• Dernière modification : 29/07/2013 

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    Deuil national après la mort de soldats tunisiens

    au mont Chaambi

    © AFP

    Le président tunisien a décrété trois jours de deuil national après la mort de huit soldats, abattus par un groupe d'hommes armés au mont Chaambi, près de la frontière avec l'Algérie.

    Par David THOMSON , correspondant FRANCE 24 à Tunis (vidéo)  lien
    FRANCE 24 (texte)
     

    Le président tunisien Moncef Marzouki a décrété trois jours de deuil national après la mort de huit militaires tunisiens, lundi, lors d'échanges de tirs avec un groupe "terroriste" dans une zone proche de l'Algérie où l'armée tente depuis des mois de neutraliser un groupe lié à Al-Qaïda.

    La télévision a, en outre, annulé ses programmes habituels et diffusé des versets du coran et des chants patriotiques.

    L'attaque s'est produite dans le secteur du djebel Chambi, massif montagneux qui culmine à plus de 1 500 mètres et où l'armée est aux prises avec des islamistes armés depuis décembre dernier. "Il s'agit de membres d'une unité d'élite", a indiqué la télévision d'État Wataniya 1 lors de son journal du soir, sans plus de précisions sur les circonstances des affrontements.

    Plusieurs autres médias tunisiens évoquent un bilan de sept à neuf morts.

    Chasse à l’homme au mont Chaambi

    Le mont Chaambi fait l'objet d'une chasse à l'homme depuis la mort par balles d'un gendarme en décembre 2012. Le ratissage de cette zone par l'armée a redoublé au printemps, après que plusieurs soldats ont été blessés et tués par des engins explosifs cachés dans cette région.

    Le gouvernement a reconnu qu'un groupe armé lié à Al-Qaïda, composé de plusieurs dizaines d'hommes, était actif dans la région. Certains de ces combattants sont des vétérans de la guerre au Mali.

    La mort de ces militaires intervient alors que la Tunisie est profondément déstabilisée par une nouvelle crise politique provoquée par l'assassinat d'un opposant la semaine dernière, le deuxième depuis février.

    L'opposition réclame le départ du gouvernement et organise chaque soir des manifestations à Tunis notamment. Le Premier ministre Ali Larayedh, issu du parti islamiste Ennahda, a rejeté cette revendication dans un discours très ferme, tout en promettant des élections le 17 décembre prochain.

    Avec dépêches


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  • Monde

    Des élections en Tunisie le 17 décembre

    <time datetime="2013-07-29T07:41:31+02:00" itemprop="datePublished">29 juillet 2013 à 07:41</time> (Mis à jour: <time datetime="2013-07-29T19:32:29+02:00" itemprop="dateModified">19:32</time>)   
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    Le Premier ministre tunisien Ali Larayedh (à droite) préside une réunion extraordinaire du conseil des ministres, le 29 juillet à Tunis.

    Le Premier ministre tunisien Ali Larayedh (à droite) préside une réunion extraordinaire du conseil des ministres, le 29 juillet à Tunis. (Photo Fethi Beladi. AFP)

    actualisé Le Premier ministre a annoncé vouloir continuer d'assurer ses fonctions malgré les protestations, et la tenue d'un scrutin à la fin de l'année.

    Le Premier ministre tunisien, Ali Larayedh, a exclu lundi la démission de son gouvernement et a proposé la tenue d’élections le 17 décembre 2013, comme issue à la crise politique provoquée par l’assassinat d’un opposant.

    «Ce gouvernement continuera d’assumer ses fonctions, nous ne nous accrochons pas au pouvoir mais nous avons un devoir et une responsabilité que nous assumerons jusqu’au bout», a-t-il dit à la télévision nationale proposant le 17 décembre comme date des prochaines élections. «Nous pensons que l’Assemblée nationale constituante (ANC) achèvera le code électoral le 23 octobre prochain, dernier délai, pour que des élections se tiennent le 17 décembre», a-t-il affirmé, estimant que 80% du travail en vue de l’adoption de la constitution avait déjà été effectué.

    La date du 17 décembre est hautement symbolique car il s’agit du jour en 2010 où le vendeur ambulant Mohamed Bouazizi s’est immolé par le feu, donnant le coup d’envoi à la révolution tunisienne, la première du Printemps arabe. Sur un ton très ferme, Larayedh s’est aussi dit prêt à en appeler au peuple. «Nous n’en avons pas appelé à la rue par souci de l’intérêt public mais s’il le faut nous demanderons son choix au peuple par référendum», a ajouté Larayedh sans préciser quelle question serait posée lors d’un éventuel plébiscite.

    Larayedh a ensuite assuré que le «gouvernement reste ouvert au dialogue pour améliorer son efficacité», considérant qu’il s’agissait «du seul moyen de trouver des solutions aux problèmes actuels». Il a lancé un appel «à tous les Tunisiens, partis, associations afin d’éviter de se laisser entraîner dans des appels vers l’inconnu, le chaos et la violence». Concernant l’assassinat du député d’opposition Mohamed Brahmi la semaine dernière, il a dénoncé un acte de «terrorisme» mais «fustigé ceux qui ont instrumentalisé ce drame pour des intérêts partisans étroits appelant à la chute du gouvernement».

    Il s'agissait de la première réunion de crise du cabinet dirigé par l’islamiste Ali Larayedh, objet d’une contestation grandissante depuis le meurtre de Mohamed Brahmi. Abattu jeudi de 14 balles tirées à bout portant devant son domicile, Mohamed Brahmi, 58 ans, est le deuxième opposant anti-islamiste à être tué par balles en cinq mois, après Chokri Belaïd, le 6 février 2013.

    A lire aussi : «Il y a trop de violence dans cette Tunisie !»

    Ce premier assassinat avait provoqué des troubles en Tunisie et abouti à la chute du premier gouvernement islamiste. Lundi matin, à Sidi Bouzid, ville natale de l’opposant assassiné, la police a tiré des gaz lacrymogènes destinés à disperser des manifestants réclamant la chute du gouvernement. La police a fait usage de gaz lacrymogènes lorsque les manifestants lui ont lancé des pierres en tentant d’interdire l’accès aux fonctionnaires au siège du gouvernorat protégé par l’armée.

    Cette ville berceau de la révolte de 2011 a entamé samedi un mouvement de désobéissance encadré par le Front populaire (gauche et nationalistes) et la section régionale de l’UGTT. Les proches des deux opposants accusent directement Ennahda et les manifestants qui réclament la chute du gouvernement répètent depuis cinq jours «Ghannouchi assassin», en référence au numéro un du parti islamiste.

    Autres manifestations

    Les autorités ont affirmé que la même arme a servi à tuer les deux hommes et désigné les auteurs comme étant des salafistes jihadistes proches d’Ansar al-Charia, une organisation dont des membres sont soupçonnés d’être liés à Al-Qaeda. Des accusations démenties dimanche par cette dernière.

    A Tunis et un peu partout dans le pays, les manifestations continuent pour réclamer la chute du gouvernement et la dissolution de l’Assemblée constituante (ANC) faisant craindre des violences. Des manifestations rivales ont eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi et d’autres sont prévues dans la soirée par l’opposition laïque et les partisans du gouvernement, alors que le principal syndicat national s’apprête à tenir une réunion nocturne, décisive pour la suite de la crise.

    L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) s’est déjà dit prête à «jouer son rôle historique» pour «défendre le droit des Tunisiens à manifester et les libertés dans le pays»«L’organisation arrêtera sa position sur la crise lors d’une réunion de sa commission administrative prévue dans la nuit et assumera son rôle comme elle l’a fait le 14 janvier», a dit Sami Tahri son secrétaire général adjoint, en référence au ralliement de l’UGTT au soulèvement qui a chassé l’ex-président Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011. Syndicat historique très politisé, l’UGTT forte de 500 000 membres, a appelé à une grève générale qui a paralysé le pays vendredi, au lendemain de la mort de Mohamed Brahmi.

