et occidentaux, dont des Britanniques, a été préparée minutieusement et de longue date, a estimé jeudi le gouvernement de Londres. Le Royaume-Uni estime que la meilleure stratégie est de continuer à travailler par l'intermédiaire des autorités algériennes plutôt que d'agir unilatéralement, a précisé le porte-parole du premier ministre, David Cameron.

    13 h 10 : "Passage sécurisé vers la Libye". Les ravisseurs exigent que les autorités algériennes leur laissent un passage sécurisé vers la Libye, selon CNN. 13 h 05 : "La situation est confuse." La France est en contact avec l'Algérie pour que "l'issue la meilleure" puisse être trouvée dans la prise d'otages en cours, a déclaré François Hollande. Le chef de l'Etat français a refusé de confirmer si des ressortissants français étaient au nombre des personnes retenues par un groupe islamiste sur le site. "La situation y est confuse et je suis en contact avec les autorités algériennes pour que l'issue la meilleure puisse être trouvée", a-t-il dit lors d'une conférence de presse commune avec le premier ministre portugais, Pedro Coelho, à Paris.

    12 h 50 : Selon la correspondante du Monde au Maghreb, Isabelle Mandraud, le site est tellement vaste que les preneurs d'otages ne le maîtrisent pas totalement. La stratégie de l'armée algérienne pourrait être de profiter de cet état de fait afin de mener des incursions en différents points du site, avançant ainsi progressivement vers les lieux de détention des otages. Des snipers sont d'ores et déjà positionnés autour du site. L'Etat algérien devrait rester ferme sur le fait de mener les opérations seul, précise Mme Mandraud, tout en veillant à éviter tout carnage, sous les pressions occidentales.

    12 h 15 : "C'est confus." Selon le quotidien économique Tout sur l'Algérie (TSA), les autorités algériennes gèrent seules la situation. Des sources diplomatiques occidentales à Alger précisent qu'elles ne fournissent que très peu d'informations sur la prise d'otages en cours. "C'est confus", expliquent ces sources à TSA.

    12 h 05 : Quinze étrangers, dont un couple de Français, seraient parvenus à s'échapper. "Quinze étrangers dont un couple de Français ont échappé à leurs ravisseurs", a rapporté jeudi la chaîne privée algérienne Ennahar. Le patron de la chaîne, Anis Rahmani, a indiqué à l'AFP qu'elle citait une "source officielle". De source gouvernementale algérienne, on a cependant indiqué à l'AFP qu'il était impossible dans l'état actuel des choses de pouvoir confirmer une telle information. L'ambassade de France s'est refusée également à confirmer.

    11 h 56 : "Il y a parmi nous de nombreux blessés graves." Les correspondants de la Tribune de Genève sont parvenus à joindre un otage français par téléphone, bien que la France ne confirme toujours pas la présence de ressortissants parmi les otages. "Il y a parmi nous de nombreux blessés graves. Certains otages ont des explosifs à la ceinture", raconte l'homme, âgé de 52 ans.

    11 h 40 : Alger a la "confiance totale" de Paris. Les autorités françaises ont "une confiance totale" en la capacité des autorités algériennes à résoudre la prise d'otages en cours, a déclaré jeudi le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian. 11 h 23 : "Un avertissement à l'Algérie." "Cette attaque n'est pas seulement un avertissement aux pays Occidentaux mais aussi à l'Algérie qui a ouvert son espace aérien à l'aviation militaire française", a commenté Chafik Mesbah, ex-officier de l'armée algérienne, dans une interview au quotidien Echorouk jeudi.

    11 h 15 : Ansar Eddine condamne cette attaque. Interrogé par le site d'information TSA Algérie, le groupe islamiste Ansar Dine affirme que "la France doit assumer la responsabilité de ce qui s'est passé et de tout ce qui va se passer à l'avenir". "Ansar Dine n'a jamais pris d'otages ou fait des actions pareilles. On n'était pas au courant de cette opération", précise son porte-parole. "Ansar Eddine condamne avec la plus grande énergie cette attaque."

    11 h 10 : L'assaut aurait été lancé. Selon le correspondant de la Tribune de Genève, l'armée algérienne aurait lancé l'assaut contre le groupe djihadiste de Mokhtar Belmokhtar qui détient des otages sur le site gazier BP-Statoil-Sonatrach.

