• Nucléaire iranien: l'accord d'Istanbul est un pas pour rétablir la confiance


    ALERTE - Le négociateur iranien salue l'attitude positive des 5+1 dans les négociations


    ISTANBUL - Le négociateur en chef sur le nucléaire iranien Saïd Jalili a salué l'attitude positive des pays du groupe 5+1 dans les discussions sur le programme nucléaire controversé de l'Iran qui ont eu lieu samedi à Istanbul.

    M. Jalili a salué devant la presse un désir de la partie adverse pour le dialogue et la coopération, ce qui est positif.


    (©AFP / 14 avril 2012 21h29)
     
     
     
     
     
    Nucléaire iranien: l'accord d'Istanbul est un pas pour rétablir la confiance

    ISTANBUL — L'accord passé samedi à Istanbul entre l'Iran et les grandes puissances pour lancer un processus de négociations sur le programme nucléaire iranien est une petite avancée sur le long chemin qui permettra de rétablir la confiance entre Téhéran et les Occidentaux, selon des analystes.

    "Il est trop tôt pour affirmer que nous avons tourné une page", a déclaré à l'AFP Peter Crail, analyste pour l'Arms Control Association (Washington).

    "Il y a un accord qui lance un processus de négociations en vue d'aborder les questions hautement techniques, et c'est ce que nous pouvions espérer de mieux. Mais il reste encore beaucoup à faire", a-t-il ajouté.

    L'Iran et le groupe 5+1 (les cinq membres du Conseil de sécurité de l'ONU plus l'Allemagne) ont décidé de se retrouver le 23 mai à Bagdad pour fixer un cadre de négociations sur le nucléaire iranien, qualifiant de part et d'autre les discussions d'Istanbul de "positives", et notant un changement de ton mutuel.

    L'accord d'Istanbul "ne peut pas être qualifié de percée. Une éventuelle percée pourra intervenir lors de la prochaine réunion", estime Bruno Tertrais, de la Fondation pour la recherche stratégique (Paris).

    "On ne pourra parler de percée que lorsque l'Iran aura accepté les vérifications nécessaires (de son programme nucléaire). Jusque-là, ce sont seulement des discussions", a-t-il ajouté.

    Si l'Iran veut se libérer des pressions internationales, il devra accepter de faire des "pas concrets", a déclaré samedi Catherine Ashton, la chef de la diplomatie de l'Union européenne, qui mène les "5+1".

    Ce qui pourrait inclure une baisse de l'enrichissement d'uranium à 20%, qui sert selon Téhéran à produire du combustible pour un réacteur de recherche médical mais qui pourrait --s'il est poussé à 90%-- être utilisé pour la fabrication de l'arme atomique.

    L'enrichissement mené par l'Iran inquiète la communauté internationale, en particulier Israël, qui soupçonne l'Iran de vouloir fabriquer l'arme atomique, accusation rejetée par Téhéran.

    Ignorant ces soupçons, l'Iran a poursuivi son programme nucléaire, en démarrant l'enrichissement d'uranium à 20% dans le site de Fordo (150 km au sud de Téhéran), une installation construite sous une montagne, ce qui la met à l'abri d'éventuelles frappes.

    A Bagdad, les pays occidentaux pourraient également demander à l'Iran d'accepter de signer le protocole additionnel au Traité de non prolifération (TNP) qui permet des inspections poussées.

    L'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) a répété lors de son dernier rapport qu'en l'absence d'une "coopération suffisante" de l'Iran, elle est "incapable d'affirmer qu'il y a pas d'activités (nucléaires) non déclarées" en Iran.

    Mais les analystes estiment que l'Iran ne cèdera pas, s'il n'y a pas de décision de lever progressivement les sanctions qui lui ont été imposées par le Conseil de sécurité de l'ONU et les pays occidentaux.

    L'Iran a été condamné par six résolutions de l'ONU dont quatre assorties de sanctions, renforcées en 2010 par un embargo commercial, financier et pétrolier des Etats-Unis et de l'Union européenne.

    L'UE a en outre décidé d'imposer un embargo pétrolier graduel à l'Iran, et les Etats-Unis annoncent nouvelles sanctions pour la fin juin visant les exportations iraniennes de brut.

    "Un processus de désescalade est imaginable, mais seulement si des avancées mutuelles sont consenties", estime M. Tertrais.

    Un premier pas pourrait être l'engagement des 5+1 de ne pas imposer de sanctions supplémentaires à l'Iran, de geler certaines des sanctions décidées puis de lever certaines d'entre elles.

    "Mais je ne peux pas imaginer que les pays du groupe 5+1 passeront aux stades deux et trois sans réelles avancées de l'Iran", ajoute-t-il.

    Pour Mark Hibbs, du Carnegie Endowment for International Peace, "amener l'Iran et les Etats-Unis à un dialogue direct serait un plus, s'il y a la volonté politique de part et d'autre".

    Mais il rappelle que l'hostilité entre Téhéran et Washington reste grande, comme l'a montré le refus de la délégation iranienne d'avoir une rencontre bilatérale avec les Etats-Unis, lors de la réunion d'Istanbul.


    Tags Tags : , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :