Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a estimé mardi que les cent premiers jours de la présidence Hollande avaient été dominés par une "certaine forme de haine antisarkozyste... comment faire pour tout défaire". Interrogé sur Europe 1, le très probable candidat à la présidence de l'UMP en novembre a poursuivi : "sur le plan de l'état d'esprit, c'est vraiment le conservatisme : on refuse toute réforme importante, on en annonce aucune, et on reporte celles qui sont nécessaires dans tous les domaines", a-t-il ajouté.
Le secrétaire général de l'UMP a déploré l'absence d'une "stratégie économique : aucune mesure pour renforcer la compétitivité des entreprises, relocaliser les activités en France. C'est tout l'inverse : on augmente les impôts des gens et on alourdit les charges des entreprises". Sur le plan de la sécurité, "même inquiétude" de Jean-François Copé qui dénonce le "laxisme à tous les étages". Le député de Seine-et-Marne a relevé que le président de la République devait se rendre mardi à la gendarmerie de Pierrefeu-du-Var (Var) endeuillée par le décès de deux des siens à la mi-juin. Mais "dans le même temps", la ministre de la Justice "Mme Taubira annonce clairement qu'elle ne construira pas de places de prison" et "qu'elle supprime les tribunaux correctionnels pour les mineurs délinquants multirécidivistes".
Enfin, sur le plan diplomatique, le maire de Meaux a déploré "l'inertie" de François Hollande face à "la tragédie syrienne". "En 100 jours, il y a une marque de fabrique qui s'est installée, qui est celle d'un décalage incroyable avec les grandes exigences de la France de demain", a conclu Jean-François Copé.
Chatel dénonce la "capitulation" d'Hollande
Interrogé sur I-Télé, l'ancien ministre de l'éducation Luc Chatel a estimé pour sa part que les 100 premiers jours de la présidence de François Hollande donnaient "le sentiment d'une capitulation", avec "promesses non tenues" et une France absente sur le plan diplomatique. "Je me souviens que François Hollande, pendant la campagne, nous avait promis un blitzkrieg (en matière européenne, ndlr). La vérité, c'est que trois mois après, on a plutôt le sentiment d'une capitulation", a déclaré le député UMP de la Haute-Marne. "Capitulation face aux promesses de campagne qui ne sont pas tenues, capitulation face à la situation économique (...) et puis capitulation face à la situation internationale où l'absence de la France, alors qu'elle préside le Conseil de sécurité des Nations unies, se fait cruellement sentir", a-t-il ajouté.
En matière de "promesses non tenues", Luc Chatel a évoqué "le big bang fiscal (qui) n'a pas eu lieu", "la question des carburants" puis "le doublement du plafonnement du livret A" et la "caution solidaire sur le logement". "Plus grave", il a déploré qu'il n'y ait "rien depuis 100 jours sur la compétitivité". Enfin, au plan diplomatique, il a posé la question: "avez-vous entendu la voix de la France, alors que la France préside le Conseil de sécurité, alors que nous avons des morts tous les jours en Syrie?"
Ne pas confondre "action" et "agitation"
"La France est absente, la France est à Brégançon", lieu de vacances de François Hollande dans le Var, a poursuivi Luc Chatel. L'ancien ministre de l'Education a fait un parallèle avec l'été 2008 et la crise en Géorgie. Nicolas Sarkozy, qui présidait alors l'Union européenne, "avait pris son bâton de pèlerin, il était allé voir les dirigeants russes, il avait pris des initiatives. Le président de la République, aujourd'hui, il est à Brégançon, il attend. L'immobilisme ne peut pas servir de politique à la France", a-t-il conclu.
Interrogé sur les critiques de l'opposition, Manuel Valls a jugé sur France Info qu'il ne fallait "pas confondre l'action de l'Etat, l'action d'un président de la République ou d'un gouvernement avec l'agitation". Selon Manuel Valls, cette "action" passera aussi par le doublement des centres éducatifs fermés, un des engagements de campagne du candidat François Hollande, alors que la garde des Sceaux Christiane Taubira est plus favorable au milieu ouvert.