• Obama et Hollande d'accord pour défendre la croissance au G8

    - Publié le 18/05/2012 à 21:12 - Modifié le 18/05/2012 à 21:13

     

    WASHINGTON (Reuters) - Pour son baptême du feu sur la scène mondiale, trois jours seulement après son investiture, François Hollande a abordé avec Barack Obama, vendredi à la Maison blanche, les sujets clés de la croissance et de l'Afghanistan.

    Assis côte à côte dans le bureau ovale sous un portrait de George Washington, les deux dirigeants ont fait assaut d'humour et d'amabilités. Ils ont surtout salué leurs convergences de vues sur l'importance de mettre l'accent sur la croissance dans le monde, à quelques heures de l'ouverture du G8 de Camp David.

    "C'est la première fois que nous nous rencontrons, il y en aura beaucoup d'autres", a dit François Hollande lors d'une déclaration commune à l'issue d'une heure et demie d'entretien.

    "Nous sommes dans un lien profond qui fait qu'entre la France et les Etats-Unis, il y a des causes partagées: la liberté, la démocratie, l'histoire et la culture", a-t-il ajouté. "Quand la France et les Etats-Unis sont d'accord, le monde peut avancer".

    François Hollande était accompagné des nouveaux ministres de l'Economie et des Affaires étrangères Pierre Moscovici et Laurent Fabius.

    Côté américain, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, qui avait revêtu pour l'occasion un ensemble d'une marque de luxe française, devait recevoir François Hollande à déjeuner à la résidence de Blair house, voisine de la Maison blanche.

    Soucieux de trouver des consensus alors qu'il est déjà en campagne électorale avant les élections de novembre, Barack Obama a approuvé.

    "Le G8 va parler des moyens de stimuler la croissance", a-t-il dit. A quoi François Hollande a ajouté que la croissance devait être "une priorité".

    Les deux hommes se sont également prononcés pour le maintien de la Grèce dans la zone euro.

    VOLONTE DE CONSENSUS

    Sur l'Afghanistan, sujet majeur du sommet de l'Otan de Chicago dimanche et lundi, ont également marqué une volonté de consensus.

    "Nous sommes tombés d'accord pour respecter nos engagements pour aider l'Afghanistan", a dit Barack Obama. "La mission est appelée à évoluer, ce n'est pas une mission de combat mais de soutien".

    François Hollande a pour sa part laissé la porte ouverte à une coopération au-delà du retrait des troupes combattantes qu'il souhaite pour la fin de l'année.

    "J'ai rappelé au président Obama l'engagement que j'avais pris devant le peuple français le retrait des troupes combattantes d'ici la fin de l'année 2012", a-t-il dit. "J'ai également précisé qu'il y a toujours un soutien en Afghanistan d'une autre nature, d'autre autre forme, mais qui se situerait en bonne intelligence avec nos alliés et dans le processus qui est aujourd'hui en cours dans ce que l'on appelle la Fias".

    "C'est-à-dire que nous pourrons respecter notre engagement tout en l'appuyant différemment en Afghanistan", a-t-il ajouté.

    Visiblement détendus, les deux hommes ont plaisanté, le président américain rappelant que François Hollande avait réalisé une étude sur l'économie des fast food lors d'un long séjour aux Etats-Unis en 1974 et le fait qu'il aimait se déplacer en scooter, ce qui lui sera désormais difficile pour des raisons de sécurité.

    A la fin de l'entretien, Barack Obama a déclaré que les hamburgers se mariaient bien avec les frites - "French fries" en anglais. "No declaration en French fries", a commenté François Hollande en anglais.

    Un conseiller du président français a souligné les convergences entre les deux hommes.

    "Sur le plan humain, on les a sentis très en phase, car ils ont le même style, ils mettent tout sur la table de façon directe. Le contact humain est très bien passé tout de suite", a-t-il dit.

    Elizabeth Pineau à Washington, édité par Gérard Bon


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