• Mali: l'ex-junte libère la TV publique, accrochage entre groupes armés au Nord

    Mali: l'ex-junte libère la TV publique, accrochage entre groupes armés au Nord

    Créé le 08-06-2012 à 11h11 - Mis à jour à 22h55
     

    Un accrochage entre rebelles touareg et islamistes a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi près de Kidal, une ville du nord du Mali, au moment où l'Union africaine (UA) s'apprête à demander à l'ONU un appui pour une intervention militaire dans cette région.
(c) Afp

    Un accrochage entre rebelles touareg et islamistes a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi près de Kidal, une ville du nord du Mali, au moment où l'Union africaine (UA) s'apprête à demander à l'ONU un appui pour une intervention militaire dans cette région. (c) Afp

    L'ex-junte malienne a relâché vendredi son emprise sur un symbole de son pouvoir, la télévision publique à Bamako, tandis que des combattants rebelles touareg et islamistes se sont affrontés à Kidal, dans le Nord.

    La plupart des militaires déployés au siège de l'Office de la radio-télévision malienne (ORTM) depuis le putsch du 22 mars se sont retirés, a constaté un journaliste de l'AFP. Les barrages et postes de contrôle militaires, de même que les deux blindés de l'armée qui surveillaient l'entrée, ont été enlevés.

    "Les militaires sont partis de l'ORTM à plus de 70%. Il n'y a plus d'ambiance militaire. Le dispositif de sécurité est vraiment allégé", a déclaré à l'AFP une journaliste travaillant sur place.

    Les putschistes et leur chef, le capitaine Amadou Haya Sanogo, ont officiellement quitté le pouvoir en vertu d'un accord conclu le 20 mai avec l'Afrique de l'Ouest, mais ils restent très présents face au président intérimaire Dioncounda Traoré et au gouvernement, en place pour une transition d'un an.

    M. Traoré, en France depuis le 23 mai à la suite de son agression par des manifestants pro-putschistes près de Bamako deux jours plus tôt, a été opéré le 1er juin d'une "fracture" à l'arcade sourcilière, et il "va bien et a bon moral", a déclaré l'un de ses proches, Tièman Coulibaly, lui aussi à Paris.

    Mais il a besoin de repos, selon M. Coulibaly, et la date de son retour au Mali n'est pas fixée.

    Lors d'une réunion jeudi à Abidjan, des responsables de l'ONU, de l'Union africaine (UA) et de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont "exigé" que l'ex-junte militaire "soit immédiatement dissoute et se retire complètement de la gestion de la transition".

    Les militaires n'ont pas réagi officiellement. "Il ne faut pas croire que rentrer dans les casernes, ça veut dire se cacher au cachot", a cependant protesté un proche du capitaine Sanogo, sous couvert d'anonymat.

    "Toutes les options sont possibles"

    Les Etats-Unis ont renouvelé leur appel au retour à la démocratie, soulignant que "l'instabilité au Mali met en danger la sécurité et fournit une occasion à toute sorte d'acteurs nuisibles d'exploiter le territoire du pays".

    Face à la situation dans le Nord, tombé fin mars aux mains de groupes armés, l'UA va saisir l'ONU pour obtenir son "appui" à une intervention militaire dans la région, ont annoncé à Abidjan les membres du "groupe de soutien et de suivi sur la situation au Mali" formé par l'ONU, l'UA et la Cédéao.

    Mais les contours, les composantes et le mandat exact d'une éventuelle opération militaire ne sont toujours pas déterminés.

    Pour régler la crise dans le Nord, "toutes les options sont possibles, nationales comme internationales", a expliqué le porte-parole du gouvernement malien, Hamadoun Touré, sans vouloir commenter cette décision.

    Un accrochage entre des groupes armés présents dans la partie septentrionale du pays montre combien la situation reste précaire.

    Des combattants de la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et du groupe islamiste Ansar Dine "se sont affrontés" dans la nuit à une vingtaine de kilomètres de Kidal, a indiqué un fonctionnaire de la ville, évoquant des tirs nourris d'armes automatiques.

    C'est le premier incident sérieux entre ces groupes depuis plus de deux mois que l'immense région nord est contrôlée par le MNLA et surtout Ansar Dine et son allié jihadiste d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

    Le calme est revenu à l'aube, a affirmé le fonctionnaire. Selon lui, "il y a eu trois blessés" dans cet accrochage, une information qu'il n'était pas possible de confirmer pour l'heure.

    Les 5 et 6 juin, des habitants de cette ville, surtout des femmes et des jeunes, avaient manifesté contre la présence des islamistes et dit leur soutien au MNLA. La première manifestation avait été violemment dispersée.

    Cependant, dans les deux camps on s'est employé à minimiser l'incident de la nuit dernière. "Il n'y a rien eu de grave", simplement "quelques coups de feu", a affirmé un haut responsable du groupe islamiste à Kidal. Mossa Ag Attaher, porte-parole du MNLA basé à Paris, a carrément démenti tout "échange de tirs".


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