    Lundi à l’aube, la police a fait modéremment usage de gaz lacrymogènes à Tunis pour séparer des pro et anti gouvernement qui ont campé séparément par milliers durant toute la nuit devant l’ANC, assiégée par l’armée. Les uns défendant la légitimité des urnes et les autres celle de la rue. Un «Front du salut national de la Tunisie» nouvellement créé par l’extrême gauche, a appelé dimanche les Tunisiens à se joindre à un sit-in «permanent» devant la Constituante, alors les partisans d’Ennahda mobilisent pour un nouveau rassemblement lundi soir.

    Une soixantaine de députés de l’ANC ayant annoncé le boycott de l’ANC encadrent les manifestations, alors que le président de cette assemblée, Mustapha Ben Jaafar, a prôné «la retenue» et invité les élus à «occuper leurs sièges ce lundi pour finir le travail sur la Constitution» avançant fin août comme date limite à son adoption. L’opposition laïque espère atteindre le chiffre de 73, soit le tiers des 217 députés, la Constitution devant être votée aux deux tiers des élus, ce qui revient de fait à bloquer l’adoption du texte fondamental. Pour Ennahda, sur la défensive, ceux qui veulent la dissolution de l’ANC «trahissent la Tunisie», a dit à l’AFP le député Fethi Ayadi.


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    Tunisie : le gouvernement s'engage à ne pas utiliser

    la force contre les manifestants

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2013-07-28T23:13:29+02:00" itemprop="datePublished">28.07.2013 à 23h13</time>

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    <figure class="illustration_haut"> Des milliers de Tunisiens ont manifesté après les obsèques de Mohamed Brahmi, l'opposant assassiné jeudi. </figure>

    Une nouvelle manifestation anti-gouvernementale se déroulait dimanche dans la soirée à Tunis, où l'opposition laïque réclame la dissolution de la Constituante et la démission du gouvernement islamiste après l'assassinat du député d'opposition Mohamed Brahmi.

    Des centaines de personnes, dont plusieurs députés, se sont rassemblées peu avant la rupture du jeûne de ramadan devant l'assemblée nationale constituante, en présence du fils de Mohamed Brahmi. Sa famille accuse les islamistes au pouvoir d'être responsables de sa mort.

    Plus tôt dans la journée, le ministre tunisien de l'intérieur Lotfi Ben Jeddou s'est engagé à garantir la sécurité des manifestants anti-gouvernementaux, au lendemain de violences policières ayant fait un blessé.

    SIT-IN DEVANT L'ASSEMBLÉE

    "Le ministre nous a dit qu'il a clairement donné des ordres aux agents de ne plus utiliser la force contre les manifestants et participants au sit-in devant l'Assemblée nationale constituante", a déclaré Samir Taïeb, député contestataire de la gauche. Un appel a été lancé peu après par le "Front du salut national de la Tunisie" nouvellement créé, demandant aux Tunisiens de se joindre au sit-in qui reprendra devant la Constituante (ANC).

    Des milliers de manifestants anti et pro gouvernement s'étaient rassemblés dans la nuit de samedi à dimanche devant l'Assemblée. La police avait procédé à des tirs massifs de lacrymogènes pour disperser les manifestants qui plantaient des tentes pour ce sit-in permanent. La police était aussi intervenue tard dans la nuit lorsque des manifestations pro et anti-gouvernement ont commencé à se lancer des invectives, puis des pierres.

    Un député a été blessé samedi après-midi lors des manifestations qui ont éclaté juste après les funérailles de Mohamed Brahm. Les forces de sécurité ont aussi sévi en région, notamment à Sidi Bouzid où des manifestants ont été dispersés à l'aube, et des interpellations ont eu lieu dans la ville plongée dans l'obscurité.