    11 h 08 : Trente travailleurs algériens parviennent à s'échapper. Trente travailleurs algériens sont parvenus à s'échapper jeudi du site gazier, où ils étaient retenus en otage depuis mercredi par un groupe terroriste armé, rapporte l'agence nationale Algérie Presse Service (APS) qui cite la wilaya (préfecture) d'Illizi. L'agence ne donne aucun détail sur les circonstances de leur fuite

    10 h 50 : Statoil renforce la sécurité de ses sites. Le groupe pétrolier norvégien, dont 12 employés sont "concernés" par la prise d'otages en Algérie, a augmenté la sécurité autour de certains de ses sites, a annoncé jeudi son directeur général Helge Lund. Statoil avait dix-sept salariés sur ou près du complexe au moment de l'assaut. Sur ce total, cinq sont aujourd'hui en sécurité mais les douze autres, neuf Norvégiens et trois Algériens, sont "concernés" ou "affectés" par la prise d'otages, indique Statoil et les autorités norvégiennes, sans donner plus d'explications sur leur situation.

    10 h 08 : "Otages algériens" Le PDG du groupe français CIS Catering, dont 150 employés algériens sont retenus avec 41 otages étrangers sur le site gazier, a indiqué que la "situation était stable" jeudi sur la base attaquée la veille. Régis Arnoux, interrogé sur Europe 1, a confirmé que ses employés algériens retenus "sont libres d'évoluer sur la base sans avoir l'autorisation d'en sortir". Le PDG de la société assurant des services d'hôtellerie et de restauration et qui emploie 4 500 personnes réparties sur une centaine de sites pétroliers et gaziers en Algérie, a assuré que "dans cette équipe, il n'y a que des Algériens" et pas de Franco-Algérien.

    9 h 50 : "J'ai vu un otage se faire tuer". La Tribune de Genève affirme avoir eu un otage Français âgé de 52 ans au téléphone. "Il y a parmi nous de nombreux blessés graves. Certains otages ont des explosifs à la ceinture", a-t-il témoigné selon le site d'information suisse. "J'ai vu un otage se faire tuer. Ils ont tiré à bout portant", a indiqué un autre otage, toujours selon la Tribune de Genève. Les otages, dont les propos étaient traduits simultanément en arabe par la télévision satellitaire du Qatar, relayaient la demande d'un des ravisseurs, présenté sous le pseudonyme d'Abou Al-Baraa, qui était intervenu auparavant sur Al-Jazira. "Nous demandons le retrait de l'armée algérienne pour permettre de lancer des négociations" sur les otages, a dit Abou al-Baraa. Les forces de l'ordre encerclaient jeudi le site gazier. L'"otage irlandais", selon la télévision, a affirmé que la situation se détériore. 9 heures : Incertitudes sur des otages français. Selon des informations recueillies par Europe 1 jeudi, quatre Français seraient potentiellement retenus en Algérie parmi les otages.


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  • <article class="article article_normal" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle">

    Algérie : les ravisseurs réclament "l'arrêt de l'agression" au Mali

    Le Monde.fr avec AFP et Reuters | <time datetime="2013-01-16T11:53:55+01:00" itemprop="datePublished">16.01.2013 à 11h53</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-01-16T22:44:37+01:00" itemprop="dateModified">16.01.2013 à 22h44</time>

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    <figure class="illustration_haut"> Image du site gazier de In Amenas, à l'est de l'Algérie, diffusée par BP le 16 janvier. </figure>

    Le groupe islamiste armé qui a revendiqué mercredi 16 janvier la prise d'otages sur le site gazier d'In Amenas, dans le centre-est de l'Algérie, près de la frontière libyenne, exploité par le groupe britannique BP, le norvégien Statoil et l'algérien Sonatrach, a réclamé dans un communiqué "l'arrêt de l'agression" au Mali.

    "Nous annonçons avoir réussi une attaque de taille en réaction à (...) la croisade menée par les forces françaises au Mali", indique le communiqué rédigé par un groupe intitulé les Signataires par le sang ("La brigade Al-Mouthalimin"). C'est le nom que l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, récemment destitué d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), a donné à sa katiba (unité combattante).

    Eclairage : Qui est la brigade Al-Mouthalimin ?"

    "Nous affirmons que les otages sont plus de 40 croisés, dont 7 Américains et 2 Britanniques, parmi d'autres nationalités", poursuit l'organisation. "L'Algérie a été choisie comme scène de cette opération pour faire apprendre au [président algérien Abdelaziz] Bouteflika que nous n'accepterons jamais l'humiliation de l'honneur du peuple algérien (...) en ouvrant le ciel algérien à l'aviation française", précise le communiqué. "Cette opération s'inscrit aussi dans une campagne mondiale de lutte contre les Juifs et les croisés", selon le texte.

