• Mélenchon dénonce l'"escroquerie" du front républicain

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    Mélenchon dénonce l'"escroquerie"

    du front républicain

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2013-06-24T17:52:26+02:00" itemprop="datePublished">24.06.2013 à 17h52</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-06-24T18:02:18+02:00" itemprop="dateModified">24.06.2013 à 18h02</time>

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    <figure class="illustration_haut"> Le coprésident du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, le 2 juin à Perpignan. </figure>

    Le débat continue autour du front républicain, lundi 24 juin, au lendemain du deuxième tour de la législative partielle à Villeneuve-sur-Lot qui a vu le score du candidat FN monter jusqu'à 46,24 %. Face à ce score élevé, certaines voix s'élèvent pour dénoncer l'inefficacité de la stratégie qui consiste à appeler les électeurs à voter non pas pour un candidat, mais contre celui du Front national.

    Avec 53,76 % des voix pour Jean-Louis Costes (UMP) contre 46,24 % pour Etienne Bousquet-Cassagne (FN), "on a l'impression de voir les résultats d'un duel classique droite-gauche", fait remarquer Yves-Marie Cann, de l'institut de sondages CSA.

    Lire : L'UMP remet en question l'efficacité du front républicain face au FN

    Il y a quelques années encore, le Front national stagnait entre les deux tours même en cas de duel, comme Jean-Marie Le Pen qui avait plafonné à 18 % face à Jacques Chirac à la présidentielle de 2002. A l'époque, les candidats Front national "avaient zéro réserve de voix pour le second tour", remarque un autre politologue, Emmanuel Rivière (TNS Sofres). 

    Or, dimanche, M. Bousquet-Cassagne a progressé de 7 095 voix entre les deux tours. Et ce, malgré l'appel du premier secrétaire du PS, Harlem Désir, à faire "barrage au candidat du Front national" après l'élimination du candidat socialiste au premier tour, un discours repris par François Hollande et Jean-Marc Ayrault.

     "ESCROQUERIE" ET "TRAQUENARD"

    Dès l'annonce des résultats, dimanche soir, la présidente du Front national a affirmé que "le soi-disant 'front républicain' [était] mort". Marine Le Pen a estimé que la "progression spectaculaire entre les deux tours" du candidat de son parti "montre que l'UMPS n'arrive plus à mobiliser son électorat pour empêcher le Front national de gagner des suffrages".

     Le coprésident du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, a quant à lui jugé, lundi, que le front républicain n'avait "aucun sens" et était une "escroquerie" qui sertobliger les gens à faire des choses qu'ils n'ont pas envie de faire". Nous sommes "sommés de voter, ou socialiste ce qui ne sert strictement à rien, puisque c'est leur politique qui fournit le terreau du Front national, ou bien pour l'UMP, qui est la copie conforme du Front national", a-t-il ajouté, considérant que cette absence de choix était un "traquenard politique permanent".

    Lire aussi : Villeneuve-sur-Lot : Cela doit nous inciter à déterminer d'urgence une stratégie collective pour combattre le FN

    Interrogé par France Info, lundi, le patron des députés UMP, Christian Jacob, a également critiqué une stratégie qui n'apportait pas "une réponse politique durable" à la montée du parti d'extrême droite, taclant au passage la politique menée par le gouvernement.

    Même le fondateur de l'UMP, Alain Juppé, a affirmé, dimanche sur BFM-TV, qu'il n'était "pas sûr" que faire ainsi barrage au FN soit "une bonne idée". "Je me demande même si ça n'alimente pas, d'une certaine manière, la propagande du Front national qui veut mettre l'UMP et le PS dans le même sac – le 'tous pourris' – pour s'en dissocier".

    Sur Twitter, l'ancienne ministre Valérie Pécresse annonçait quant à elle, dimanche, la mort du "'front républicain' des socialistes".

    Autant de critiques qui viennent appuyer la stratégie du "ni-ni" (ni FN, ni front républicain) de Jean-François Copé, pour qui le vote républicain "ne repose sur aucune réalité", le report de voix des électeurs socialistes ne suivant pas forcément les instructions du parti.

    "On peut faire l'hypothèse que beaucoup d'électeurs de gauche ont refusé de choisir entre l'UMP et le Front national", avance ainsi le politologue Brice Teinturier, donnant des arguments aux anti-front républicain.

    Rachida Dati, députée européenne UMP, jugeait elle aussi la stratégie vaine, tout en affirmant que le résultat de Villeneuve-sur-Lot devait pousser la droite à se remettre en question.

    "Les appels au front républicain ont été vains [...] car ce n'est ni un programme ni une ambition pour la France ! C'est un moyen cynique de ne pas assumer ses échecs [...]. Le FN ne serait rien si nous avions un projet crédible, audible et incarné. [...] Nous avons un travail urgent à faire à droite."

    UN "COMBAT POLITIQUE"

    Malgré tout, la stratégie de barrage garde des défenseurs. Avec en première ligne, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault qui l'a défendue, lundi, appelant l'UMP à "clarifier sa position" pour les prochaines élections municipales. Selon lui, "l'appel que le PS avait, à juste titre, lancé pour empêcher l'élection d'un député Front national a été entendu". "Il faut continuer à combattre" ce que représentent le parti d'extrême droite et ses idées, a-t-il ajouté, avant d'interroger l'UMP, qui "se proclame aujourd'hui la droite décomplexée", sur "les bornes qu'il ne faut pas franchir".

    Lire : Contre le FN, le front républicain s'impose

    Le porte-parole du Parti socialiste, David Assouline, va plus loin. Selon lui, le candidat UMP n'a gagné "qu'avec les voix de citoyens de gauche". "Sans cet appel, sans ce combat politique de la gauche, c'est le Front national qui aurait été élu ce matin et nous serions là à commenter cette victoire", a insisté M. Assouline, lundi.

    A droite, François Fillon a adopté, dès dimanche, une autre stratégie que son ancien rival Jean-François Copé. Adressant dans un communiqué, ses "félicitations chaleureuses" à Jean-Louis Costes, il a souligné que sa "victoire vient aussi récompenser le rassemblement des électeurs autour d'un socle commun de valeurs face aux extrêmes". Selon lui, "le score élevé du Front national traduit le désarroi de nombreux Français" face à la politique menée par le président François Hollande, mais est "aussi un avertissement pour l'opposition".

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