Le Hamas a transmis à plusieurs pays, samedi 19 juillet les conditions qu'il estime nécessaire pour observer une trêve avec Israël, douze jours après le début de l'opération israélienne « Bordure protectrice », lancée par les Israéliens pourdétruire les sites de lancement de roquettes du mouvement palestinien qui contrôle Gaza.
Les faits : au moins 47 Palestiniens sont morts samedi, les combats s'intensifient
Un haut responsable palestinien à Gaza a détaillé ces conditions attendues de la part d'Israël :
- « La fin de l'agression contre le peuple palestinien »
- La levée complète du blocus de Gaza, en place depuis 2006
- L'ouverture du poste-frontalier de Rafah avec l'Egypte
- La liberté de mouvement pour les Gazaouites à la frontière avec Israël
- La suppression de la « zone tampon » interdite aux habitants de Gaza
- L'autorisation de pêcher jusqu'à 12 milles marins des côtes de Gaza
- La libération de prisonniers (ceux qui avaient été dans un premier temps libéré en échange du soldat israélien Gilad Shalit en 2011)
A Ramallah, Yasser Abed Rabbo, le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), dirigée par le président palestinien Mahmoud Abbas, a entériné les demandes du Hamas, au nom du programme national palestinien pour aboutir à un Etat souverain :
« Les demandes de la Résistance sont aussi nos demandes.Si Gaza est brisée, tous les Palestiniens seront brisés. »
« Le Hamas a donné ces revendications de la résistance (palestinienne) à toutes les parties intéressées, y compris le Qatar, la Turquie, la Ligue arabe ainsi que Mahmoud Abbas », a précisé samedi un porte-parole du Hamas, précisant que l'Egypte, précédemment médiatrice entre Israël et le Hamas, avait été aussi informée.
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Tsahal : “ Les incidents mortels pour les civils restent minoritaires”
Détruire les tunnels et l'arsenal du Hamas est pour l'armée israélienne un travail qui peut prendre du temps. Le capitaine Eytan Buchman, porte-parole de Tsahal qu'a rencontré notre envoyée spéciale Valérie Gauriat, estime que 50 % au moins du stock du Hamas en rockets a déjà été utilisé ou visé par les forces israéliennes. ' Cette intervention n'est pas dictée par le temps, affirme Eytan Buchman. Ce n'est pas une question de jours, de semaines, il s'agit d'une mission. Le gouvernement nous a fixé une mission pour stopper les attaques terroristes, pour faire cesser les tirs de roquettes et protéger les Israéliens. Nous serons sur le terrain aussi longtemps que nécessaire.' Alors que le bilan de l'opération 'Bordure protectrice' se compte déjà en centaines de morts côté palestinien, sans compter plus de 2 000 blessés, le porte-parole de l'armée israélienne estime que si couloir humanitaire il doit y avoir, cela dépendra du gouvernement qui aura à négocier une telle mesure. ' Il y aura des erreurs, dit encore Eytan Buchman. C'est une opération sur une zone urbaine, nous avons atteint plus de 2000 cibles et les incidents mortels pour les civils restent pour l'heure très minoritaires. Et puis, nous tenons le Hamas pour responsable de ces morts. Ils nous dictent nos lieux d'intervention. Nous avons le droit et même l'obligation de protéger nos civils et c'est ce que nous ferons.' 'Même si l'armée israélienne devait atteindre son objectif de destruction des tunnels, cela ne semble pas pouvoir venir à bout de la détermination du Hamas, rapporte notre envoyée spéciale Valérie Gauriat. Et rien ne garantit que la diplomatie internationale parviendra ce week-end à freiner un processus dont les civils sont les premières victimes.'
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INVITATION DE L'EGYPTE
L'Egypte avait présenté cette semaine une initiative de cessez-le-feu, acceptée par Israël mais qui a été rejetée par le Hamas : le mouvement palestinien avait expliqué ne pas avoir été mis au courant de cette proposition et l'avoir apprise par les médias, ce qui l'avait rendu furieux.
Dans un communiqué diffusé dans la nuit de samedi à dimanche, le mouvement islamiste a cette fois indiqué qu'il avait reçu une invitation de l'Egypte, via des médiateurs, pour qu'une délégation dirigée par son chef Khaled Mechaal aille auCaire discuter de l'initiative égyptienne. Ce dernier doit normalement rencontrerdimanche à Doha le président palestinien Mahmoud Abbas.
Dans son texte, le Hamas a fait savoir que sa position sur la proposition égyptienne était « connue », à savoir qu'il l'écartait, mais il s'est déclaré en même temps « disposé à coopérer avec toute initiative de n'importe quelle partie qui répondra aux demandes spécifiques palestiniennes déjà présentées ». Un responsable du ministère égyptien des affaires étrangères s'est refusé à démentirou confirmer l'invitation envoyée au Hamas.