    • Un Britannique et un Algérien tués

    Selon Alger, deux personnes – un Britannique et un Algérien – ont été tuées dans l'opération. Le ministère des affaires étrangères algérien évoque aussi six blessés – deux étrangers, deux gendarmes et deux agents de sécurité.

     

    Le ministre de l'intérieur algérien, Dahou Ould Kablia, a déclaré que les ravisseurs ne venaient pas du Mali ni de Libye, et précisé qu'il s'agissait d'un groupe d'"une vingtaine d'hommes issus de la région". Ils auraient demandé à quitter le pays avec les otages. Un employé du site, qui a requis l'anonymat, a aussi indiqué qu'ils réclamaient la libération de cent islamistes détenus en Algérie avant de relâcher leurs otages. Mais Alger refuse toute négociation sur ces points.

    Plus tôt, l'attaque avait été revendiquée auprès de l'AFP par des combattants disant appartenir à Al-Qaida et venir du Mali, et affirmant agir en représailles à l'intervention militaire française menée dans ce pays. Les assaillants ont dit appartenir "à la brigade Khaled Aboul Abbas, Mokhtar Belmokhtar" – Belmokhtar, surnommé "le Borgne", étant l'un des chefs historiques d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), qu'il a introduit dans le nord du Mali. El Watan évoque aussi des "terroristes de la katiba des Moulathamine, 'les signataires par le sang'". Or selon l'Agence Nouakchott d'information (ANI), Mokhtar Belmokhtar est à la tête de cette katiba.

    • 150 employés de CIC Catering retenus

    Selon l'agence de presse algérienne APS, des travailleurs algériens ont été libérés par leurs ravisseurs par petits groupes. Mais le PDG de CIS Catering, entreprise française qui assure des prestations de restauration, d'hôtellerie et de logistique, annonce sur Le JDD.fr que 150 de ses employés algériens sont encore retenus sur le site.

    "Selon mes informations, un groupe d'une soixantaine de terroristes venus de pays voisins, surarmés et très bien équipés, a attaqué la base cette nuit. Ils auraient alors pris en otage tous les expatriés, quelle que soit leur nationalité, les auraient regroupés et attachés", ajoute-t-il. Selon le PDG, cité par l'AFP, alors que les étrangers sont "bloqués dans un coin et ne peuvent pas bouger", les employés algériens sont, eux, laissés en liberté sur la base, mais ne peuvent pas la quitter.

     

    Le correspondant sur place du quotidien algérien El Watan évoque deux Français parmi les otages. Mais François Hollande a déclaré n'avoir pas de certitude sur la présence éventuelle de ressortissants de France. Le Quai d'Orsay a activé sa cellule de crise pour procéder à des "vérifications".

    Les assaillants avaient affirmé avoir capturé sept Américains ; Washington a confirmé que des Américains figuraient parmi les otages. Tout comme l'ambassadeur britannique Martyn Roper, qui a donné confirmation sur son compte Twitter :

    Du côté de l'Irlande, le chef de la diplomatie a confirmé la présence d'un otage originaire de la province britannique d'Irlande du Nord, et a demandé sa libération immédiate. Le gouvernement japonais a quant à lui confirmé la présence d'otages nippons, et ajouté qu'il tentait de régler la situation "par voie diplomatique", comme le montre cette vidéo sous-titrée en anglais.

    Le premier ministre norvégien a, lui, assuré que treize Norvégiens étaient retenus en otage. Plus tôt, l'épouse d'un Norvégien travaillant sur le site gazier a annoncé au journal local norvégien Bergens Tidende (BT) que son mari avait été pris en otage. "Mon mari m'a appelé ce matin, a déclaré la femme. Il a dit qu'il était pris. Il y avait quelqu'un qui lui dictait ce qu'il devait dire en anglais. La police a appelé le numéro qu'il m'a donné. La conversation a été coupée après quelques secondes."

    • Menace de faire exploser le site

    Selon El Watan, les assaillants sont toujours à l'intérieur du site. Des sources occidentales à Alger ont indiqué qu'une opération de l'armée algérienne était en cours contre eux. Selon le site Maghreb émergent, un porte-parole du groupe a aussi déclaré à une agence mauritanienne que l'armée et la gendarmerie algérienne encerclaient le site, qui aurait été miné, et a menacé de le faire exploser "si les forces armés algériennes ne se retirent pas".