    L'état de la sécurité était dimanche au menu d'une réunion du président Moncef Marzouki et le chef de l'armée, a annoncé sans détails la présidence dans un communiqué.

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    Le Point.fr - Publié le <time datetime="2013-07-27T19:10" itemprop="datePublished" pubdate=""> 27/07/2013 à 19:10</time>

    Les funérailles du député de l'opposition Mohamed Brahmi se sont transformées, samedi, en manifestation contre le parti au pouvoir. Une foule de manifestants a accompagné, samedi, le cercueil de l'opposant Mohamed Brahmi.

    <figure class="media_article panoramique" itemprop="associatedMedia" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject">  <figcaption>Une foule de manifestants a accompagné, samedi, le cercueil de l'opposant Mohamed Brahmi. © Fehti Belaïd / AFP </figcaption> </figure>
     
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    Suant sous un soleil de plomb, des milliers de personnes suivent le convoi militaire qui transporte le cercueil de Mohamed Brahmi. Ce député de l'opposition a été abattu jeudi, devant son domicile, de 14 balles, selon le rapport du médecin légiste. Un hélicoptère survole le cortège, parti de la place des Droits de l'homme et qui marche vers le cimetière el-Jellaz où l'homme de 58 ans sera inhumé dans le carré des martyrs, à côté de Chokri Belaïd, assassiné le 6 février.

    "On est sur le fil du rasoir. Personne ne décide ni ne maîtrise la situation. Mais le cycle de violences initié par Ennahda a bien commencé. Ils ont une responsabilité idéologique et politique", estime Sadok Ben Mehni, militant de gauche et ancien prisonnier politique. Ce matin vers 5 heures, selon un agent de la Garde nationale, une charge de faible intensité a explosé sous un véhicule de ce corps de sécurité à La Goulette, au nord de Tunis. "Il n'y a pas de blessés", insiste l'agent, estimant qu'il s'agit d'un "message d'alerte".

    Dans la foule - moins dense que pour les obsèques de Chokri Belaïd -, aux côtés des drapeaux tunisiens, des drapeaux syriens sont brandis. Le député, issu du mouvement nationaliste arabe nassérien, soutenait le régime de Bachar el-Assad. Survolé par un hélicoptère, le cortège tend des photos de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi, assassinés selon un mode opératoire similaire. La même arme a été utilisée pour les deux meurtres, a déclaré, vendredi, le ministère de l'Intérieur. Des tracts dénonçant une "transition démocratique taillée sur mesure pour Marzouki (le président de la République) et Ghannouchi (le leader d'Ennahda)" sont distribués. On applaudit une banderole sur laquelle est écrit "Il est temps de pisser sur le gouvernement". "Il nous dirige sans aucune éthique. On en a marre", lance un manifestant qui appelle à la dissolution de l'Assemblée nationale constituante. "La transition n'est pas mise à mal aujourd'hui, mais, avec le gouvernement actuel, on ne voit qu'une succession d'échecs", commente, chapeau de paille sur la tête, Amine Ghali, du centre pour la transition démocratique Kawakibi.

    "Ghannouchi assassin"

    Depuis le 4x4 de l'armée, les enfants de Mohamed Brahim dessinent de leurs doigts le V de la victoire et, à l'image de la famille de Chokri Belaïd, crient qu'ils veulent "la chute du régime". Le cortège arrive au cimetière el-Jellaz sur fond de "Allah Akbar", "Ô Hached, Ô Belaïd, Brahmi vous arrive en martyr", ou "Ghannouchi assassin". Le leader d'Ennahda est la cible des manifestants. Hier pourtant, lors d'une conférence de presse, le ministère de l'Intérieur a déclaré ne pas avoir de preuves concernant l'implication d'un parti politique dans les assassinats, et accusé des islamistes radicaux.

