• Maroc : Un "oui" massif au référendum du roi

    Maroc : Un "oui" massif au référendum du roi

    Près de 98% des électeurs marocains ont voté en faveur d'une révision de la Constitution, proposée par le roi Mohammed VI. Le peuple attend beaucoup de ces changements.

    Mohammed VI a voté pour son référendum, qui a été validé par la majorité des Marocains, vendredi 1er juillet

    Mohammed VI a voté pour son référendum, qui a été validé par la majorité des Marocains, vendredi 1er juillet SIPA

    Le "oui" l'a emporté. Sur fond de grands bouleversements dans le monde arabe, près de 98% des électeurs Marocains ont accordé leur confiance au roi Mohammed VI pour qu'il engage le royaume sur la voie des réformes, selon les résultats officiels du référendum sur une révision de la Constitution. Le taux de participation a atteint 72,65% dans les 94% des bureaux de vote où le dépouillement a eu lieu. « Aujourd'hui nous avons tourné une page de notre histoire et ouvert celle de la démocratie participative », a indiqué le ministre de la Communication Khalid Naciri.

    Sans tarder, une partie de l'élite politique a félicité le pays. Le président français Nicolas Sarkozy « a fait part au roi du plein soutien de la France au processus exemplaire par lequel le Maroc poursuit résolument et pacifiquement son approfondissement démocratique », selon un communiqué de l'Elysée. L'Union européenne a encouragé « une mise en oeuvre rapide et réelle de ce programme de réformes » tandis que Madrid a salué la volonté de réformes du roi devenue « une référence pour beaucoup d'autres pays ».


    Les jeunes restent méfiants

    Le nouveau texte renforce les pouvoirs du Premier ministre et du parlement tout en préservant le prééminence politique et religieuse du monarque, et prévoit des réformes renforçant l'Etat de droit. Selon ce texte, le Premier ministre, issu du parti vainqueur aux élections, aura la possibilité de dissoudre la chambre des représentants, ce qui était du seul attribut du roi avant le projet de réformes. « Ce n'est pas tant le texte qui importe mais bien son application. Le changement profond résidera dans le comportement politique des élites marocaines bien plus que dans des dispositions inscrites dans la Constitution » a cependant tempéré la politologue Khadija Mohsen-Finan, spécialiste du Maghreb. Cette réforme « paraissait enviable dans un monde arabe immobile, mais est aujourd'hui bien en deçà des exigences d'une rue qui a compris que les libertés et l'Etat de droit s'arrachent dans une négociation entre une société civil et un pouvoir qui peine à donner un souffle nouveau à un mode de gouvernance vieilli et décalé dans le contexte arabe. »

    De fait, le Mouvement des jeunes contestataires du 20 février n'a pas tardé à contester ce résultat, appelant à poursuivre la mobilisation, en manifestant ce dimanche. « C'est un référendum illégal car il a été marqué par des violations massives du principe démocratique. Les autorités ont profité des conditions sociales des gens et les ont forcés à aller voter pour le ''oui'' », a déclaré Najib Chaouki, un membre du mouvement. Sur Facebook, une jeune Marocaine a commenté ainsi l'annonce des résultats : « J'ai gardé sur moi le papier bleu du ''non'', si c'est un nul que l'on a en chef du gouvernement, j'irai déposer ce ''non'' devant le Parlement, avec mention ''je me suis trompée''! » « Cette opinion illustre bien la position de, j'en suis sûr, beaucoup de partisans du oui » a commenté un utilisateur marocain sur Twitter.


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