    Le site des Dernières Nouvelles d'Algérie cite un communiqué du ministère de l'intérieur algérien, selon lequel "un groupe de terroristes, fortement armés, arrivés à bord de trois véhicules, a investi mercredi à 5 heures la base-vie de Sonatrach à Tigantourine". "L'attaque a porté d'abord sur un bus qui quittait cette base, transportant des étrangers vers l'aéroport d'In Amenas." "Le groupe terroriste, après cette tentative avortée, s'est dirigé vers la base-vie dont il a investi une partie et y a pris en otage un nombre indéterminé de travailleurs", précise la même source.

    • La frontière entre l'Algérie et le Mali fermée

    Longtemps réticentes à voir la France intervenir à leur porte, les autorités algériennes ont annoncé la fermeture de leur frontière avec le Mali lundi, afin d'éviter un repli des islamistes hors de portée des forces françaises. Elles ont également autorisé le survol de leur territoire par les chasseurs français.

    Lire aussi  La presse algérienne critique l'attitude 'coloniale' de la France au Mali

    C'est dans cette région algérienne proche de la frontière libyenne qu'une touriste italienne avait été enlevée en février 2011 par des membres d'AQMI, avant d'être libérée en avril 2012. Huit otages français sont par ailleurs déjà détenus au Sahel. Les menaces proférées par les groupes islamistes qui contrôlent le nord du Mali ont plongé leurs familles dans l'angoisse depuis le début de l'intervention militaire française, vendredi 11 janvier. François Hollande a déclaré mardi qu'il était "encore temps" pour les ravisseurs de "rendre à leurs familles" les otages.

    Enfin, "en raison de la forte dégradation de la situation sécuritaire au Mali", le ministère des affaires étrangères déconseille fortement de se rendre dans la zone rouge de la carte ci-dessous : "les ressortissants français qui se trouveraient dans cette zone doivent savoir que leur liberté et leur vie sont explicitement et directement menacées. Aucune personne, aucun groupe, aucune organisation ne peut prétendre garantir leur sécurité."

     

    <figure class="illustration_haut"> Carte du ministère des affaires étrangères, du 15 janvier. En rouge, la zone fortement déconseillée. </figure>
    </article> In Amenas, une joint-venture de Sonatrach, BP et Statoil

     

    Le site gazier situé à In Amenas est exploité par une joint-venture de l'entreprise nationale Sonatrach avec les compagnies britannique BP et norvégienne Statoil. Entré en fonctionnement en juin 2006, il exploite quatre gisements situés dans le bassin d'Illizi, dans le sud-est de l'Algérie.

     

    Le complexe, qui emploie 700 personnes, dont une grande majorité d'Algériens, a une capacité de production de 9 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an et entre 50 000 et 60 000 barils par jour de condensats de gaz naturel. Cette production est vendue exclusivement à l'Algérie.

     

    L'Algérie était le 10e producteur de gaz naturel au monde en 2010, avec 80 milliards de m3 produits, selon le rapport World Energy Outlook 2012 de l'Agence internationale de l'énergie. En septembre, le gouvernement algérien a décidé d'alléger la fiscalité dans le secteur des hydrocarbures afin d'encourager le retour des compagnies étrangères qui boudent le pays depuis plusieurs années. De nouveaux avantages ont été introduits dans la loi sur les hydrocarbures, qui devrait être soumise prochainement au Parlement.


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  • Dernières nouvelles d’Algérie 06/01/2013 à 14h58

    Comment Bouteflika a organisé les bains de foule de Hollande à Alger

    Dernières nouvelles d'Algérie"
    Mehdi Benslimane | DNA-Algérie lien

    Congé pour aller applaudir Hollande et Bouteflika (DR)

    Pour les bains de foule organisés au profit du président français François Hollande en visite en Algérie, l’administration a accordé une journée (deux matinées) de congé aux travailleurs de la fonction publique.

    Dans une note interne émise mardi 18 décembre, veille de l’arrivée de M. Hollande, l’entreprise publique Sonelgaz a libéré ses employés pour garnir les foules importées dans la capitale à l’occasion du défilé populaire offert par le président algérien à son homologue français.

    Signée par la direction de gestion du personnel, cette note dont Dernières nouvelles d’Algérie, partenaire de Rue89, a obtenu une copie demande :

    « à tous les responsables directions de Sonelgaz de libérer leurs personnels et ce pour leurs permettre de se rendre sur le parcours du cortège présidentiel ».

