• Iran, le pasteur qui préfère la pendaison au reniement

    Le Point.fr - Publié le 01/10/2011 à 10:12 - Modifié le 03/10/2011 à 08:34

    Comme Néron sous l'Antiquité, avec les premiers martyrs chrétiens, les séides du président iranien Ahmadinejad veulent contraindre un pasteur à renier sa foi pour échapper à la peine de mort.

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    Youcef Nadarkhani, 34 ans, deux enfants, était pasteur depuis dix ans, dans la région de Gilan, à 250 kilomètres de Téhéran. Jusqu'en 2009, cet homme de Dieu, appartenant à l'Église évangélique, exerçait à peu près librement son ministère dans ce pays de 68 millions d'habitants, dont 99 % de la population est musulmane. 300 000 chrétiens vivent pourtant en Iran, dont beaucoup d'Arméniens et quelques milliers d'Iraniens de souche, comme le pasteur Nadarkhani. C'est bien là où le bât blesse.

    En 2009, le gouvernement iranien décide que tous les élèves scolarisés doivent suivre l'enseignement coranique. Y compris les enfants des familles chrétiennes. Youcef Nadarkhani se rend alors à l'école de la ville de Rasht où étaient scolarisés ses fils Daniel, neuf ans, et Yoel, sept ans, pour les en retirer en se basant sur la Constitution de la République islamique iranienne de 1979 qui reconnaît la liberté de culte à toutes les religions du Livre. Et donc aux chrétiens. En théorie du moins. Car le pasteur est arrêté le soir même par la police secrète. Il comparaît une première fois le 12 octobre 2009 devant une sorte de tribunal mi-politique, mi-confessionnel. On l'accuse d'apostasie. On lui reproche, à lui qui est chrétien, d'avoir abjuré l'islam.

    Mobilisation internationale

    Emprisonné dans la ville de Lakan, placé en cellule d'isolement pendant de longs mois, Nadarkhani est sommé de revenir à la religion du Prophète sous peine de mort, car en Iran l'apostasie est un crime puni de la peine capitale. Le pasteur a beau expliquer qu'il n'a rien renié, puisqu'il n'a jamais été musulman de sa vie, on cherche par tous les moyens à le faire plier. Y compris en lui administrant des sédatifs à haute dose pour casser sa volonté. Faute d'y parvenir, on s'attaque à sa famille. Sa femme est arrêtée, jugée sommairement, sans même l'assistance d'un avocat, et condamnée à la prison à vie, comme complice de son mari. Pourtant, même dans ce pays où les règles élémentaires des droits de l'homme sont bien souvent bafouées, il existe encore des espaces dans lesquels survit une petite flamme de justice. Ainsi, un avocat, Mohamed Ali Dadkhah, parvient en appel à faire libérer la femme du pasteur. Et pour Nadarkhani lui-même, il réussit à démonter, devant cette même cour d'appel, le principal argument de l'accusation consistant à dire que jusqu'à l'âge de 15 ans le pasteur était musulman, alors qu'il n'a, en réalité, jamais été un fidèle de l'islam.

    Mais la République islamique et ses ayatollahs ne baissent pas les bras si facilement : les autorités religieuses font appel du jugement devant la troisième chambre de la Cour suprême de Qum. Le verdict rendu le 25 septembre dernier par cette instance est un modèle de casuistique et de mauvaise foi : certes, énonce-t-il, on ne peut reprocher à Youcef Nadarkhani d'avoir été musulman avant d'être chrétien, et sur ce point, nous acceptons les arguments de la défense. Mais ses parents étant musulmans, il était tenu de revenir à la religion de ses ancêtres. Il n'est donc pas coupable "d'apostasie simple, mais - audacieux néologisme - d'apostasie nationale". Et comme tel, il doit être condamné à mort, sauf si dans les trois jours il acceptait d'abjurer sa foi chrétienne.

    Les trois jours sont écoulés, et voilà pourquoi, pour sauver Youcef Nadarkhani d'une pendaison qui peut intervenir à tout moment, il est urgent que la communauté internationale se mobilise pour le pasteur iranien, comme viennent de le faire la France, par une déclaration du porte-parole du Quai d'Orsay, mais aussi et surtout David Cameron et Barack Obama. Il est vrai que ses conseillers ont fait valoir au président américain que, né lui-même d'une famille musulmane d'Indonésie, il pourrait, s'il était iranien, être accusé d'"apostasie nationale" !