    Le soleil est au zénith ; les manifestants, qui grimpent à travers les tombes blanches vers le carré des martyrs, cherchent tant bien que mal un peu d'ombre. De nombreuses personnes sont venues de Sidi Bouzid, à l'instar de Mohamed Mouldi, 67 ans. Pour assister aux funérailles, ce "militant des droits de l'homme", qui dit avoir "défendu les islamistes sous Ben Ali", est parti à 3 heures du matin de cette région déshéritée du centre de la Tunisie. Depuis jeudi, des manifestations antigouvernementales ont lieu dans plusieurs endroits du pays. Vendredi soir, un membre du Front populaire, Mohamed Ben Mefti, 36 ans, serait décédé dans des protestations à Gafsa (centre). "Nous demandons le départ pur et simple de ce gouvernement et la mise en place d'une coalition, qui comprendrait aussi Ennahda et les salafistes. Nous ne voulons pas qu'un parti dirige seul le pays", explique Mohamed Mouldi, alors que des centaines de manifestants prennent le chemin de l'Assemblée constituante.

    "Cela nous rappelle Ben Ali"

    Devant le palais du Bardo flotte l'odeur âcre des gaz lacrymogènes. Sur l'esplanade, en face du palais beylical où les députés élus le 23 octobre 2011 planchent sur la constitution, deux groupes s'opposent. D'un côté, les militants et sympathisants du député. De l'autre, des proches d'Ennahda et des ligues controversées de protection de la Révolution. "On manifeste pour la démocratie. Il n'est pas question qu'on reprenne trois ans pour faire une constitution. Ils ne veulent que l'anarchie. S'ils veulent faire comme le général Sissi en Égypte, on leur dit non ! La démocratie aura bien lieu !" s'énerve Myriam, proche du mouvement islamique, tandis que la police disperse les manifestants des deux bords à coups de lacrymogènes.

    Les yeux rougis par les gaz, Jaouhar Ben Mbarek, porte-parole du réseau Doustourna, assure que le député du Front populaire, Mongi Rahoui, a été "agressé" et "a reçu un coup de taser". Selon des témoins, certaines personnes ont fait des malaises. "C'est honteux. Cela nous rappelle Ben Ali, c'est même pire", dénonce-t-il, énervé.

    "C'est la suite de la révolution. Les Tunisiens n'ont rien obtenu. Ils ne peuvent même pas manifester librement et pacifiquement", constate Samir Taïeb, député Al-Massar qui a annoncé vendredi soir, son "retrait" de l'ANC avec 41 autres députés pour "corriger la révolution". Ils prévoient ainsi de boycotter les travaux de l'assemblée. Des morceaux de métal et une toile jonchent le sol : la tente que les élus avaient prévu d'installer pour camper "jusqu'à la dissolution de cette illégitimité" qu'est l'ANC pour Nooman Fehri, député. "La seule légitimité qu'il nous reste, c'est la dignité et le respect que le peuple a pour nous. S'il faut se sacrifier, on le fera", annonce-t-il alors que les manifestations se poursuivent.


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  • Dernière modification : 27/07/2013 

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    Aux funérailles de Mohamed Brahmi, la foule scande "nous te vengerons"

    © AFP

    Plus de 10 000 personnes ont assisté, samedi à Tunis, aux funérailles de Mohamed Brahmi, opposant assassiné par balles il y a deux jours. Certaines scandaient des slogans contre le gouvernement et le parti islamiste au pouvoir Ennahda.

    Par David THOMSON , correspondant de France 24 à Tunis (vidéo)   lien
    FRANCE 24 (texte)
     

    Plusieurs milliers de personnes venues de toute la Tunisie ont assisté, samedi 27 juillet à Tunis, aux funérailles de Mohamed Brahmi. Le député d’opposition, abattu devant son domicile deux jours plutôt, a été inhumé dans "le carré des martyrs" au cimetière d'El-Jellaz, où repose également Chokri Belaïd, autre opposant de gauche assassiné dans des circonstances similaires en février.