    Les personnels avaient donc eu droit à la matinée du mercredi 19 pour applaudir Abdelaziz Bouteflika et François Hollande à Alger-centre, ensuite acclamer ce dernier à la place Audin, toujours à Alger, où il s’est recueilli jeudi en hommage au mathématicien français tué en 1957.

    Des dizaines et des dizaines de bus

    Tôt dans la matinée du mercredi 19 décembre, des dizaines et des dizaines de bus, remplis d’hommes, de femmes et enfants, ont été acheminés vers Alger pour servir de foule aux deux Présidents.

    Les lycéens d’Alger ont été également libérés en fin de matinée. La même opération a été reproduite à Tlemcen, ouest de l’Algérie, où les deux Présidents ont été reçus par une foule en liesse, comme on dit dans le jargon officiel.

    Les bains de foule organisés sont une spécialité du pouvoir algérien. Vieille pratique en vogue depuis les années 60, la technique a été excellemment rodée durant la présidence de Bouteflika.

    A chacune de ses sorties publiques, les autorités s’arrangent pour organiser une liesse populaire habillement fabriquée. Mercredi 19 et jeudi 20 décembre, on n’a donc pas dérogé à la règle.


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  • France-Algérie : le renouveau ?

    FRANCE - ALGÉRIE Hollande à Alger : un bain de foule sur commande

    Le président français, en déplacement à Tlemcem, a l'occasion de prendre le pouls dans cette ville de l'ouest du pays. Un pouls bien régulier, calculé, en somme une jolie petite musique pour Bouteflika, estime le chroniqueur algérien.
      
    Qu'est-ce qu'un bain de foule ? C'est un moyen de se laver de la solitude par la multitude. Seul les régimes personnalisés en ont la passion et les moyens, généralement. Pour le reste, c'est seulement une corvée pour les passants. Donc à Tlemcen [où le président français reçoit docteur honoris causa à l'Université Aboubakr Belkaïd], Bouteflika offre ce qu'il aime le plus, à François Hollande : pas un tapis, un cheval, un puits, des clefs mais un bain de foule.

    Des gens ramenés de loin, par bus, voitures et convocations, pour meubler le bain de foule. Chirac y a eu droit à Oran [mars 2003], mais en plus naturel, plus spontané (quoique le mot spontané, dans les régimes policiers, a mauvaise réputation). A Alger, on offre les clefs d'Alger à Hollande qui offre les clefs d'une Renault à Oran [où un accord a été signé mercredi pour la construction d'une usine de montage et une exclusivité pendant 3 ans].

    Revenons au sujet : le bain de foule. Que va-t-il signifier ? On ne peut pas y crier "vive la France" car on sait tous pourquoi. Ni "vive Hollande" car il s'agit d'un autre pays qui ne nous a rien fait, promis, pris ou refusé. On ne peut pas crier "Vive Bouteflika" car ce n'est pas le but du bain de foule mais le but du 4ème mandat à venir. Ni "vive l'Algérie" car De Gaulle est mort depuis longtemps et l'indépendance, quelques décennies après lui.

    La guerre est finie, le printemps "arabe"

    Le bain de foule de Tlemcen n'est pas destiné à exprimer l'amour, ni la haine, ni l'histoire, ni l'avenir. Seulement une sorte de musique agréable pour le cœur, un bel accueil strident. Le sens le plus exact serait, peut-être, la démonstration de force et de popularité : mon peuple m'aime tellement que je peux lui faire aimer qui je veux, par simple ramassage par bus : Voyez-le ! S'il vous acclame, c'est parce qu'il m'aime.

    C'est un bain de foule pour Hollande mais une réélection pour Bouteflika. Le bain de foule est justement le contraire de l'effet de foule. Cela prend tout son sens avec les révolutions dans d'autres pays voisins : là, la foule lynche, chasse, mange, déboulonne. Ici, on démontre que la foule aime, vient de loin et applaudit. Ailleurs, le bain de foule est une douche froide, en somme.

    Donc ici non. Il vous acclame et donc il m'aime. La guerre est finie, le printemps "arabe" est fini, Sarkozy est fini mais moi je suis là. Le plat pays qui est vraiment le mien. On peut bourrer des urnes, mais aussi des foules. Mais passons. Le bain est là : il est, n'est pas, destiné à affirmer que la France et l'Algérie ont tourné la page mais à affirmer que Bouteflika est une page que le peuple ne veut pas tourner. Par démonstration de foule. En France, un président français peut-il offrir un bain de foule à un président algérien en visite ? Possible, sauf que là-bas les mandats sont limités. Cela n'aura pas le même sens.

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