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  • Amanda Knox va capitaliser sur sa célébrité 

    Par Richard Heuzé Mis à jour <time class="updated" datetime="04-10-2011T22:07:00+02:00;">le 04/10/2011 à 22:07 | publié <time datetime="04-10-2011T21:53:00+02:00;" pubdate="">le 04/10/2011 à 21:53 </time> </time>

    Amanda Knox embarquait pour Londres, mardi, de l'aéroport Léonard-de-Vinci, à Rome.
    Amanda Knox embarquait pour Londres, mardi, de l'aéroport Léonard-de-Vinci, à Rome. Crédits photo : ANSA/REUTERS

    À peine acquittée en appel du meurtre de sa colocataire, la jeune Américaine est attendue dans son pays comme une héroïne à laquelle sont promis de mirifiques contrats. 

    «Amanda est libre de faire fortune», titrait mardi le Daily Mail de Londres, après le verdict d'acquittement qui a permis à la jeune Américaine Amanda Knox et à son ex-compagnon italien Raffaele Sollecito de recouvrer la liberté après 1 448 jours d'emprisonnement.

    À peine libérée, Amanda a pris mardi matin un vol de ligne pour gagner Londres, d'où elle devait aussitôt repartir pour Seattle, sa ville natale. Encore marquée par la tension des derniers jours, ayant perdu le sourire qui lui a valu le surnom de «tête d'ange», la jeune femme s'est engouffrée en dernier dans l'avion, sous forte escorte policière. Dans une lettre envoyée avant son départ, elle a remercié les Italiens qui l'ont soutenue tout au long de ces quatre années «d'injuste détention» et l'ont «toujours cru innocente» du meurtre de sa colocataire britannique Meredith Kercher, retrouvée violée et égorgée à 21 ans dans sa chambre de Pérouse le 1er novembre 2007. À ses avocats, elle a dit se réjouir que «le cauchemar prenne fin: je ne suis pas une perverse, une mangeuse d'hommes, la Sharon Stone de Basic Instinct. J'ai supporté l'insupportable. J'ai souffert de ne pas être crue. Je veux reconquérir ma joie de vivre.»

    Aux États-Unis, une vie nouvelle attend «l'héroïne» tirée des griffes de la justice italienne. Des contrats d'interviews exclusives à un million de dollars auraient déjà été signés par ses parents. Ainsi qu'un projet de livre, un scénario pour la télévision et un script de film. L'Amérique a vibré à son procès, retransmis par les télévisions. Les «Amanda Clubs» ont essaimé. À Seattle, des dizaines de parents et d'amis réunis ont applaudi à tout rompre quand les télévisions locales ont retransmis le verdict en direct. De Washington, le département d'État a fait parvenir ses remerciements à la justice italienne pour sa «considération» dans cette affaire.

    «La victime oubliée» 

    La presse britannique, elle, rend hommage à Meredith Kercher, «la victime oubliée». Les Kercher, venus à Pérouse, ont commenté le verdict avec dignité. Stéphanie et Lyle, sa sœur et son frère, ont déclaré «croire en la justice italienne» et «respecter la sentence». Mais sans pouvoir accorder leur pardon tant que tous les coupables n'auront pas été condamnés. David Cameron, le premier ministre, leur a adressé un message de soutien.

    L'accusation parle d'un «déni de justice» et compte se pourvoir en cassation. «Jamais la justice n'avait subi une telle pression médiatique. On ne peut plus aller de l'avant ainsi», affirme Manuela Comodi, l'une des deux substituts. Elle se déclare convaincue que «deux assassins ont été remis en liberté».

    En cassation, il faudra reprendre les preuves produites aux deux procès et si possible identifier les complices du seul condamné dans cette singulière affaire, l'Ivoirien Rudy Hermann Guede, qui purge seize ans de prison. Les magistrats restent convaincus que le meurtre a été commis «en réunion».

