• Obama exprime ses vœux pour le nouvel an iranien

    Monde Aujourd'hui à 15h46

    Obama exprime ses vœux pour le nouvel an iranien

    Barack Obama, le 16 mars 2012 à Atlanta (Géorgie).

    Barack Obama, le 16 mars 2012 à Atlanta (Géorgie). (Photo Brendan Smialowski. AFP)

    Le président américain dénonce l'isolement imposé par les dirigeants de la République islamique à ses ressortissants et prône un rapprochement.

     

    Barack Obama a dénoncé ce mardi le «rideau de fer électronique» imposé par l'Iran à ses ressortissants, citant l'Internet parmi les éléments de rapprochement entre Américains et Iraniens, deux peuples qui n'ont «aucune raison» d'être divisés selon lui.

    «Il n'y a aucune raison que les Etats-Unis et l'Iran soient divisés. Ici aux Etats-Unis, les Américains d'origine iranienne prospèrent et contribuent énormément à notre culture», a affirmé Barack Obama dans une vidéo diffusée mardi à l'occasion du nouvel an persan.

    «Cette année, une production iranienne, Une séparation, a remporté la récompense la plus prestigieuse pour un film étranger» aux oscars, a rappelé le Président. «Nos marines ont lutté contre le danger de la piraterie, et des marins américains ont même secouru des Iraniens qui avaient été pris en otage.»

    «Et avec Facebook et Twitter, des téléphones portables et l'Internet, nos ressortissants utilisent les mêmes moyens pour se parler et enrichir nos vies», a encore souligné Barack Obama, critiquant les restrictions imposées aux libertés en Iran, en particulier les entraves à l'accès à l'Internet, qu'il a qualifiées de «rideau de fer électronique».

    «De plus en plus, les Iraniens se voient privés de leurs libertés fondamentales d'accéder aux informations qu'ils souhaitent. Le gouvernement iranien brouille les signaux des satellites pour empêcher la diffusion des émissions de radio et de télévision», a remarqué le Président.

    La république islamique «censure l'Internet pour contrôler ce que les Iraniens peuvent voir et dire. Le régime surveille les ordinateurs et les téléphones portables dans le seul but de protéger son propre pouvoir», a-t-il ajouté.

    Diffusion de logiciels

    Au moment où l'Iran est soumis à des sanctions économiques renforcées de la communauté internationale en raison de son programme nucléaire controversé, soupçonné d'être à visée militaire, Barack Obama a évoqué mardi, sans entrer dans les détails, «de nouvelles règles pour faciliter la fourniture de programmes informatiques et de services par des sociétés américaines en Iran, pour que les Iraniens puissent utiliser l'Internet plus facilement».

    Le département du Trésor a ensuite diffusé une liste des programmes gratuits dont la diffusion est admissible en Iran au terme de dérogations déjà appliquées, en particulier les logiciels de communication tels que Yahoo Messenger et Google Talk, des services de stockage de données en ligne, ou des lecteurs de documents comme Acrobat.

    En allusion aux révoltes qui se sont produites dans le monde arabo-musulman depuis début 2011, et dont le développement avait été en partie attribué à l'utilisation des réseaux sociaux sur Internet, le président américain a affirmé que, «dans l'année écoulée, nous avons à nouveau appris que réprimer des idées ne parvient jamais à les faire disparaître».

    «Le gouvernement iranien a la responsabilité de respecter ces droits (d'accès à l'information), comme il a la responsabilité de respecter ses obligations dans le domaine de son programme nucléaire», a noté le président américain, qui a aussi réaffirmé que, «si le gouvernement iranien suit un chemin responsable, il sera à nouveau accueilli au sein de la communauté internationale».

    «Pour le peuple iranien, cette fête (du nouvel an) intervient à un moment de tension continuelle entre nos deux pays. Mais au moment où les gens retrouvent leurs familles [...] nous nous rappelons que nous partageons une appartenance commune à l'humanité», a affirmé Barack Obama, qui a prononcé chaque année depuis son arrivée au pouvoir début 2009 une allocution à l'occasion de cette fête.