    Le cortège du défunt a traversé la capitale tunisienne accompagné par une foule de plus de 10 000 personnes, selon les chiffres de la police, dans une atmosphère imprégnée de tristesse mais aussi de colère. "Par notre âme, par notre sang, nous te vengerons", criait la foule et certains scandaient des slogans contre le gouvernement et le parti islamiste au pouvoir Ennahda. La situation était également tendue devant l’Assemblée nationale constituante, où la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser un rassemblement.

    Âgé de 58 ans, Mohamed Brahmi a été abattu jeudi de quatorze balles tirées à bout portant devant chez lui, à Tunis, par deux hommes à moto, alors qu'il descendait de voiture.

    À l'appel de l'opposition, des milliers de personnes étaient descendues vendredi 26 juillet dans les rues à travers la Tunisie pour protester contre l'assassinat de Mohamed Brahmi. Des milliers d'islamistes avaient parallèlement manifesté pour soutenir le gouvernement et rejeter les appels à sa démission.

    À Gafsa, dans le bassin minier du centre du pays, des témoins ont annoncé le décès d'un manifestant antigouvernemental, Mofti Mohamed, lors d'un rassemblement aucours duquel plusieurs personnes ont également été blessées par des tirs de gaz lacrymogène.

    Membre de l'assemblée chargée d'élaborer la nouvelle Constitution et fondateur du Mouvement du peuple (Echaâb), une formation laïque et nationaliste, Mohamed Brahmi ne ménageait pas ses critiques envers le parti islamiste Ennahda au pouvoir.

    Quarante-deux députés ont annoncé qu'ils démissionnaient de cette Assemblée constituante, qui compte 217 membres, en signe de protestation contre l'assassinat du dirigeant du Front populaire, une coalition de gauche laïque.

    Khamis Kssila, du parti Nidaa Tounès, a annoncé lors d'une conférence de presse que les membres démissionnaires allaient organiser un sit-in pour réclamer la dissolution de l'assemblée et la formation d'un gouvernement de salut national, une option rejetée par le Premier ministre Ali Larayedh.

    Mohamed Brahmi et Chokri Belaïd tués par la même arme

    Les autorités tunisiennes ont par ailleurs annoncé vendredi rechercher activement un islamiste radical, suspect numéro un dans l'assassinat de l'opposant Mohamed Brahmi et celui quelques mois plus tôt de Chokri Belaïd, tués selon elles avec la même arme.

    Vingt-quatre heures après l'assassinat de Brahmi, le gouvernement a publié une liste de 14 personnes - des extrémistes radicaux, certains appartenant à Ansar Ashariaa, principale organisation salafiste en Tunisie -, impliquées dans les deux meurtres.

    Quatre ont été arrêtés, huit sont en fuite, dont Boubaker Hakim, présenté comme le principal suspect, et deux sont en liberté conditionnelle, selon le ministre de l'Intérieur. Boubaker Hakim, 30 ans, est "un élément terroriste parmi les plus dangereux, objet de recherches au niveau international", a indiqué le ministre Lotfi Ben Jeddou. Natif de Paris et connu pour être salafiste, il était déjà recherché en Tunisie pour détention et trafic d'armes, a ajouté Lofti Ben Jeddou, précisant qu'il avait échappé récemment à la police et que de nombreuses armes avaient été retrouvées à son domicile.

    L'assassinat de Mohamed Brahmi s'est produit le jour de la Fête de la République, férié en Tunisie, et alors que le pays précurseur des Printemps arabes de 2011 se prépare à voter sur sa nouvelle Constitution avant la tenue de l'élection présidentielle, prévue avant la fin de l'année. La journée de vendredi a été décrétée jour de deuil national.

    Avec dépêches


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