L'un des deux pères retranchés en haut des grues géantes des anciens chantiers navals nantais pour défendre leurs droits parentaux, celui qui était monté samedi 16 février au matin en haut de la grue grise, en est descendu à 17h.
Nicolas Moreno a levé les bras en arrivant au sol et a crié: "Pour tous les papas qui aiment leurs enfants." Pendant ce temps-là, il n'était pas encore question que l'homme retranché depuis vendredi matin dans l'autre grue descende à son tour.
"C'est une action de solidarité avec le premier papa retranché dans la première grue (pour un différend de garde d'enfant, NDLR) et en solidarité avec tous les papas qui veulent s'occuper de leurs enfants", avait expliqué ce matin la mère de Nicolas Moreno.
Cet homme de 34 ans est lui-même "privé de ses deux garçons", leur garde ayant été confiée par la justice à leur mère.
Le premier homme, qui s'est retranché vendredi matin au sommet d'une grue géante installée sur les anciens chantiers navals de Nantes, a passé la nuit sur l'engin, a-t-on appris de source policière.
"Il a passé la nuit là-haut, et il est toujours dans la grue", a informé cette source policière.
"Le dispositif de sécurité a été allégé", a-t-on ajouté, mais des forces de sécurité demeurent toujours au pied de la grue, selon la même source.
A 40m du sol
Vendredi, des négociations ont été engagées avec l'homme, privé depuis deux ans de droits de visite et aussi d'autorité parentale sur son fils à la suite d'une condamnation, pour tenter de le convaincre de descendre.
Dans la soirée, à l'aide d'une nacelle au bout de la grande échelle des pompiers, "nous lui avons présenté une requête expresse qu'il peut déposer auprès de la justice, qui peut être audiencée le 28 mars, ce qui est extrêmement rapide", a raconté le préfet à l'issue de cette démarche.
"Les magistrats se sont mobilisés, c'était la seule réponse de droit possible, mais après réflexion il est revenu avec de nouvelles demandes", a ajouté le préfet.
L'homme, ancien ingénieur informaticien, avait profité du brouillard pour s'introduire dans cette grue géante jaune haute d'une quarantaine de mètres, une des deux grues "Titan" conservées à Nantes en souvenir des anciens chantiers navals qui ont fermé à la fin des années 80.
Il a ensuite déployé une banderole blanche sur laquelle est écrit: "Benoît, (le nom de son fils, ndlr), 2 ans sans Papa".
Le GIPN et le Groupe de recherches et d'interventions en milieux dangereux (GRIMP) étaient sur place.
La grue dispose d'une grande cabine. L'homme semble, selon certains proches du dossier, être équipé pour rester longtemps, plusieurs jours au besoin.
Il appartient à l'association "SVP Papa", qui a annoncé vendredi qu'elle organiserait des actions à Nantes mercredi prochain.