    LIRE AUSSI:

    » Amanda Knox et son amant acquittés


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  • Le calvaire de la jeune Zainab, une histoire qui terrorise les Syriennes

     
    Zainab al-Hosni avait 18 ans. Selon Amnesty International, elle a été retrouvée décapitée, démembrée et la peau arrachée après avoir été détenue par les forces de sécurité syriennes. Elle serait la première femme tuée en détention depuis le début du mouvement de contestation qui agite le pays depuis le 15 mars. L'une de nos Observatrices à Homs, la ville où vivait la jeune femme, nous raconte comment cette histoire sordide a bouleversé les habitantes et révolté les manifestants.
     
     
    D'après Amnesty International, qui a pu joindre des personnes proches de la victime, Zainab al-Hosni a été enlevée en juillet dernier par des hommes soupçonnés de faire partie des forces de sécurité syriennes. L’objectif était de faire pression sur un de ses frères Mohammed, un opposant au régime de Bachar al-Assad, afin qu’il se rende aux autorités. Toujours selon l’organisation, le frère de Zainab a finalement été arrêté quelques jours plus tard et serait lui aussi mort en détention. Il y a deux semaines quand, à la demande des autorités, ses parents sont venus récupérer le corps de leur fils à la morgue, les forces de sécurité syriennes leur ont également rendu le corps mutilé de leur fille. Ils l’ont enterrée le 17 septembre.
     
     
    Les funérailles de Zainab al-Hosni. Vidéo postée sur YouTube par SHANSNN.
     
    Depuis, des images présentées comme celles du corps de Zainab ont circulé sur Internet et provoqué la colère des manifestants anti-régime qui ont donné à la jeune femme le surnom de "la fleur de la Syrie" (étant donnée la violence de ces images, FRANCE 24 a décidé de ne pas les diffuser).
     
     
     Sur cette vidéo, un homme qui se présente comme un autre frère de Zainab explique les circonstances du calvaire de sa sœur.
     
    Selon Amnesty International, au total 103 personnes sont décédées en détention depuis le début de la contestation.
     
     
    Contributeurs

    "Je ne sortirai probablement plus du tout"

    Mona (pseudonyme) est une de nos Observatrices à Homs.
     
    J’ai entendu parler du meurtre de Zainab pour la première fois la semaine dernière. Au début, les gens pensaient que ce n’était qu’une rumeur mais, ensuite, on a vu les images des funérailles ainsi que les vidéos de son corps mutilé. J’ai été très choquée. J’ai mis plus d’une heure à me remettre de ce que j’avais vu. Ce qu’ils lui ont fait est absolument inhumain. Nous savions que des femmes se faisaient violer mais nous ne pouvions pas imaginer que les forces de sécurité aillent aussi loin dans la cruauté,  qu’ils puissent détruire un corps à ce point.
     
    Pourtant, sa mort n’a en rien démotivé les manifestants. Les hommes sont plus en colère que jamais. Mais pour les femmes, c’est terriblement décourageant.
     
    Des corps mutilés nous en avions déjà vus, mais jamais ceux d’une femme. La plupart des familles ne laisseront plus les filles sortir de leur maison par peur qu’elles ne se fassent kidnapper. Personnellement, je reste chez moi depuis quatre mois. Je ne vais plus à l’université. Je ne sors qu’en voiture, jamais à pied. Mais maintenant, je m’attends au pire – je ne sortirai probablement plus du tout. 
     
    Nous entendons tellement d’histoires sordides de filles enlevées et violées. Certaines sont gardées en détention, d’autres renvoyées à leur famille. On dit qu’ils ciblent certaines femmes pour punir leur frère ou leur père d’avoir manifesté ou même pour punir tout le voisinage. Ils savent que le quartier aura du mal à s’en remettre. C’est leur façon à eux de nous faire peur."
     

    "Nous nous sommes organisés pour surveiller les femmes quand elles vont dans le centre-ville"

    Freesyria (pseudonyme) est un activiste qui vit à Homs.  
     
    À Homs, les gens ont peur. Nous avons demandé aux femmes de ne sortir qu’accompagnées et jamais la nuit. Nous nous sommes organisés pour que certains d’entre nous les surveillent quand elles vont dans le centre-ville la journée. Ces derniers mois, certains manifestants ont acheté des armes. Si les services de renseignement s’attaquaient de nouveau aux femmes, nous serions prêts à répliquer. Malgré la peur, nous continuerons à manifester."
     