    Cette année-là, il avait pris l'initiative historique de s'adresser directement aux dirigeants iraniens, à qui il avait offert de surmonter trente années de relations hostiles.

    Mais le ton avait déjà changé en 2010, après la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad à la mi-2009, suivie de la répression de manifestants criant à la fraude. M. Obama avait constaté que Téhéran avait «choisi de s'isoler».

    Et, en 2011, Barack Obama avait fustigé le régime de Téhéran, affirmant que la répression de l'opposition témoignait de sa «peur».

    Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, s'adresse à la Nation le 20 mars 2012. (Photo AFP)

    Khamenei promet de riposter à toute attaque

    En Iran, le guide suprême, Ali Khamenei, a de son côté adressé un message de fermeté lors du discours qu'il prononçait pour le nouvel an. L'ayatollah a averti que son pays riposterait à toute attaque lancée par Israël ou les Etats-Unis, renforçant les tensions avec les Occidentaux autour du programme nucléaire controversé de Téhéran.

    «Nous avons dit que nous n'avons pas d'armes atomiques et que nous n'en construirons pas. Mais s'il y a une attaque de l'ennemi, que ce soit les Etats-Unis ou le régime sioniste, nous les attaquerons de la même façon», a-t-il dit dans un discours à l'occasion de la nouvelle année iranienne diffusé en direct par la télévision.

    Ali Khamenei, qui s'exprimait de la ville de Mashhad (ouest), a indiqué que l'Iran avait le droit divin de répondre s'il était attaqué.

    «Le Coran stipule que, si un ennemi vous attaque en premier, l'ennemi sera certainement battu», a-t-il indiqué.

    «C'est la loi de Dieu. Nous ne pensons pas aux attaques et aux agressions, mais nous sommes attachés à l'existence et à l'identité de la République islamique.»

    Simulation alarmante

    Face à la perspective d'une possible attaque israélienne sur l'Iran, une simulation réalisée par les Etats-Unis pour évaluer leurs conséquences a prédit qu'elles entraîneraient l'élargissement du conflit à toute la région et l'entrée en guerre des Américains, rapporte ce mardi le New York Times.

    Cette simulation visait à imaginer la réaction possible des Iraniens au cas où Israël attaquerait leurs sites nucléaires, souligne le quotidien, qui cite des responsables américains s'exprimant anonymement. Selon cet exercice, qui a duré deux semaines, les Etats-Unis pourraient ainsi être entraînés dans le conflit après des frappes de missiles iraniens sur un navire américain dans le Golfe.

    «Quand l'exercice s'est achevé plus tôt au cours du mois, selon ces responsables, le général (James) Mattis [qui commande les forces américaines au Moyen Orient, dans le Golfe et en Asie du Sud-Est, ndlr] a assuré à ses assistants qu'une frappe israélienne préventive aurait des conséquences terribles pour la région et pour les forces américaines qui y sont stationnées», selon le New York Times.

    «Au sein de la communauté du renseignement [...], il y a des analystes expérimentés qui pensent que les dirigeants iraniens ne seraient en fin de compte pas très différents de ce qu'ils sont aujourd'hui s'ils possédaient la bombe atomique», assure quant à lui mardi le spécialiste des questions de défense et de sécurité du Washington Post.

    «Un Iran doté de la bombe ne serait sans doute pas aussi dangereux que ce que beaucoup de gens pensent et une guerre pour empêcher Téhéran de l'acquérir serait beaucoup plus coûteuse et bien moins efficace que ce que beaucoup supposent», assure ainsi Paul Pillar, un ancien analyste de la CIA aujourd'hui professeur à l'université de Georgetown à Washington, cité dans le Post.

    (AFP)


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