Acapulco (Mexique) (AFP) - Quasiment tous les touristes, soit 40.000 personnes, bloqués à Acapulco
depuis une semaine par les intempéries qui ont fait 101 morts, ont pu quitter la cité balnéaire du sud
du Mexique après la réouverture partielle vendredi de l'autoroute la reliant à Mexico.
"Le nombre de morts provoqués par le phénomène météorologique est passé de 99 à 101", a
déclaré le ministre de l'Intérieur Miguel Ángel Osorio Chong lors d'une conférence de presse à
Acapulco vendredi soir, ajoutant que le bilan pourrait encore augmenter.
Les tempêtes, qui ont frappé le Mexique simultanément sur ses côtes du Pacifique et de l'Atlantique
, ont fait plus de 200.000 sinistrés et de 58.500 déplacés, tandis qu'on est sans nouvelles depuis
jeudi soir d'un hélicoptère de la police fédérale opérant dans les zones montagneuses du Sud.
L'Etat le plus touché par le cyclone, est celui de Guerrero dans le sud, et surtout Acapulco, où
quelque 40.000 touristes, mexicains pour la plupart, étaient restés bloqués.
Quelque 27.000 touristes avaient déjà été évacués d'Acapulco par avion depuis mardi sur des
vols spéciaux de l'Armée de l'air et des vols commerciaux.
"La circulation reprend sur l'autoroute Acapulco-Mexico", avait annoncé le ministère des
Transports sur son compte Twitter vendredi peu avant 12H00 locales (17H00 GMT). Les
autorités ont cependant précisé que certains tronçons ne comportaient qu'une voie, et que
la durée des trajets serait deux fois plus longue.
Après l'annonce de la réouverture de cette route, des centaines de voitures et 265 autocars
gratuits, mis à disposition par le gouvernement, ont emprunté vendredi cette voie avec
9.993 passagers à bord, a indiqué le secrétaire des Communications et des Transports
Gerardo Ruiz.
Les vols des lignes commerciales gratuites ont été suspendus vendredi, mais ceux de
l'Armée de l'air ont été maintenus jusqu'à dimanche, date à laquelle l'aéroport d'Acapulco
devrait assurer à nouveau un trafic normal.
L'événement le plus tragique de la catastrophe climatique qui touche le Mexique depuis
près d'une semaine a été un glissement de terrain meurtrier survenu lundi dans le village
montagneux de La Pintada, dans l'Etat de Guerrero (sud) où l'on compte officiellement 68
disparus.
Recherches à coups de pioche et de pelles
A Guerrero, les secouristes poursuivaient leurs recherches, munis de pioches et de pelles,
pour tenter de retrouver les 68 personnes disparues après la gigantesque coulée de boue
qui a déferlé sur La Pintada, petite communauté où vivaient quelque 400 personnes, et où
les militaires ont indiqué n'avoir trouvé pour l'instant que deux corps.
"Je vois beaucoup de morts, c'est tout. Beaucoup de membres de ma famille sont morts, ils
sont sous la boue et on ne peut rien faire, rien", expliquait à l'AFP Diego Zeron, un agriculteur.
Le ministère de la Défense a confirmé par ailleurs à l'AFP que l'armée était à la recherche
d'un hélicoptère de la police fédérale dont on est sans nouvelles depuis jeudi soir.
L'ouragan tropical Manuel, qui avait atteint jeudi la côte nord-ouest du Mexique, avant de
se transformer en tempête s'est presque dissipé vendredi, se soldant toutefois par un lourd
bilan : trois morts et environ 100.000 sinistrés, en particulier dans l'État de Sinaloa. Le
phénomène qui subsistait dans l'État voisin du Chihuahua se dissipe progressivement.
De l'autre côté, dans le Golfe du Mexique, où persistait une zone de basse pression, les
probabilités d'un nouveau cyclone ont faibli passant de 70 à 30%.
A New-York, les Nations unies ont annoncé dans un communiqué qu'elles se tenaient prêtes
à faciliter "les initiatives visant à répondre aux besoins humanitaires et à mobiliser toute aide
internationale".
Le vice-président américain Joe Biden, en visite à Mexico vendredi, a proposé l'aide des
Etats-Unis, indiquant que son pays avait déjà fait parvenir un don de 250.000 dollars
(environ 184.700 euros) à la Croix Rouge mexicaine.