     
    Billet écrit avec la collaboration de Gaëlle Faure, journaliste à FRANCE 24.

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  • TRIBUNE DE GENEVE   lien

    28 septembre 2011

    Stéphane Guillon: rebelle sans risque

    J’aime bien Stéphane Guillon. J’apprécie son écriture, son côté fouteur de merde, et j’aime aussi quand il parle de lui autrement, dans sa vérité personnelle. Je ne dis pas que tout de lui m’amuse, mais quand-même pas mal.

    stephane-guillon.jpgMais il semble qu’il entre peu à peu dans le système auto-publicitaire. Faire parler de soi à n’importe quel prix pour rester à la une et en faire son petit business. Quitte à ne pas être drôle et à niquer les français sans grand risque. Et à plonger dans une détestable manière qui fait identifier un politicien avec l’Etat.

    Les faits: il s’est marié le 24 septembre et a refusé de le faire sous le portrait de Nicolas Sarkozy. Il a donc changé ce portrait et l’a remplacé par celui de François Hollande. Ce n’est pas très grave: il n’a pas mis le feu à la mairie. Mais c’est quand-même assez anti-démocratique. Si chacun se met à faire ce qu’il veut de la démocratie, bonjour les dégâts.

    La photo du président en exercice posée dans les mairies est une tradition en France. Un président représente les institutions de la République. Il en est le garant. Afficher son portrait n’est donc pas faire allégeance à un parti politique ou à un homme en particulier. C’est mettre en avant une fonction, fonction plébiscitée par le peuple lors d’élections libres.

    Dans cette perspective, ôter le portrait du président en exercice est un acte anti-démocratique. Le remplacer par celui d’une personne qui ne représente rien à l’heure actuelle au niveau national est ridicule. C’est aussi un irrespect de la démocratie. Un peu comme chier sur le drapeau. Localement, ce n’est pas grave de chier sur un drapeau, sauf l’odeur. Mais symboliquement c’est très violent. J’imagine qu’un individu qui en arriverait à cela devrait être dans un état de rupture profonde avec son pays. Mais ici c’est juste de la pub que se fait un bobo riche, qui se donne le droit de délégitimer un président en exercice. Pour faire parler de lui. Quelle insignifiance. Pas mieux que Sarko: faire parler de soi à n’importe quel prix.

    Il aurait aussi bien pu attendre 2012 pour se marier. Ou aller convoler en Corée du Nord et remplacer le portrait du dictateur par celui d’un opposant. Je ne pense pas qu’il puisse faire preuve d’un tel courage. Côté courage, les cas où il pourrait en faire preuve ne manquent pourtant pas. Un seul exemple, qui aurait l’avantage de montrer une certaine cohérence: il pourrait brûler publiquement la Constitution. Car en décrochant le portrait du président en exercice c’est un peu ce qu’il a fait.

    Changer un portrait de président cela donne un petit air de rebelle pour pas cher. Il ne risque pas grand chose. Et pourtant. Je ne sais s’il y a une loi sur l’affichage du portrait du président, ou si c’est seulement une tradition. Si c’est une loi cela pourrait lui valoir une amende, ou mieux: une invalidation de son mariage puisque la représentation picturale du président n’est pas la bonne.

    Il a le droit de détester Nicolas Sarkozy. Mais il confond la personne et la fonction, et ramène le respect de la démocratie à une affaire de goût personnel. On ne fait pas d’une mairie une annexe de scène de théâtre à des fin de pub personnelle.

    Et dire qu’il jouait la victime de la censure. Bon, voilà une raison de ne plus écouter les chroniques de Stéphane Guillon. Je l’aimais pourtant bien. Je m’en remettrai.


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  • Couple enterré vivant : 30 ans de réclusion pour les accusés

    Par Flore Galaud Publié <time datetime="29-09-2011T20:05:00+02:00;" pubdate="">le 29/09/2011 à 20:05 </time>

    Claude Juillet et Christophe Rayé ont été condamnés jeudi pour le meurtre sordide de deux homosexuels, retrouvés ensevelis en 2009 près de la Loire.

    Un verdict en-deçà des réquisitions de l'avocat général.   La cour d'assises du Cher a condamné jeudi à 30 ans de réclusion criminelle les deux hommes jugés pour le meurtre d'un couple d'homosexuels, qui avaient été enlevés et enterrés vivants en mars 2009 à La Charité-sur-Loire. Claude Juillet, 55 ans, et Christophe Rayé, 39 ans, étaient accusés d'avoir séquestré puis tué Guy Bordenave et Luc Amblard, des producteurs de spectacles qui résidaient à Couy, à quelques kilomètres de Bourges. Les deux hommes sont restés impassibles à l'énoncé du verdict, tandis que les familles des victimes se sont dites «soulagées» qu'ils écopent de la même peine.  

    L'avocat général, Lucile Jaillon-Bru, avait requis la veille la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans contre Claude Juillet, qui a toujours reconnu les faits, expliquant avoir tué le couple parce qu'il les soupçonnait de faire obstacle à sa relation avec Marie-Laure Bordenave, la sœur de Guy. Mais contre son complice Christophe Rayé, qu'elle a qualifié de «chien fou» et de «suiveur», la magistrate avait requis 30 ans de prison, dont 20 ans de sûreté. Cet ancien cariste a toujours reconnu la séquestration mais nie avoir participé à l'ensevelissement des victimes.

    Jeudi matin, lors des plaidoiries de la défense, l'avocate de Claude Juillet, Karine Berthon, a reconnu que le mobile avancé par son client pouvait paraître «invraisemblable». «On ne comprend pas qu'on puisse passer à un acte aussi cruel pour un tel mobile», a-t-elle admis. «Le mobile, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, est passionnel (...). Le crime, il n'est pas crapuleux, il n'est pas homophobe, le crime il est passionnel», a martelé l'avocate. Selon elle, il faut essayer de se mettre dans l'état d'esprit de son client, qui souffre de «troubles paranoïaques», pour comprendre.

    Enterrés, face à face

    L'avocat de Christophe Rayé, Me Jean-Michel Fleurier, a pour sa part estimé qu'il subsistait encore, après quatre jours d'audience, de nombreuses «zones d'ombre» dans ce dossier. Non seulement «aucune preuve matérielle» n'a pu montrer que son client avait participé à l'ensevelissement mais, selon lui, Christophe Rayé, ami de Claude Juillet et comme lui chômeur au moment des faits, s'est laissé entraîner à séquestrer le couple simplement «parce qu'il espérait récupérer quelques billets».

    Selon les faits exposés au cours du procès, le duo diabolique avait soigneusement préparé le meurtre, creusant cinq jours avant les faits une fosse dans une forêt en lisière de la Loire. Dans la soirée du 8 mars 2009, Claude Juillet et Christophe Rayé s'étaient rendus au domicile de Luc Amblard, 56 ans, et de son compagnon Guy Bordenave, 39 ans. «Les deux victimes ont été attachées, l'une a été frappée avec un fusil. La maison a été fouillée, des cartes bancaires qui ont ensuite été utilisées et des ordinateurs portables ont été volés. Puis les deux victimes ont été emmenées, en fourgon, vers 5 heures du matin», a expliqué le procureur.

    Bâillonnées avec du scotch large, les mains attachées avec des liens en plastique, les deux victimes, menacées par un fusil, ont ensuite été contraintes à descendre dans la fosse, où ils ont été assis l'un en face de l'autre. Avant d'être enterrés vivant. Lors de ses auditions, Claude Juillet a expliqué ne pas avoir utilisé le fusil pour tuer le couple «afin de ne pas faire de bruit».

    Jeudi, les deux avocats de l'accusation ont tenu à rendre hommage à la «dignité» des dix parties civiles, dont l'ex-compagne de Claude Juillet, Marie-Laure Bordenave. Cette dernière a assuré au cours du procès n'avoir jamais repéré la «moindre tension» entre son compagnon et le couple Amblard-Bordenave, dont elle était très proche. En 2008, après avoir partagé le même toit pendant plusieurs années, Marie-Laure Bordenave lui avait demandé d'aller vivre ailleurs et de chercher un travail. Mais ils avaient continué à se fréquenter. Jusqu'au double meurtre.

     
    MARIALIS:
    Jusqu'où descendra t-on dans l'horreur gratuite? Que peut faire la justice face à de telles monstruosités?Nous sommes dans une autre dimension où tuer n'est rien, où la vie d'un homme est passée en perte et profit...

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